Salaryman Kintaro, de Takashi Miike (1999)
(White Collar Worker Kintaro)
(White Collar Worker Kintaro)
L'histoire : Ancien leader d'un gang de motards, Yajima Kintaro s'est racheté une conduite et travaille à présent pour une entreprise de construction. Celle-ci perd chacun de ses contrats les uns après les autres et Kintaro découvre que tout est lié à une affaire de corruption...
Adaptation d'un manga en trente tomes signé Hiroshi Motomiya... On le sait, Takashi Miike, en véritable boulimique de travail, est incapable de rester inactif et accepte (presque) toutes les commandes qu'on lui propose dès lors qu'il trouve un moment de libre dans son emploi du temps. Même avec un matériau de base lamentable, il se dit qu'il peut découvrir un terrain de jeu inédit, expérimenter de nouvelles choses... Mais parfois, il signe de véritables purges et Salaryman Kintaro se situe incontestablement dans le bas du panier. Les rares bonnes idées du manga, comme celle de mettre en scène un yakuza reconverti en modeste salaryman, ne sont pas exploitées comme elles le devraient (on découvre seulement le passé du héros au cours des vingt dernières minutes, qui permettent de se réveiller avec des motards énervés et une baston). Le reste du temps, on a l'impression de subir un drama interminable, tiré constamment vers le bas par une mise en scène télévisuelle, des acteurs insipides et des enjeux soporifiques (une vague histoire de corruption dans le monde de l'immobilier et ses ramifications dans la sphère politique). A aucun moment on ne reconnaît la patte de Miike qui, pourtant, à plusieurs reprises au cours de sa carrière, a su traduire les codes du manga de manière cinématographique. Un film sans saveur que seuls les complétistes frappadingues du cinéaste pourront s'infliger.
Note : 1/10