[Mark Chopper] Mes critiques sporadiques en 2015

[Mark Chopper]

Plutôt que vain, je dirai trop abstrait. Par contre, le facteur chiant est incontestable.

[DJ Fest]

Le problème avec Miike quand il fait dans "l'abstrait" c'est que je me demande toujours s'il se fout pas de ma gueule.

[Mark Chopper]

Tetsuo II : Body Hammer, de Shinya Tsukamoto (1992)

L'histoire : Un homme et une femme se promènent avec leur enfant dans un centre commercial. Deux hommes les suivent et menacent d'enlever le jeune garçon. Ils finissent par partir sans lui, mais l'homme commence à subir une mutation...

Après une première expérience mitigée sur un film de commande (Hiruko the Goblin), Shinya Tsukamoto décide de revenir contre toute attente à l'univers de Tetsuo. Il ne s'agit ici ni d'une suite à proprement parler, ni d'un remake... mais plutôt d'une variation sur le même univers, un moyen de développer certains thèmes et de les orienter vers une autre direction. Le résultat va décontenancer plus d'un fan, avec cette volonté de livrer un film plus accessible. Là où le premier film, muet ou presque, donne constamment l'impression d'avoir été pensé en autiste, sans jamais vouloir prendre le spectateur par la main, le second s'apparente parfois à un "Tetsuo pour les nuls". D'où une certaine lourdeur, des longueurs dans la narration et l'impression d'une redite un peu inutile. Des défauts qui seront d'ailleurs présents et accentués dans le troisième opus (une catastrophe intégrale)... Dommage, car cette curiosité possède d'immenses qualités : la mise en scène tout d'abord, toujours aussi impressionnante malgré les contraintes budgétaires, et un côté WTF toujours plus poussé (les personnages capables de tirer des balles avec leur corps, le tank final). Sans oublier la ville de Tokyo présentée pour la première fois par Tsukamoto en couleurs, avec ce sens du cadre qui la rend oppressante, toujours prête à écraser ses habitants.... De nombreux plans annoncent ainsi clairement Bullet Ballet et, surtout, Tokyo Fist. En résumé : Tetsuo II souffre en permanence des intentions schizophrènes et incompatibles de son auteur, qui cherchait à proposer un nouvel objet filmique non identifié et une curiosité accessible au plus grand nombre. Quelques fulgurances formelles le sauvent du ratage, mais la comparaison avec son aîné ne laisse aucune place au doute : il s'agit d'un film assez dispensable.

Note : 5,5/10

[angel.heart]

T'es dur ! Bon, je n'ai pas revu le film depuis des années, mais j'en garde vraiment un très bon souvenir.

[Mark Chopper]

Tetsuo : The Bullet Man, de Shinya Tsukamoto (2009)

L'histoire : Un père de famille voit son fils se faire tuer par un automobiliste. Peu de temps après, son corps commence à se transformer et devient peu à peu métallique. L'homme découvre alors que des expériences scientifiques menées par son père sont à l'origine de cette mutation...

Un film dont la gestation aura été longue et fantasmée tant par Shinya Tsukamoto que par ses fans. Il fut ainsi longtemps question d'un tournage aux Etats-Unis, d'un Tetsuo volant et d'une collaboration avec Quentin Tarantino, grand fan du premier long-métrage... Mais il fallait bien prendre en compte la personnalité de Tsukamoto et ses méthodes de travail, son incapacité à déléguer et son besoin de tourner au Japon en toute indépendance. Au final, Tetsuo : The Bullet Man reste le plus grand pétard mouillé de sa carrière. Tout comme Tetsuo II : Body Hammer, il s'agit moins ici de proposer une suite qu'une variation sur le même univers... On retrouve ainsi certains éléments de ses prédécesseurs : les balles tirées par le corps, la responsabilité du père et Tsukamoto lui-même dans un rôle maléfique. Mais en dehors de la musique de Chū Ishikawa, toujours aussi percutante, tout est à jeter : la caméra parkisonnienne, le montage épileptique, la photographie d'une rare laideur, l'endive qui tient le rôle principal et l'idée stupide de faire parler des japonais en anglais (les dialogues se révèlent, le plus souvent, incompréhensibles). Du début à la fin, le fan de la première heure subit ce qu'il est convenu d'appeler un "Tetsuo pour les nuls", qui tente à chaque étape de rationaliser les bizarreries de son univers quand le film original, lui, assumait son inquiétante étrangeté d'un bout à l'autre. Une catastrophe intégrale, tout simplement.

Note : 1,5/10

[Jimmy Two Times]

Je l'ai bien aimé ce film a sketches, c'est autre chose que 3 Histoires de l'Au-Delà niveau qualité.

Je ne me suis pas infligé ce truc

Dans l'ensemble, je trouve 3 histoires de l'au delà bien plus convaincant (mes souvenirs remontent par contre). Le segment Kim Jee Woon est pas mal et surtout celui de Peter Chan est excellent. Par contre, entre les deux, il y a une merde thaïlandaise à éviter coûte que coûte. Je pense que tu devrais y jeter un oeil Mark.

3 extremes, ça n'a aucun intérêt. Le Fruit Chan, autant le mater dans sa version longue et les deux autres sont nuls.

[Mark Chopper]

Je l'ai rematé dans le cadre de mon cycle Miike. Ce qui est la seule chose qui peut aujourd'hui me motiver à m'infliger de l'horreur asiatique...

[Jimmy Two Times]

Dommage, tu rates une belle pépite. Le "Chez Nous" de Peter Chan est sublime.

[Kakemono]

Grand fan de Tetsuo, je garde un souvenir assez... pénible de Tetsuo II, dont ton avis rejoins le mien. Du coup, vu ta critique, je vais repousser ma vision de Tetsuo : The Bullet Man très très loin.

[Mark Chopper]

Love & Mercy, de Bill Pohlad (2014)

L'histoire : Au milieu des années 1960, Brian Wilson, l'âme créatrice des Beach Boys, décide de ne plus suivre le groupe en tournée afin de se concentrer sur la production d'un nouvel album. Il va peu à peu basculer dans la folie et mettra des années à s'en remettre...

Un génie du rock à la biographie aussi tourmentée que Brian Wilson ne pouvait pas rester plus longtemps sans biopic. En sachant que Love & Mercy a été coécrit par Oren Moverman, scénariste de l'objet filmique non identifié qu'était I'm Not There, il est évident que le résultat ne présente pas une structure classique de rise and fall et évite la facilité... Deux époques-clé de la vie du leader spirituel des Beach Boys sont ainsi présentées et se mêlent : le milieu des années 1960, période où il connaît son pic de créativité (l'album Pet Sounds et le single ''Good Vibrations'') et commence à plonger dans la folie (les hallucinations auditives, l'abandon de Smile), et le milieu des années 1980, quand celui-ci est repris en main par Eugene Landy, psychiatre qui le vampirise et tente de s'accaparer sa fortune. La représentation de la première période ne comporte aucun défaut : Paul Dano, en jeune Brian Wilson, se révèle bluffant, et la mise en scène du processus créatif tout simplement jouissive... Le génie à l'œuvre, la folie qui le gagne, la volonté de concurrencer les Beatles et l'absence d'enthousiasme de l'entourage (euphémisme) : tout y est. La seconde, en revanche, souffre de problèmes de rythme et voit certains acteurs flirter avec le surjeu (John Cusack et Paul Giamatti) : un écueil difficilement évitable lorsqu'on interprète des personnages aussi extravagants qu'un Brian Wilson tout juste sorti de sa période de réclusion et un Eugene Landy encore plus cinglé que son patient. Ceux qui connaissent mal Brian Wilson rentreront peut-être plus difficilement dans ce récit, mais ceux qui en sont fans sauront apprécier ce film bancal. De toute façon, un biopic musical qui donne envie de ressortir de vieux albums et de réécouter ''Wouldn't It Be Nice" et d'autres tubes à l'épreuve du temps a forcément réussi son coup.

Note : 7,5/10

[padri18]

Starship Troopers, de Paul Verhoeven (1997)

L'histoire : Les différents États de la Terre se sont regroupés au sein d'un État mondial appelé "la Fédération". Celle-ci voit sa conquête de l'espace gênée par des insectes extraterrestres géants...

Le chef-d'œuvre de Verhoeven, dont le génie réside dans son double niveau de lecture : film de science-fiction généreux et jouissif au premier degré et brûlot pamphlétaire au second... A ce niveau de corrosion, on atteint le jamais vu pour un blockbuster. Sans surprise, le cinéaste a fait l'objet d'attaques violentes, et imbéciles, à l'époque de la sortie du long-métrage. Deux heures durant, Starship Troopers tend un miroir au spectateur américain et lui renvoie une image tout en caricature : une jeunesse WASP et fantasmée qui s'est étendue jusqu'en Amérique du Sud, une société aseptisée et lisse tout droit sortie d'un cauchemar à la Aldous Huxley / George Orwell... Et des spots d'information propagandistes, pensés pour diaboliser l'adversaire désigné et justifier une politique expansionniste. Soit une manière de critiquer une civilisation qui baigne dans la culture de la violence et se croit supérieure au point de pouvoir dicter sa loi aux autres. Mais au-delà de son intelligence, Starship Troopers reste avant tout un modèle de blockbuster ludique et parfaitement rythmé, avec l'épisode du camp d'entraînement militaire mené par un Clancy Brown démentiel et des combats épiques, des effets spéciaux impressionnants qui ne semblent jamais datés, des personnages auxquels on s'attache et qui perdent peu à peu leur innocence... Paul Verhoeven dirige de main de maître un casting composé de bras cassés (Casper Van Dien, Denise Richards) et de valeurs plus sûres (Dina Meyer, Neil Patrick Harris et, surtout, un Michael Ironside qui souffre décidément beaucoup chez Paulo) et prouve qu'il est possible de satisfaire à la fois des spectateurs peu exigeants qui n'attendent rien de plus d'un blockbuster que de l'action et ceux qui ne souhaitent pas débrancher leur cerveau. En somme : ce que le cinéma américain à grand spectacle peine à proposer aujourd'hui.

Note : 10/10

[Dionycos]

L'aspect pamphlétaire du film est quand même bien basique. C'est bien que ce soit présent dans le film, mais ça pousse pas la réflexion bien loin.
Sinon, ça livre la marchandise bien comme il faut 2h durant, au risque peut-être d'être un peu usant à la longue. Ca donne légèrement mal au crane au bout d'un moment. Mais ça reste une production bien au dessus de bons nombres de blockbusters. Je l'aime bien ce Straship Troopers.

[Dunandan]

Je l'ai revu récemment, toujours aussi kiffant, ça manque des blockbusters de ce calibre

[Alegas]

Faut que je sorte mon mkv moi.

[Heatmann]

tu l'as deja vue alegas ?