Domino 6/10*****************************
Le délire fluorescent de Tony Scott montre désormais quelques signes de fatigue...
Défi technique et visuel hors norme, le film de Tony Scott avait en son temps sonné tous les spectateurs qui avait osé braver l'expérience. Car à ce niveau de débauche d'effets visuels, le terme "d'expérience" n'est pas galvaudé. Domino a d'ailleurs souvent été épinglé pour n'etre justement qu'un empilement d'esbrouffes destiné à dissimuler un script faussement alambiqué. Il y a une part de vrai dans tout ça malheureusement. A trop vouloir faire le malin avec une tonne de sujets, le très surestimé Richard Kelly accouche d'un chaos narratif peu utile et qui aura vite raison du déroulement de l'histoire. En effet, la deuxième heure reste extrèmement compliquée à suivre avec un interet qui décroit à la vitesse grand V. Le remplissage est flagrant à l'image d'un délire avec Tom Waits ou encore toute la partie avec Christopher Walken qui ne s'imposaient pas vraiment. Et puis pourquoi conclure une nouvelle fois sur un nouveau Mexican stand off sanglant? Visuellement, ça a toujours de la gueule je le concède. Mais lorsque l'on a déjà vu la meme scène chez le meme réalisateur à plusieurs reprises (
True Romance et Enemi d'état), il y a de quoi etre un peu agacé. Domino aujourd'hui, ça éclate toujours la rétine pendant un temps puis ça s'embourbe dès lors que son petit malin de scénariste veut verser dans la critique artificiellement acide.
Trop occupé à expérimenter, Tony Scott aurait du etre plus vigilant au traitement de son biopic. Car encore une fois, son culot visuel force le respect et le film enchaine d'intenses instants de bravoure (
le strip chez le gang en premier lieu!). Dommage car Domino reste un beau pari visuel (
paroxysme des expériences de Tony Scott) mais qui aurait mérité d'etre élagué et surtout de faire moins le malin dans ses partis pris dénonciateurs très maladroits!
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