[Jed_Trigado] Mes critiques 2015

Modérateur: Dunandan

Re: [Jed_Trigado] Mes critiques 2015

Messagepar Mark Chopper » Jeu 18 Juin 2015, 18:01

C'est son père que je kiffe. Le vieux boss dans Election :mrgreen:
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques 2015

Messagepar pabelbaba » Jeu 18 Juin 2015, 18:07

Sa coiffure fait tout son style. :eheh:
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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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Smoke - 7,5/10

Messagepar Jed_Trigado » Ven 19 Juin 2015, 20:37

Smoke - Wayne Wang & Paul Auster (1995)


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Le cinéma indépendant US des années 90 a la particularité d'avoir une vague importante de films centrés sur le quotidien de petits commerces et de ceux qui les fréquentent, en gros il suffisait d'un bon talent de dialoguiste et un décor tout simple pour se lancer dans le cinéma. Bien entendu, je caricature un peu néanmoins, on sent que le style Tarantino a marqué toute une génération de cinéastes ancrés dans la pop-culture, où ce ne sont plus les grandes histoires ou bien l'imaginaire qui font les films mais les conversations informelles entre des individus ordinaires vivant une existence a priori ordinaire (je pense a Clerks ou même l'anthologie Coffee and Cigarettes), ici c'est le cinéaste expatrié Wayne Wang jusque là adepte des films communautaires qui se colle a l'exercice en compagnie du plus new-yorkais tu meurs Paul Auster, pour raconter le parcours croisés de personnages tous reliés par un endroit, un magasin de cigares tenu par Auggie Wren (joué par un formidable Harvey Keitel), véritable lieu de rencontres improbables entre clients bizarres, gros fumeurs invétérés, petits voleurs a la sauvette et squatteurs qui viennent pour faire un peu de causette.

Contrairement a son film jumeau Brooklyn Boogie (tourné en même temps dans les mêmes décors), Smoke se distingue par une vraie progression dramatique et une mise en scène plus réfléchie, notamment sur ce qui touche les personnages d'Auggie et Rashid, qui prennent une ampleur étonnante au fur et a mesure que leur passé les rattrape (une ancienne compagne qui lui annonce une grave nouvelle pour l'un ; une quète d'identité pour l'autre) tout en restant très "naturel" dans leur évolution, l'acting faisant qu'on a jamais l'impression d'avoir quelque chose de trop écrit, ce qui aide vraiment a s'attacher a ces types qu'on pourrait tous croiser un jour sans pour autant connaitre leurs antécédents. Si l’intérêt est vacillant d'une storyline a l'autre (celle de Rashid ne m'a pas toujours intéressé) ou que William Hurt semble a côté de ses pompes pendant tout le film, observer ce microcosme new-yorkais est passionnant surtout quand le casting est quasi-intégralement composé d'habitués de Jarmusch et Ferrara qui rendent le film encore plus vrai. Mais si je ne devais ne donner qu'une raison de mater Smoke, ce serait le sublime monologue final de Keitel qui raconte une histoire de Noël a William Hurt (le tout en plan séquence), qui est a la fois très belle mais aussi parfaitement symbolique de l'image qu'il nous a donné de lui pendant tout le film. La preuve qu'on a pas forcément de plein de caméras ou de décors de malade pour émouvoir le spectateur.

Au final, il est dans la lignée de tous ces bons films indés que j'ai cités et que je regrette un peu aujourd'hui de ne plus trop voir au cinéma. Amateurs de bons films verbeux a hauteur d'homme, Smoke est tout indiqué pour vous.

7,5/10
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Brooklyn boogie - 7,5/10

Messagepar Jed_Trigado » Ven 19 Juin 2015, 21:52

Brooklyn Boogie - Wayne Wang & Paul Auster (1995)


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Brooklyn Boogie est un film super interessant dans son idée de base, au lieu d'en rester là après le tournage de Smoke, Wang et Auster vont garder une partie des acteurs qu'ils ont sous la main ainsi que le décor du magasin de cigares qui restera le centre des histoires, rajouter au passage des guests de luxe (Lou Reed, Jim Jarmusch, Madonna ou Michael J Fox) et des interviews vidéo d'habitants de la Grosse Pomme qui vont chacun a leur manière nous expliquer leur rapport avec la ville de New York, le tout construit sous la forme d'un patchwork de mini-sketchs sans réel lien scénaristique complètement improvisé, de la mise en scène aux dialogues (ce qui se sent par un recours fréquent aux jump cuts pendant des plans séquences fixes). En cela, il transforme complètement le propos de Smoke qui n’était pensé que sur l'optique de ses personnages, alors qu'il ici il s'agit d'une célébration assumée de la vie new-yorkaise, où toutes les cultures et mode de pensées cohabitent sans mal et là on peut vraiment dire que le film s'attache a bien mettre en avant la majorité des communautés qui sont présentes.
Malgré cet aspect improvisé qui peut paraitre bordélique et inégal, j'ai trouvé finalement ça presque plus cohérent que son ainé, on passe par un spectre d'émotions très large, on va de l'absurde, au comique en passant par le drame, l'idée de rester toujours près de la boutique consolide cette approche vu qu'on ne sait jamais vraiment qui franchira l'entrée du magasin d'Auggie.

Pour conclure, c'est une œuvre récréative au moins aussi intéressante que le film qu'elle est censée accompagner, encore plus si on aime cette ville. :love:

7,5/10
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques 2015

Messagepar Val » Ven 19 Juin 2015, 22:50

J'avais beaucoup aimé Smoke mais toujours pas vu Brooklyn Boogie. Tu me donnes bien envie de réparer ça. :super:
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques 2015

Messagepar Jack Spret » Sam 20 Juin 2015, 08:46

Je me souviens avoir découvert Smoke grâce à mon prof d'anglais.
J'ai le souvenir de quelques scènes très touchantes.


"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ?
- Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
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Cinq pour l'enfer - 7/10

Messagepar Jed_Trigado » Sam 20 Juin 2015, 14:02

Cinq pour l'Enfer - Gianfranco Parolini (1969)


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Les films de guerre italiens, c'est tout un programme, autant on sait que l'authenticité historique c'est pas leur fort mais en contrepartie qu'est qu'on se marre devant, qui plus est quand c'est le papa de la saga Sabata auquel il va conserver ce traitement "bande dessinée" pour un film de commando plus proche de l'Agence Tout Risques que des Douze Salopards. En effet, dès l'intro bien musclée on ne perd pas de temps a présenter la petite bande où chacun a sa spécificité : il y a le chef forcément le plus "normal" de la bande, l'acrobate avec son trampoline qui lui sert a atteindre des cibles hors de portée (mortel ce perso :eheh:), le monsieur Muscle qui défonce tout, le gros artilleur et enfin le spécialiste en explosifs qui a la particularité d'être le sociopathe de la bande. Leur but est d'envahir un QG situé dans un château a la position stratégique, endroit tenu par un officier nazi froid et impitoyable qui fait exécuter les gens pour un oui ou pour un non (Klaus Kinski, en fait il n'aurait dû jouer que des nazis :love:).

En voyant Cinq pour l'Enfer, je me suis dit qu'il doit par son délire récurrent avoir servi d'influence évidente au Inglourious Basterds de Tarantino, plus que le film de Castellari dont il se réclame d'ailleurs car a plusieurs reprises intervient cet humour typiquement latin a base de grosses ficelles improbables (les soldats qui neutralisent des nazis en leur lançant des balles de base-ball dans la face, idée crétine sur le papier mais fonctionne bien a l'image) mais aussi dans sa gestion très précise de placer l'action, on pourrait s'attendre a un déluge bourrin non-stop mais à part l'intro et le gros climax final, Parolini préfère étirer le plus possible les moments de transition, le meilleur exemple étant l'infiltration de la maison de par sa durée et sa tension grâce à un montage alterné efficace (permettant aussi de désaper la très mignonne Margaret Lee pour l'occasion ^^), on sent que c'est un moyen d'optimiser intelligemment le budget et de tout garder pour la fin (les décors sont parfois réutilisés d'ailleurs) sans pour autant faire trop cache-misère a mon sens.
Pourtant loin d'être un foudre de guerre, Parolini ici se trouve plus inspiré que jamais et offre une réalisation efficace dans l'ensemble dans les séquences d'action qui sont vraiment archi-fun a mater avec plein d'idées rigolotes et du nazi qui se fait massacrer par wagons entiers, autant dire qu'on est pas lésé sur la marchandise.

7/10


petite note sur le dvd Artus : on voit qu'ils ont fait ce qu'ils ont pu avoir une copie intégrale, tous les passages "ajoutés" sont dans une qualité déplorable (alors que la source de la copie tronquée est resplendissante), d'autant qu'il y a énormément de coupes ridicules, comme pour une fois la VF est intégrale contrairement a la VO, je conseille la vision du film en VF pour éviter de switcher de langue parfois d'un plan a l'autre.
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Deux salopards en enfer - 6/10

Messagepar Jed_Trigado » Sam 20 Juin 2015, 21:10

Deux Salopards en Enfer - Tonino Ricci (1969)


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Alors celui-là, il m'a bien déçu au final, a vrai dire j'en attendais rien de particulier mais devant la qualité du traitement des 45 premières minutes, je pensais être tombé sur une authentique perle méconnue, un film de guerre bien violent avec un duo de soldats (joués par Kinski et Ray Saunders) condamnés au peloton d'exécution pour mutinerie, mais le destin en décidera autrement et le convoi chargé d'abattre nos deux troufions va se faire décimer en traitre par un commando de nazis, les laissant pour seuls survivants ainsi qu'un des officiers en tête du convoi, joué par George Hilton, en plein territoire ennemi. Par la force des choses, le film va se muer en un survival interessant où Kinski se taille la part du lion dans une performance d'homme blasé par le conflit au point de n'en avoir plus rien a foutre de son pays et de ses ennemis, voulant juste sauver sa peau avant tout, mais derrière il y a une vraie méfiance qui va s'installer dans le trio, enfin surtout du côté de l'officier qui veut accomplir sa tâche coute que coute et qui n'hésitera pas a saisir la moindre occasion pour prendre le dessus, toute cette partie est excellente car elle utilise un nombre minimum de dialogues tout en arrivant a bien caractériser les personnages sans trop en faire (même si tout ce touche au soldat noir est raté, malgré ses bonnes intentions visibles, car il est rare de voir un film italien traiter du racisme qui plus est pendant la Seconde Guerre Mondiale). Directe, tendue et plastiquement soignée, une telle mise en bouche ne pouvait que aboutir sur une tuerie si le film ose aller au bout de son concept : celui de voir des alliés naturels dans une situation de crise s'entredévorer au lieu de se soutenir.

Mais a partir du moment où la bande atterrit dans le village italien isolé, l'écriture s'écroule littéralement et tue dans l’œuf le cheminement psychologique des personnages que le film nous avait posé jusque là, si le personnage de l'officier reste le plus "strict" dans son évolution, il n'en est pas de même pour Kinski qui était le personnage le plus intéressant car le seul véritablement capable d'actes cruels pour son propre intérêt (à l'image de sa scène d'intro où on voit bien qu'il profite de la guerre pour se taper des femmes locales), du coup son amourette avec une jeune pucelle ne me semble jamais crédible dans la logique du film (de l'amour ? alors que c’était l'occasion parfaite de montrer la réalité des exactions commises par les soldats sur les civils qu'ils sont censés libérer ?). Enfin, bien que j'ai une suspension d'incrédulité assez poussée sur le cinéma bis italien de cette époque, toute la mise en place de la défense du village par trois soldats sous-armés contre une armée gigantesque avec chars d'assaut et tutti quanti laisse vraiment a désirer (bien que paradoxalement le climax est vraiment bien violent et énergique a souhait). Pourtant, j'arrive pas a détester le film, il est assez ramassé en termes d'intrigue, la photo est vraiment classe, Kinski est immense (je suis pas loin de penser que c'est son rôle le plus interessant dans sa carrière italienne) et une fois encore sa première moitié a la qualité d'offrir quelque chose de différent et mériterait je pense un nouveau traitement car il y a vraiment des choses a faire avec une telle base.

6/10
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Bullitt - 4/10

Messagepar Jed_Trigado » Lun 22 Juin 2015, 18:27

Bullitt - Peter Yates (1968)


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Je découvre Bullitt pour la première fois, non sans l'avoir fantasmé pendant des années au vu de son acteur légendaire que j'aime par dessus tout et de sa monstrueuse course-poursuite encore considérée aujourd'hui par le patron de la discipline (William Friedkin pour pas le citer) comme La référence, le générique d'ouverture très novateur pour l'époque est plein de promesses, promesses qui malheureusement ne seront jamais tenues. Quelque part, je devais m'y attendre, puisque Peter Yates a un film près (l’intéressant et méconnu The Friends of Eddie Coyle) ne m'a jamais convaincu, bon technicien certes, il a ce don pour rendre léthargique le moindre script qu'on lui confie et Bullitt ne fait pas exception. Outre les facilités scénaristiques honteuses (je vous invite a relire la critique de Scalp qui vous les recensera mieux que moi pour le coup), j'ai l'impression qu'il ne se passe pas grand chose et pire que le King of Cool semble affreusement sous-exploité en flic esseulé accro a son job (ce détail, couplé a l'ambiance particulière de San Francisco renvoie au mythique Dirty Harry qui sera à mon sens d'un autre niveau sur tous les points).

Sur 2h de film, je retiens davantage ses prises de bec ennuyeuses avec le ringard Robert Vaughn (lui, c'est physique, j'ai jamais plus encadrer ce vieux beau :chut:) où cette fameuse course-poursuite qui fait que le film continue encore d'exister dans l'inconscient collectif, est une grosse rustine collée de manière presque inattendue pour réveiller une intrigue qui ne décolle jamais (bon allez je sauve quand même le passage dans l’hôpital, même s'il tire trop en longueur). D'ailleurs, j'ai l'impression que Philip d'Antoni (producteur de la chose comme par hasard) a repris l'idée de cette course poursuite commençant en cadre urbain pour se terminer dans la ruralité dans The Seven-Ups (à vérifier ceci dit ma vision remonte), mais bon en dehors de cette superbe séquence, cela ne m'a pas convaincu sur la durée.

Par contre, il y a Jacqueline Bisset jeune, même si son rôle est transparent et ça, ça fait toujours plaisir. :mrgreen:

4/10
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques 2015

Messagepar Mark Chopper » Lun 22 Juin 2015, 18:56

le ringard Robert Vaughn (lui, c'est physique, j'ai jamais plus encadrer ce vieux beau :chut:)


Perso, c'est pour des raisons capillaires :mrgreen:
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques 2015

Messagepar Jed_Trigado » Lun 22 Juin 2015, 19:01

Il y a de ça aussi. :eheh:
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques 2015

Messagepar Jed_Trigado » Mar 23 Juin 2015, 13:42

Un petit triplé polardesque signé Guillaume Nicloux :

Le Poulpe - Guillaume Nicloux (1999)


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"A force d'enculer les poules, on finit par casser des œufs"

Un petit kif mais un kif quand même devant ce polar déjanté qui me rappelle une certaine idée du cinéma français où la beauf attitude et les répliques qui claquent font mouche façon Audiard. Pas une once de sérieux là dedans, entre la dégaine de Daroussin qui me fait pisser de rire, l'idiotie affichée du pitch, les running gags en pagaille et l'ambiance sorti tout droit d'un sketch de Groland, j’étais comme un poisson dans l'eau de (re)voir un truc franchouillard qui se lâche complètement. :eheh: :love:

7/10


Une Affaire Privée - Guillaume Nicloux (2002)


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Revu ce qui fut ma porte d'entrée chez ce réalisateur plutôt interessant qui aime vraiment le polar sous toutes ses formes, après le délire audiardesque, on se rapproche davantage du Privé d'Altman (cité explicitement au cours d'un dialogue d'ailleurs), avec un pur film d'enquète dans les bas-fonds de la capitale parisienne où Lhermitte confirme qu'il est vraiment très bon dans un registre plus sérieux. Assez glauque par instants, réalisé de manière intéressante, blindé de petits guests sympas et pourvu d'un script bien construit (l’enquête se suit vraiment avec interet jusqu'au bout), Une Affaire Privée est un polar qui mérite d'être redécouvert.

7,5/10


Cette Femme-Là - Guillaume Nicloux (2003)


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Second volet de sa trilogie policière qui a la particularité de faire intervenir a chaque fois le protagoniste principal du film précédent comme un élément secondaire de l'intrigue (Lhermitte n'a qu'une scène et pourtant je pense que c'est celle que j'ai préferé :eheh:), Cette femme-là se distingue par son approche psychologique qui lorgne vers le fantastique, mais ça s'arrête là, car autant Nicloux gère très bien une intrigue cartésienne, autant là ça vire dans le n'importe quoi où Balasko se tape des intrusions de mecs sapés comme des fantômes et des rêves de suicide lourdingues, mais le plus chiant c'est que cet opus préserve cette ambiance "France d'en bas" qui fait vraiment redite avec son précédent film, sans parler de la résolution de l'histoire qui est finalement évidente puisque les seuls noms "connus" qu'on aura pas vu pendant tout la majeure partie du film seront bien entendu les coupables (coupables qui surjouent comme des porcs d'ailleurs pour une séquence facepalmesque au possible).

3/10
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À la poursuite de demain - 6,5/10

Messagepar Jed_Trigado » Mer 24 Juin 2015, 22:02

A la Poursuite de Demain - Brad Bird (2015)


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Voilà un film auquel j'ai pas mal trainé des pieds en entrant dans la salle et pour cause, entre les avis mitigés parmi les défenseurs les plus ardents de Brad Bird et la promo calamiteuse via un trailer affreux qui faisait que le public ne comprenait rien au pitch du film (moi le premier), on pouvait pas dire que je partais avec de grosses attentes. Finalement c'est ce nivellement par le bas qui m'a permis d'apprécier ce spectacle ma foi plutôt honnête dans ce qu'il propose, là où on m'avait vendu un fourbi sans nom a cause de la caution Damon Lindelhof surement (aka l’Antéchrist pour ceux qui n'auraient pas suivi), a moins d'avoir des yeux de Terminator en matant Tomorrowland, j'ai trouvé l'histoire et l'univers assez faciles a saisir sur l'ensemble, puis le motif du road movie fonctionne pas mal pour garder un certain rythme de croisière. A l'instar de la gamine qui va être enrôlé dans cette folle histoire, on comprend pas tout d'emblée mais nous explique bien les choses quand il le faut et sans trop en faire (coucou Youpitaire), quelque part je retrouve ce que j'aime dans ce genre de récit, savoir prendre a minima la main du spectateur sans forcément le prendre pour un idiot.

Après, je ne dirais pas que le film est d'une originalité folle dans sa narration (qui est efficace certes mais éprouvée), ni même dans l'univers que j'imaginais plus fou, là non c'est vraiment Bird qui retourne a son amour de la SF rétro avec une vision très proprette du genre, façon spot publicitaire, qui enquille les clins d’œil très visibles comme la scène de la boutique geek qui ne m'a pas spécialement gêné par ses placements produits que je trouve encore softs comparé a du Transfomers, puis bon mettre des Daleks, le robot du Jour où la Terre s'Arrêta et plein d'affiches de films 50's, ça compense les goodies Star Wars sans parler que la scène d'action est plutôt bien foutue (même si trop courte). Le meilleur restant l'assaut de la maison de Clooney, vu mon amour des maisons piégées, je ne pouvais que être que sensible a cette séquence qui en plus être très dynamique dans son découpage est blindée d'idées inventives. Ceci dit, il est bien dommage que le film soit aussi chiche en termes d'action pure, alors je ne demandais pas un A Toute Epreuve 2 mais je trouve que la narration s'y prêtait tellement étant donné que le petit groupe est sans cesse poursuivi par une armée de robots, pour un truc a 200 millions j'avoue que la pilule passe difficilement....

Si j'ai pas grand chose de grave a reprocher au script jusque là, qu'on aime ou pas le propos initial qui fera vomir les plus cyniques, je suis beaucoup plus dubitatif sur le dernier acte, l'arrivée sur Tomorrowland où là effectivement les tares supposées de Lindelhof font surface, puisque après avoir tout misé sur le voyage, il faut maintenant conclure de manière intelligente ce qu'il avait amorcé et là c'est le drame : Dr House et Clooney partent dans une longue tirade qui se contredit régulièrement au point de ne plus rien comprendre, il faut sauver le monde, le détruire, voyager dans le temps pour le sauver, le sauver sert a rien parce que l'Humanité souhaite être détruite, etc...Un gros sac de nœuds où j'ai carrément décroché, jusqu'a la fin qui n'est pas très claire, on a sauvé le monde ou pas, Tomorrowland est accessible a tous ou seulement a une élite ? Bref que des questions en suspens qui ne rendent que plus frustrant le résultat final.

6,5/10
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques 2015

Messagepar Mr Jack » Jeu 25 Juin 2015, 16:37

Comment t'es vâche avec Bullit. Autant je me suis enflammé avec mon 9 (c'était un de mes premiers polars urbains majeurs, je suis à 8 si je le revois aujourd'hui) autant je te trouve très sévère à même pas mettre la moyenne.
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Chevauchée avec le Diable - 7,5/10

Messagepar Jed_Trigado » Sam 27 Juin 2015, 18:24

Chevauchée avec le Diable - Ang Lee (1999)


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En voilà un projet interessant dans la filmo US d'Ang Lee dont on peut dire qu'elle n'a jamais choisi la facilité avec des films plus différents les uns que les autres dans leur approche, Chevauchée avec le Diable est l'unique incursion a ma connaissance de la part d'un cinéaste asiatique dans le genre le plus ricain qui soit : le western. Un paradoxe qui aurait pu donner un film unique, un mélange entre la rigueur hollywoodienne et la folie furieuse de l'Asie mais il n'est rien, au contraire Lee fait preuve d'un classicisme exemplaire qui doit énormément aux grands maitres du genre comme John Ford, tout au plus, il apporte une certaine efficacité narrative dans la mise en place de ses personnages, là où chez un Hawks, on aurait pris le temps de bien poser son histoire avant de rentrer dans le vif du sujet, ici on est très vite balancé dans le feu de l'action en ayant conscience des enjeux du film (grosso modo, une histoire de vengeance qui va se muer en quête initiatique) avec Maguire et Ulrich qui vont par une simple ellipse passer du stade de jeunes insouciants a celui de guerriers malgré eux.

De plus, le film s'attache a dépeindre une période assez peu mise en valeur dans le western, la fameuse Guerre de Sécession mais en l'abordant sous un angle inédit, celui des milices en marge des soldats "reconnus", mais qui plus est en se focalisant sur une milice sudiste qui se bat contre les abolitionnistes. On pourrait croire que le film porterait un regard a charge sur la ségrégation raciale, mais le scénario parvient a humaniser des personnages aux positions politiques troubles que ce soit Tobey Maguire qui se revendique fils d'immigré mais qui soutient la cause sudiste (par pure analogie, j'ai un peu l'impression de voir le réalisateur lui-même traiter de sa relation avec le système hollywoodien, où il met en sourdine sa propre identité pour mieux se fondre le moule), bien qu'il aura des remords sur le tard ou même la relation ambiguë d'ex-maitre/ex-esclave entre Simon Baker et Jeffrey Wright qui reste probablement la storyline qui m'a le plus étonné dans sa finalité. Sans parler de la toute dernière partie sous forme de huis-clos intimiste où Maguire commence a parfaire son éducation d'homme auprès d'une famille qui va redonner un sens a sa vie, un passage interessant même s'il souffre de coupes assez évidentes (j'ai appris en rédigeant cette critique que le dvd que je possède est une version coupée de pratiquement 30 minutes, ce qui doit pas mal changer la donne au final sur ces passages). Bien que Chevauchée avec le Diable reste un film très porté sur ses personnages, Ang Lee n'a rien a envier a ses modèles dans sa manière de représenter l'action de manière authentique et épique, en reprenant les poncifs les plus significatifs du genre : les assauts cavaliers, les sièges ou les pures batailles rangées avec des figurants de partout qui ont gardé tout leur panache aujourd'hui encore. :love:

Le seul véritable bémol que je pourrais émettre envers ce film, c'est son casting qui souffle le chaud et le froid, même si tous restent impeccablement bien dirigés, j'ai du mal a voir Tobey Maguire, Skeet Ulrich et surtout Jonathan Rhys-Meyers en miliciens déchainés, surtout quand derrière on a un Jim Caviezel qui dès sa première scène bouffe tout le groupe par son charisme. Par contre, j'ai été choqué de voir le gamin de Sidekicks et Ca avec quelques années en plus et de la barbe, le pire, c'est qu'il s'en sort pas mal avec un rôle où il est assez exposé. Mais au final, Ang Lee s'impose comme des réalisateurs les plus habiles dès qu'il s'agit de s'adapter en fonction d'un genre pour tirer le meilleur des matériaux qu'on lui propose et son Cheuvauchée avec le Diable comme l'une de ses plus belles réussites américaines.

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