The Divide - Xavier Gens (2011)
"L'Enfer, c'est les autres"Je paye ma petite citation de la philo pour les nuls (merci JP Sartre), car sous ses atours de petit huis-clos post-apocalyptique The Divide se veut en fin de compte l'illustration la plus franche de cette maxime, depuis la Nuit des Morts-Vivants on sait que la fin du monde n'est pas synonyme de réactions altruistes, mais là, on voit que le moteur même du projet se base sur cette donnée ma foi intéressante a explorer. Tout commence avec une introduction qui nous balance dans le feu de l'action et qui pose de manière intuitive les bases du film, dès le début le perso joué par Michael Biehn est montré comme un type qui ne voulait pas aider les autres et qui se retrouve a devoir nourrir et loger dans son sous-sol plusieurs personnes qu'il ne connait pas, bien que le temps aidant on apprenne a mieux connaitre le groupe, on sent déjà les tensions monter par les privations alimentaires et l'individualisme.
Si le film tient bien dans cette dynamique de groupe qui joue a "je t'aime moi non plus" pendant une heure, notamment sur ce qui touche la quête du monde extérieur , les questions qu'on peut se poser (qui sont ces scientifiques mystérieux qui débarquent dans la cave pour kidnapper la seule enfant du groupe et qui verra la seule vraie action collective du groupe pour sa survie en les éliminant en partie ?) et les petits mensonges par-ci par-là qui mettent le doute, c'est quand Gens décide de prendre un peu trop au sérieux son sujet en quittant le pur film de genre que The Divide atteint ses limites. En effet, pour ce genre de film, il est essentiel d'avoir des personnages très bien caractérisés où leur évolution semble crédible, là on tombe dans l'étude de caractère foireuse où deux gars de la bande un peu agités du bocal vont s'improviser gourous du sous-sol et terroriser tout le monde sans qu'il y ait la moindre révolte, puisqu'en dehors de Biehn personne ne semble avoir le courage nécessaire de répondre, sans parler du fait qu'a part les trois personnages cités, on a VRAIMENT aucune personnalité du ressort du lot au final. A partir de là, ça va enchainer les passages problématiques qui vont titiller a fond (et de manière forcée) la fibre désespérée du projet, je pense à la scène d'action-vérité et le sort du personnage de Rosanna Arquette notamment. C'est vraiment con parce que jusque Gens avait bien mené sa barque en offrant un film bien troussé, surtout dans la gestion de l'espace et on sait qu'il y a rien de plus difficile de rendre interessant un film avec des acteur dans un lieu confiné, mais la conclusion a le mérite d'être forte et pas prévisible pour le coup. Voilà en gros ce que je retiendrais de ce film.
6/10