[Alegas] Mes Critiques en 2015

Modérateur: Dunandan

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2015

Messagepar Mark Chopper » Ven 12 Juin 2015, 23:20

Je t'y encourage.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2015

Messagepar Jed_Trigado » Ven 12 Juin 2015, 23:21

Le sketch de Bong, c'est celui avec l'otaku dans son appartement ? Si oui, c'est le seul que j'avais vu (et aimé).
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2015

Messagepar Val » Ven 12 Juin 2015, 23:21

Alegas : Voilà, c'est plus un film à sketchs. Je crois qu'il faut vraiment avoir en tête que l'on est face au film d'un mec qui n'a pas tourné depuis près de 10 ans, qui était promis à une immense carrière et qui n'y a pas eu droit et qui sait qu'il fait probablement ici son dernier film.
Alors tout n'a pas vraiment de sens, ou alors ça n'a de sens probablement que pour Carax lui-même (rapport père-fille notamment je pense, image de la famille avec le singe,...) mais ça ne m'a pas gêné, je me suis laissé prendre par la réussite formelle et un par ce que je percevais comme un projet profondément sincère justement (chose on ne peut plus subjective, je l'admets^^).
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2015

Messagepar Mark Chopper » Ven 12 Juin 2015, 23:22

Jed_Trigado a écrit:Le sketch de Bong, c'est celui avec l'otaku dans son appartement ? Si oui, c'est le seul que j'avais vu (et aimé).


Yep. J'aimerais voir ta tronche devant le Carax :mrgreen:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2015

Messagepar Jed_Trigado » Ven 12 Juin 2015, 23:24

Non merci, j'ai assez donné de ma personne devant Mauvais Sang et les Amants du Pont-Neuf.
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Sixième sens - 8,5/10

Messagepar Alegas » Sam 13 Juin 2015, 13:31

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The Sixth Sense (Sixième Sens) de M. Night Shyamalan
(1999)


J'avais peur de le revoir à la baisse. Mine de rien, les films à twists les plus efficaces à la première vision peuvent très bien s'écrouler totalement à la seconde, la faute à un récit qui ne fonctionne que pour ça. Heureusement, ce n'est pas le cas de ce film qui non seulement a largement popularisé la pratique (il suffit de voir le nombre de films fantastiques avec des fins WTF que l'on a pu avoir par la suite) mais aussi un réalisateur très prometteur en la personne de M. Night Shyamalan, qui livre ici un métrage non seulement hyper efficace, mais en plus bien plus profond qu'on ne pourrait l'imaginer. Pourtant, l'artifice même du film tient à très peu de choses, à savoir un code de cinéma qu'est l'ellipse et tout ce qu'elle représente en terme de symbolique au spectateur, et Shyamalan joue très habilement là-dessus, tout en risquant un coup de bluff assez monumental (à la seconde vision, c'est l'évidence même : tout tient sur la capacité du spectateur à accepter les codes d'une ellipse sans se poser aucune autre question vis à vis de ce qu'elle représente par la suite). Il est d'ailleurs amusant de constater que Shyamalan s'amuse même à glisser des petites piques vis à vis de son spectateur, que ce soit sur une discussion sur l'intérêt des rebondissements dans une histoire (des twists en version originale) ou tout simplement dans la démonstration d'un tour de magie qui consiste à faire croire qu'une pièce change de main sans qu'il n'y ait la moindre preuve : métaphore subtile de la fameuse ellipse dont l'on croit les codes aveuglément. A ce titre, The Sixth Sense est un véritable tour de magie, et donc à plus d'un titre une mise en abyme d'un Septième Art qui manipule comme aucun autre ses spectateurs. Une sorte de Prestige avant l'heure donc, et cela ne m'étonnerait pas du coup que Nolan apprécie le film de Shyamalan tant les deux films raconte, à des degrés divers, exactement la même chose.

ImageImageImage


A cela se rajoute un plus indéniable : à savoir la vision totalement différente du spectateur sur le récit la seconde fois, notamment dans le rapport de force entre Osment et Willis, où l'on se rend compte que finalement l'un a toujours l'avantage sur l'autre, celui ayant besoin d'aide n'étant pas forcément celui que l'on croit. On trouvait déjà dans ce film toutes les promesses du cinéma de Shyamalan à ses débuts : la direction d'acteurs est exceptionnelle (on se focalise souvent sur l'excellent Haley Joel Osment, mais Toni Collette possède de très belles scènes, notamment son dernier dialogue, pendant que Bruce Willis trouve là un des plus beaux rôles de sa carrière) et la mise en scène est, de toute évidence, travaillée sur chaque aspect, que ce soit l'utilisation de la couleur (le rouge, couleur prémonitoire chez Shyamalan) ou dans la composition rigide du cadre. Cerise sur le gâteau : James Newton Howard signait là l'une de ses plus belles compositions (à croire qu'il y a eu dès le début de sa collaboration avec Shyamalan une inspiration totale), magnifiant les images pour en tirer un potentiel émotionnel très fort (la séquence finale notamment, encore plus belle à la revoyure). Si le film est souvent considérer à tord comme le meilleur de son auteur (Unbreakable restera son chef-d’œuvre ultime), il n'en reste pas moins une œuvre de référence qui aura marqué son époque, pour le meilleur comme pour le pire.


8,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2015

Messagepar caducia » Sam 13 Juin 2015, 15:11

pas revu depuis le ciné, je crois.
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Trou (Le) - 8,5/10

Messagepar Alegas » Jeu 18 Juin 2015, 21:38

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Le Trou de Jacques Becker
(1960)


Il n'y a pas à dire, le cinéma français d'avant, ça avait une toute autre gueule que celui de maintenant. A l'heure où il faut forcément faire un film social et surécrit pour trouver la faveur de la critique et d'une bonne partie du public, il est bon de se rappeler que ce sont parfois les récits les plus simples, mis en scène de façon classique mais efficace, qui s'avèrent être les meilleurs, puisque arrivant à trouver une certaine forme de pureté cinématographique. Avec Le Trou, on est finalement dans quelque chose de très classique, à savoir un énième film carcéral dont l’objectif sera une évasion, mais dont la force réside non seulement dans son apparente simplicité, mais en plus dans ses situations et dialogues écrits de main de maître, nouvelle preuve indéniable du talent d'un José Giovanni des plus inspiré. Difficile de parler réellement du film sans en dévoiler tout les tenants et aboutissants, surtout lorsque le plaisir même du film tient dans la caractérisation de personnages que l'on découvre en même temps que le héros du métrage.

Je la jouerais donc courte en disant que Le Trou est peut-être bien l'un des meilleurs films français qu'il m'ait été donné de voir, et pourtant sans qu'il ne joue jamais la carte du film spécialement chiadé, ni même celle de du film qui fonctionne sur l'introspection de ses protagonistes. Non, ici nous sommes réellement dans la culture même de la simplicité qui dirige vers celle de l'efficacité, et quand on voit le caractère claustrophobique qui se dégage d'un tel film, c'est la preuve même que ce dernier est particulièrement réussit. Jeu d'acteur naturel, dialogues au petits oignons, réalisation immersive quitte à aller parfois vers des sentiers dangereux (le plan séquence sur les mains qui creusent, c'est vraiment quelque chose qui aurait pu se révéler ennuyeux, et finalement pas du tout), empathie qui fonctionne au maximum : Le Trou est, à bien des égards, une très belle leçon de cinéma, la preuve même qu'il suffit parfois de peu pour faire quelque chose de mieux branlé que beaucoup de métrages plus ambitieux sur le papier.


8,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2015

Messagepar Hannibal » Ven 19 Juin 2015, 10:10

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Mark Chopper a écrit:La mode des années 2010 consiste à faire des suites de merde qui permettent de réévaluer des purges.
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Hedwig and the Angry Inch - 6/10

Messagepar Alegas » Sam 20 Juin 2015, 00:33

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Hedwig and the Angry Inch de John Cameron Mitchell
(2001)


Je ne cache pas ma déception sur ce film. Étant donné sa réputation, je m'attendais quand même à quelque chose de plus extraordinaire, car finalement, une fois passée la surprise du script, ce métrage n'est quand même pas très palpitant. Premier film d'un bonhomme qui, de toute évidence, aime mettre en scène des parias ainsi que des milieux peu représentés au cinéma, Hedwig and the Angry Inch se repose principalement sur sa capacité à parler sans pudeur aucune d'un personnage au mal-être très particulier, puisqu'il doit vivre avec un changement de sexe irréfléchi qu'il considère à la fois comme une erreur (puisqu'il n'est jugé que sur cela) et une bénédiction (puisque de ce mal-être découle sa musique). Et bien qu'il ne manque pas d'audace, ni même de passages inspirés (certains passages musicaux en animation transpirent l'influence d'un certain Pink Floyd The Wall), il faut tout de même reconnaître que le film tourne rapidement en rond, la faute à un personnage principal dont on saisit bien trop vite toute la contradiction et qui, du coup, s'essoufle en cours de route. Si on rajoute à cela une storyline qui ne sert finalement pas à grand chose (tout ce qui touche au personnage de Michael Pitt) et une mise en scène Sundance approved (pourquoi pas après tout, mais quand je vois que le film a été acclamé pour sa mise en scène, je me dis qu'il y a un problème quelque part), Hedwig and the Angry Inch se révèle finalement assez peu mémorable et ce, malgré toutes ses bonnes intentions.


6/10
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Ex Machina - 8/10

Messagepar Alegas » Lun 22 Juin 2015, 18:47

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Ex Machina de Alex Garland
(2015)


Précédé d'un excellent buzz, le premier film d'Alex Garland arrive enfin. Scénariste autant adoré que détesté, que ce soit sur les films de Danny Boyle ou autre (je pense notamment à son script pour le jeu Enslaved), on ne peut pourtant reprocher au bonhomme de toujours chercher à aborder des genres ultra-codés de façons pour le moins originales. Il attaque donc ici le sujet de l'intelligence artificielle d'une façon pour le moins étonnante, puisque totalement non-spectaculaire (le robot est ici vecteur de dialogues, rien de plus) et partant dans le film de manipulation pur, où l'influence hitchcockienne se fait clairement ressentir. De la même manière que ses précédents scripts, si ce n'est pas dénué de quelques défauts, il y a une véritable sincérité dans la façon de raconter son histoire, d'autant que cette fois Garland possède le contrôle de la caméra et là où on pouvait craindre un Danny Boyle bis, il préfère choisir la voie de la sobriété et ce, afin d'augmenter la sensation de froideur qui se dégage du lieu unique du film.

Forcément, le film fait un peu penser à une relecture du conte, avec la figure de l'ogre et celle de la princesse à sauver, mais c'est principalement celui de Barbe-Bleue qui s'avère être l'influence principale du métrage, tant dans son intrigue que dans sa façon d'emprisonner ses personnages au sein d'un lieu à première vue idyllique qui virera peu à peu au macabre pur et simple. Doté d'un superbe trio d'acteurs (Vikander est une jolie découverte, pendant que Isaac et Gleeson confirment tout le bien que l'on pouvait penser d'eux), Ex Machina s'avère être une jolie surprise qui frappe là où on ne l'attendais pas. Un premier film simple mais jamais simpliste qui évite tous les pièges inhérents au premier essai d'un scénariste, une belle réussite en somme qui, on l'espère, sera le début d'une jolie carrière côté réalisation pour Garland.


8/10
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Aguirre, la colère de Dieu - 3/10

Messagepar Alegas » Mer 24 Juin 2015, 21:40

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Aguirre, der Zorn Gottes (Aguirre, la colère de Dieu) de Werner Herzog
(1972)


Je savais à peu près à quoi m'attendre avec celui-là, sa réputation le précédant amplement. Pourtant, autant je pense être plutôt ouvert d'esprit face à des films-trips, des expériences totales de cinéma, autant j'aime bien quand il y a un minimum d'histoire ou de propos derrière, ce qui manque cruellement à ce film d'Herzog qui m'a franchement ennuyé pour rester poli. Pourtant, le film a quelque chose de fascinant dans ses premières minutes, avec ce long plan qui suit la progression difficile d'un cortège à travers une jungle que quasiment personne n'a exploré.
Malheureusement, dès que le voyage sur le fleuve commence, on rentre dans quelque chose de franchement pas palpitant où les limites du script se font énormément sentir. Une virée introspective au milieu de la jungle, pourquoi pas, encore faudrait-il qu'il y ait un but à tout cela, et surtout que la progression ne se ressemble pas d'une scène à l'autre. Du coup, malgré le fait que je vois très bien ce que Herzog tente de faire avec ses personnages, le fait est que jamais le film ne m'a intéressé plus que ça. Ce qui aurait pu être captivant sur un court, voire moyen-métrage, devient rapidement éprouvant sur un long, et ni la mise en scène, ni la bande-son ne seront arrivées à me sortir de ma torpeur. Ce n'est pas ce que j'ai vu de pire dans le genre, mais c'est un film que je conseillerais difficilement tout de même.


En bonus, un plan du film qui correspond parfaitement à mon ressenti vis à vis de ma vision :

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3/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2015

Messagepar Val » Mer 24 Juin 2015, 22:13

Alors c'est vraiment pas le genre de film où il faut s'attendre à être captivé par une quelconque intrigue. J'avais aimé moyen la première fois et, lorsque je l'ai revu lors de sa sortie en BR, j'ai adoré. C'est le genre de séance où tu es en transe devant le film, à 100% dedans. Une de mes meilleures séances de ces derniers mois.

Peut-être que tu préféreras Fitzcarraldo, qui est plus "classique" dans sa construction.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2015

Messagepar Creeps » Mer 24 Juin 2015, 22:24

J'ai pas pu m'empêcher d'aller voir ta note à Valhalla Rising au vu de tes arguments. Et.... :chut:

Un film assez lent c'est vrai mais marquant, la scène où il écoute la bible :o
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2015

Messagepar Alegas » Mer 24 Juin 2015, 22:52

Val a écrit:Peut-être que tu préféreras Fitzcarraldo, qui est plus "classique" dans sa construction.


Jed me l'a aussi conseillé celui-là. Je tenterais.

Creeps a écrit:J'ai pas pu m'empêcher d'aller voir ta note à Valhalla Rising au vu de tes arguments. Et.... :chut:


Le Refn au moins je m'y retrouve, que ce soit visuellement ou dans son propos. Question de sensibilité, de réception, va savoir. C'est toujours difficile de parler de ce genre de films de façon un tant soit peu objective.
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