Dracula et les Femmes - Freddie Francis (1968)
Histoire de payer mon tribut a Christopher Lee, j'ai fouillé mes étagères en quête d'un film avec lui que je n'aurais pas vu, je suis tombé sur ce
Dracula et les Femmes qui prenait la poussière depuis des lustres, hélas cela confirme dès que la saga n'est pas prise en main par Terence Fisher, on a des produits certes jolis mais mal branlés dans leurs partis-pris.
Dracula et Les Femmes est un remake débiloide du
Cauchemar de Dracula, mais en enlevant tout ce qui faisait sa réussite comme l'érotisme troublant des apparitions de Dracula et la présence Peter Cushing en Van Helsing qui était un adversaire de choix.
Déjà premier point notable, Dracula c'est un figurant pendant la moitié du film, on a juste une mise en place longuette des différents personnages (le héros qui a la particularité d'être athée dont on se dit que l'on va en faire quelque chose mais ce sera foiré ; le prêtre et son assistant qui vont réveiller comme deux couillons le vampire ; la serveuse qui passe son temps a faire baver ses clients avec son décolleté et la nana virginale, la promise du héros que veut se taper également Dracula, bref ça fait du monde), entrecoupé de quelques scénettes où Lee apparait pour nous rappeler qu'on est dans un Dracula quand même et pas dans un épisode d'
Ivanhoé. Mais ça ne va pas s'arranger par la suite, car l'écriture est comment dire....catastrophique. De la première apparition de Dracula, jusqu’à son installation dans l'auberge aidé par deux assistants qu'il a mordu sur la route, on dirait un mauvais slasher tellement ça repousse les limites de la suspension d'incrédulité, par exemple, il faut le voir loger dans la cave d'une petite auberge dans un cercueil bien voyant au nez et a la barbe de son propriétaire !
La comparaison avec l'original de Fisher dont il est une pauvre resucée joue systématiquement en sa défaveur, néanmoins il est dommage de voir le savoir-faire de l'immense Freddie Francis (artisan émérite qui sera consacré a sa juste valeur a la fin de sa vie comme directeur photo chez Lynch et Scorsese) au service d'un script aussi mauvais, car il a ce don pour magnifier le moindre décor et tirer le meilleur parti des moyens qu'on lui alloue, plus une capacité a ne pas trop ennuyer le spectateur, chose qui a défaut de rendre le film bon, m'empêche d'être trop sévère sur la notation.
4/10