[Dunandan] Mes critiques en 2015

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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

Messagepar Jed_Trigado » Mar 02 Juin 2015, 23:05

Normal, pour le Sabre c'est son chef d'oeuvre absolu. 8)

Sinon c'est Tuer qui est l'opus faible de cette trilogie AMHA.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

Messagepar Dunandan » Mer 03 Juin 2015, 00:41

Mark Chopper a écrit:Ah faut avouer que cette histoire d'homme chien c'est limite...

Ça passe encore, c'est sa marque d'originalité :mrgreen:. Par contre je me suis limite ennuyé par moments contrairement à Tuer. Dans le genre pauvre en (nouveaux) enjeux...
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Vent se lève (2014) (Le) - 7/10

Messagepar Dunandan » Ven 12 Juin 2015, 18:26

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Le vent se lève, Hayao Miyazaki (2014)

Le dernier film de l'un des grands maîtres de l'animation japonaise peut rendre perplexe. A travers cette histoire d'un jeune ingénieur de l'aviation se déroulant au milieu du XXème siècle, il nous livre en effet certainement son sujet le plus sobre et sérieux de sa carrière. Toute la dimension ironique qui définit habituellement en grande partie son cinéma est désormais coincée dans les rêves de son personnage principal, aspirant simplement à faire de beaux avions, tandis que la tendance économique de son pays est plutôt de produire des engins de guerre. Mais le fait de choisir un tel scénario n'est pas anodin, puisque cette obsession pour le génie aéronautique est également celle de Miyazaki, ne cessant, dans pratiquement tous ses films, de caser plusieurs de ses inventions avec une précision visuelle étonnante. Mieux encore, et cela contredit légèrement l'idée qu'on peut se faire d'un Miyazaki humaniste (un préjugé souvent soufflé par notre manie de plaquer nos conceptions occidentales sur une sagesse orientale pas si facile d'accès), son "héros" est loin d'être un individu expansif en sentiments. Ce qui m'a parfois dérangé tant cela le rend opaque et difficile à le prendre en sympathie, et cela, en dépit de ses bonnes intentions, qui en fait ont rarement un quelconque impact sur sa trajectoire de vie (bien que ses doutes soient en filigrane dans ses rêves), ce qui cause un certain problème pour la narration, en fin de compte redondante et pauvre en surprises, d'autant plus que c'est assez long pour ce que cela raconte.

Cependant, malgré quelques chutes de rythme, ce film est loin d'être inintéressant. Miyazaki nous offre en effet un film qui à la fois lui ressemble (on comprend davantage ses relations parfois tumultueuses avec son fils ou son équipe, un vrai bourreau du travail qui peut nuire à ses relations personnelles) et qui change de ses oeuvres habituelles. Moins optimiste que d'habitude, il nous offre le portrait d'un homme où finalement le rêve compte plus que tout (et à ce propos, ses envolées lyriques sont une véritable respiration au sein d'un récit un peu trop linéaire), négligeant voire transcendant les implications éthiques (la technologie en tant que telle n'est jamais pointée du doigt, les avions sont ici glorifiés), et l'émotion passe ici surtout par les femmes (j'avais oublié à quel point son choix d'en faire ses personnages principaux récurrents étaient importants dans sa filmographie pour l'émotion qui y est véhiculée), particulièrement la soeur qui offre certainement le personnage le plus humain et touchant du film. Et enfin, une fois n'est pas coutume avec Miyazaki, il s'agit d'une tuerie esthétique. Cela a beau être son film le plus sobre et le moins captivant (si l'initiation est toujours là en filigrane avec cette lutte entre l'obsession dont j'ai parlé et les sentiments, elle est à peine visible et plutôt classique dans son traitement, quoique l'idée du vent pour faire le lien entre les deux est bien trouvée), Miyazaki est toujours capable de nous émerveiller en réalisant une superbe évocation du Japon des années 40, mariée aux trémolos italiens d'un non moins inspiré, son double musical, Joe Hisaishi.

En bref, si le dernier vol de Miyazaki gagne en "réalisme" ce qu'il perd en lyrisme et en chaleur (humaine), cela mérite le coup d'oeil, prouvant encore une fois qu'il est demeuré indépassable dans son propre studio au cours des dernières années, bien que le meilleur soit à mon avis loin derrière. Loin d'être une apologie des avions de guerre autour de la 2ème guerre mondiale, Le Vent se lève présente donc le portrait d'un homme plus qu'ambigu qu'en apparence, dont la passion presque absolue pour les avions fera qu'il ne remettra jamais complètement en question le bien-fondé de son engagement. Certainement le récit le plus sombre et adulte de son auteur, mais sans atteindre les cimes (surtout émotionnelles) du Tombeau des lucioles et de L'île de Giovanni.

Note : 7/10
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

Messagepar Alegas » Ven 12 Juin 2015, 18:51

Tiens étonnant que je n'ai pas fait de critique pour celui là à l'époque.
Totalement d'accord avec ce que tu en dis cependant.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

Messagepar Dunandan » Sam 13 Juin 2015, 21:05

Si je ne me trompe pas, c'est le seul film de Miyazaki que tu n'as pas critiqué dans ta rétro... un oubli sûrement. Je vais essayer moi aussi de boucler la boucle cette année.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

Messagepar lvri » Sam 13 Juin 2015, 22:53

Excellente critique Dun ! J'avais beaucoup aimé ce dernier Miyazaki ! Par contre, je crois avoir zappé de faire une critique ! Va falloir que je rattrape ça avec un nouveau visionnage ! :mrgreen:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

Messagepar Alegas » Sam 13 Juin 2015, 22:56

dunandan a écrit:Si je ne me trompe pas, c'est le seul film de Miyazaki que tu n'as pas critiqué dans ta rétro...


J'avais dû zapper la critique à la sortie du ciné en me disant que je le reverrais plus tard, mais ouais du coup c'est en effet le seul Miyazaki que je n'ai pas critiqué. :|
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Hard Eight - 6,5/10

Messagepar Dunandan » Lun 15 Juin 2015, 18:25

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Hard Height, Paul Thomas Anderson (1996)

Pour un premier film, Paul Thomas Anderson se débrouillait déjà plutôt bien, même si ce n'est certainement pas du même niveau que ceux qui suivront. Fort de son petit succès et court-métrage Cigarettes and Coffee, il commence Hard Height comme un rapide hommage (son personnage principal est accroc au café et surtout aux cigarettes), et affirmait déjà son talent à utiliser le style choral en liant des destinées qui apparemment ne pourraient avoir aucun rapport les unes avec les autres. Mais surtout, il sait rendre son intrigue intéressante à défaut d'être captivante en passant avec une certaine facilité d'un genre à l'autre, permettant ainsi de préserver un certain effet de surprise. Nous passons donc du caper movie au film noir, pour enfin passer par une fibre dramatique où s'immisce une thématique que Anderson explorera davantage, à savoir celle de la famille (surtout père) de substitution, via la relation filiale entre Sidney et Clémentine (illustrée entre-autre par une scène fortement ambigüe aux rôles qu'ils sont censés occuper), et surtout John à qui il apprend tout ce qu'il sait.

Malheureusement les segments apparaissent assez inégaux. Si la première partie autour de l'apprentissage au Casino fonctionne bien, ainsi que les deux face-à-face au café dont les parallèles sont intéressants (Sidney qui agit comme une sorte d'ange-gardien pour une raison qui nous échappe encore), on le doit avant tout au casting 4 étoiles (en tête Philip Baker Hall et John C. Reilly), à la (déjà) excellente direction d'acteurs, ainsi qu'à une maîtrise évidente de la mise en scène (je pense notamment à l'utilisation du travelling et du plan-séquence), on ne peut le dire autant à partir de la séquence de kidnapping qui traîne en longueurs et du personnage de Jimmy qui ne paraît pas très crédible en ami de John, et fonctionne (vulgairement) comme simple cliffhanger. Bon, il faut savoir que PTA n'avait pas bénéficié du DC pour ce film (de 2h30 alors que celui-ci n'en fait qu'1h40), et donc j'ai lu qu'on aurait eu droit à quelque chose d'assez différent (apparemment sa touche "contemplative" n'a pas plu aux producteurs, et les scénaristes ont accentué l'aspect "film noir" de l'intrigue).

Bien que le résultat soit visiblement amputé avec à la clé un scénario certainement plus classique (à base de twists et de révélations) que ce que PTA avait en tête, il n'en demeure pas moins prometteur. En effet, tout en jouant avec les codes (avec plus ou moins de liberté comme on a pu le voir), on peut déjà lui reconnaître une certaine patte tant dans la forme (certains plans qu'on retrouvera presque à l'identique au sein de sa filmo), et le fond (la thématique de l'échec et de la rédemption, inhérente au film noir, il la trimballera au moins jusqu'à Magnolia avec une approche de plus en plus personnelle). Sans oublier une bande-son qui participe beaucoup aux différentes ruptures de ton, passant de la cool-attitude à une ambiance bien plus oppressante.

En bref, si on peut être déçu de ne pas y retrouver totalement le travail original de PTA, il n'en demeure pas moins de beaux restes, et mérite donc le coup d'oeil (si les noms de Scorsese, Altman, et Kubrick viennent en tête pour ses oeuvres à venir, celle-ci est la plus "tarantinesque" à travers des dialogues recherchés, mais la culture pop en moins).

Note : 6.5/10
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

Messagepar Dunandan » Mar 16 Juin 2015, 17:48

Vorace : 6.5 => 7.5.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

Messagepar Mr Jack » Mar 16 Juin 2015, 18:48

C'est Logan qui va être content :mrgreen:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

Messagepar Dunandan » Mar 16 Juin 2015, 18:53

Bof, il sera sûrement déçu que je ne monte pas ma note plus haut :mrgreen:.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

Messagepar Jed_Trigado » Mar 16 Juin 2015, 18:53

Pour ça, il faudrait qu'il rajoute 1,5 pt de plus. :eheh:
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Amadeus - 9,5/10

Messagepar Dunandan » Mer 17 Juin 2015, 19:23

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Amadeus, Milos Forman (1984)

Amadeus fait partie de ces films qui ne vieillissent pas d'un poil en dépit du poids des années. Possédant déjà à la base un fabuleux répertoire musical couvrant le gros du savoir-faire de Mozart avec un montage qui correspond habilement aux séquences de sa vie pour en tirer tout le jus émotionnel, Amadeus est également et surtout armé d'un script solide mettant en scène une relation certes fictive mais absolument captivante, entre d'un côté ce génie aux apparences grossières, et de l'autre ce compositeur à la position sociale envieuse qui l'adore et le déteste à la fois. La grande force de cette relation et donc de l'histoire, c'est qu'en dépit de toute la jalousie et de la haine qu'il peut éprouver à l'égard de cet "élu de Dieu", Salieri continue à éprouver une passion sincère et absolue pour son oeuvre. Et cette dévotion religieuse qui l'anime n'a rien d'accessoire, illustrant au mieux cette relation conflictuelle et torturée, et ce sentiment de médiocrité et d'humilité malsaine qui en résulte, au point qu'il se demande comment Dieu a pu favoriser un tel individu tandis que lui a toujours été à son écoute.

Le Director's cut dure 3h00, et à part peut-être une ou deux scènes dans le dernier acte qui insistent un peu trop sur la déchéance de Mozart, il n'y a rien à jeter, le temps passe à toute vitesse, on est emportés dans un tourbillon émotionnel passionnant de bout en bout, assistant à ses traits de génie (telle cette séquence où il recompose et améliore ce morceau rien qu'à l'oreille), son amour pour la beauté par-delà les apparences (ce qui ne l'empêche pas de se trouver une jolie petite femme, le rendant d'autant plus humain) contredisant ses frasques (le montrant donc aussi comme un homme du peuple), le tout s'achevant par une note terriblement révoltante et ironique. Côté casting, Tom Hulce incarne un inoubliable Mozart, animé par un rire sardonique où se confondent son génie et son insolence, mais on retiendra surtout Murray Abraham qui tient ici le rôle de sa vie, se faisant à la fois effrayant, pathétique, drôle et finalement touchant, car au fond Salieri, en bon adversaire qui se respecte, aura été le seul à avoir réellement compris, apprécié la musique de Mozart. En d'autres termes, le génie a quelque chose de scandaleux car partial, exclusif, rarissime, chose que l'on ressent puissance 1000 à travers sa prestation.

Bref, Amadeus est un classique indémodable sur la musique (classique, mais peu importe, un bon biopic musical, imaginaire ou réaliste, pourrait me faire aimer n'importe quel genre de musique, remember Cloclo), et au-delà, sur la quête d'un absolu qui n'a d'égal que le jeu passionnel auquel s'adonnent ces deux individus que tout oppose.

Note : 9.5/10
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

Messagepar lvri » Mer 17 Juin 2015, 21:34

Jolie critique Dun' ! Un véritable bijou ce film ! :love:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

Messagepar Dunandan » Jeu 18 Juin 2015, 02:31

Je suis bien d'accord avec toi :wink:.

Avant de le voir, j'avais une réticence à cause de la musique classique, mais à l'instar de Whiplash concernant le jazz, si le film est "bon" (et là je pense à la façon dont est utilisée la musique qui n'est pas juste là pour accompagner ou rappeler que c'est un film sur Mozart), le reste passe tout seul :).

Edit : maniaque comme je suis, j'ai épuré ma critique, encore :eheh:
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