A la poursuite de demain
de Brad Bird (2015)
Mon gros coup de coeur du premier semestre 2015 (terne il est vrai). C'est rare maintenant que je me déplace 2 fois en salle pour voir le même film, mais c'est avec un plaisir intact, je dirais même supérieur, que j'ai donc fait ma deuxième séance 15 jours après sa sortie.
A la fois feel-good movie et divertissement grand public de première classe, le film de Bird rappelle les blockbusters à la fois funs et efficaces de mon enfance. Pas vraiment un hommage comme avait pû l'être le Super 8 de Abrams, plutôt un état d'esprit retrouvé salutaire dans la production actuelle. La véritable passerelle entre cinéma d'hier et d'aujourd'hui, le bien nommé Tomorrowland.
Le film est visuellement très réussi, alternant séquences futuristes (la ville de l'autre dimension), rétro-futurisme (courte mais jubilatoire scène à la Tour Eiffel), et délire avec des robots aussi souriants (et ridicules) que menaçants, sans jamais se départir de sa mission de base: être un divertissement familial de qualité.
La mise en scène de Bird est efficace, on pourra lui reprocher l'absence d'un grand moment de bravoure, mais le film n'en avait pas forcément besoin. Il se permet néanmoins un très joli plan-séquence lors de la découverte de la ville par l'héroïne Casey Newton (Britt Robertson), tout à fait de circonstance. Les premières scènes où Casey découvre son pins et se heurte à toutes sortes d'obstacles dans le monde réel sont toutes réussies.
Le scénario m'a vraiment accroché, avec son fond positiviste, mais pas dénué d'obstacles divers et de désillusions, comme lorsque Casey apprend que les visions ne sont qu'une vieille pub et que tout ça n'existe plus... Du coup on passe par plusieurs phases comme les personnages, et j'aime plutôt bien ce mélange: excitation, ébahissement (un peu comme le personnage de Clooney enfant), drôle, émouvant, trépident, déception, espoir... A l'heure où les blockbusters ne font que dans la surenchère visuelle sans rien apporter d'autre, c'est un bain de fraicheur.
Côté casting Clooney semble s'amuser malgré un personnage ronchon, et la jeune Britt Robertson (surtout connue pour la série tv Under the dome) fait le boulot (sans éclat cependant). A suivre surtout la petite Raffey Cassidy qui joue Athena l'enfant robot, crédible dans ses scènes d'action (une gamine qui fait du kung-fu et dessoude des robots c'est toujours bon à prendre), et qui rend son personnage émouvant lors du final. Quant à Hugh Laurie il campe un faux méchant, le type désabusé un brin cynique, maître en son monde. Ca passe, pas besoin d'en faire des tonnes.
La BO signée Giacchino est ma préférée de ce compositeur jusqu'ici. Enjouée, enlevée, avec un très beau thème (du genre que je fredonne en boucle). Y'a bien sûr un côté Williamsien dans l'esprit de cette partition, mais la mélodie est emprunte d'accents Goldsmithiens ultra-plaisants. On fait pire comme références.
Le film est un pied-de-nez aux défaitistes, un message positif ça fait aussi du bien de temps en temps, et vaut mieux mettre ça dans la tête des gosses qu'autre chose...
edit 2016: incroyable, déjà vu le film 4 fois depuis sa sortie, et j'y prends toujours autant de plaisir, voire même plus, comme lors de mes séances avec mes films favoris étant gamin, style Indiana Jones ou l'Empire contre-attaque.
10/10