Glory to the Filmmaker - 2008
Glory to the Filmaker n'est pas l'infâme bouse que je redoutais. Je dirais même que j'ai trouvé l'ensemble regardable même si on se demande quelle mouche a bien pu piquer Kitano pour qu'il livre (encore) un délire dont lui seul connaît les raisons de l'existence. A côté de Getting Any, c'est limite un chef d'oeuvre. Kitano nous refait le coup de sonder sa fanbase en lui faisant partager ses doutes quand à la suite à donner à sa carrière de réalisateur. En résumé et comme l'explique sans équivoque sa conclusion, son cerveau est cassé et il ne sait plus trop dans quelle direction cinématographique il doit se diriger. Du coup, on a droit a un espèce de patchwork improbable, 90 minutes de séquences sans véritable fil conducteur (du moins jusqu'à mi-parcours) et au cours desquelles il revisite (encore) les grandes figures rhétoriques de son univers. La redite avec Takeshis', son précédent long pas bien glorieux, guette et on se demande s'il ne perdrait pas un peu la boule. Sauf que la forme est complètement différente. L'austérité visuelle laisse place ici à de nombreuses excentricités techniques, à grands renforts d'effets spéciaux parfois complètement ringards mais souvent très amusants. Le mauvais goût et les blagues douteuses ne sont jamais loin mais au moins on se marre un peu, d'autant plus lorsqu'on connaît par coeur sa filmographie. Il faut vraiment faire preuve d'indulgence pour éprouver un minimum de plaisir devant cet OFNI 100% foutraque (en gros, et comme le dit le teaser, Ozu + Ninjas + Années 50 +Romance + Film d'horreur + SF), pour ma part, je ne cracherai pas trop dans la soupe car d'une, je ne me suis (presque) pas ennuyé, et de deux, je me suis (un peu) poilé. Pour l'introspection et une vraie réflexion sur la panne d'inspiration, on repassera... Glory to the Filmmaker est très con, plutôt vain mais pas totalement déplaisant. Il suffit d'aimer les nipp(c)onneries sans queue ni tête.
4/10