La théorie du genre.
L’argument qu’on va forcément me rétorquer, c’est que les reproches que je vais lui faire ne sont pas valides dans la mesure où le film INAUGURE le slasher et que donc voilà, il met en place les règles du genre, et que voilà, moi qui suis arrivé après la bataille, je galvaude ma vision par les parodies que j’ai en tête.
D’accord.
Alors, on y va, regard frais, ouverture d’esprit sur ce film séminal.
Donc en fait, c’est Scream sans la dérision : quand dans le second plan un mec masqué avance, ça fait peur. Le thème musical, répété 549 fois, en est l’indicateur. Ensuite, l’astuce, c’est que on est le soir d’Halloween, d’où un grand nombre de quiproquos, ah-ah-en-fait-c’est-pour-rire-hein-mais-non-en-fait-c’est-pour-de-vrai-mon-Dieu-c’est-horrible.
L’horreur, c’est la béance de l’indicible, qu’on se le dise. Michael Myers, c’est le méchant le plus opaque du cinéma : pas de mobile, pas de tronche, pas de répliques. Un seul but : buter. Soit. Simple, direct, efficace.
Donc, des ados dont la poitrine ou la culotte s’exhibe, teen movie oblige, le mot « totally » en guise de passeport, initiation au dating, l’intello contre les sluts, attention-possible-vision-satirique, un plan séquence augural pour montrer que ce film est garanti avec véritables chunks de réalisateur, un médecin presque aussi flippant que son patient, des portes, des persiennes, des fenêtres, simple, direct, efficace.
Conclusion : ce genre de film, c’est pas mon genre. Il a beau être fondateur, il fonde un truc dont je me contrefonds. Cette ineptie narrative, ces personnages archétypaux, cette absence de tout fond ne me conviendra jamais. Ajoutons à cela le manque de moyen qui lui vaut l’admiration de ses défenseurs, 4 notes sur un clavier, un plan-séquence, des travellings, d’accord, et me voilà à terre, achevé, mon plaisir charcuté à coup de couteau de cuisine.
J’abandonne.