[Elpingos] Mes critiques en 2015

[Alegas]

L'EXERCICE DE L’ÉTAT
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Pierre Schöller (2011) | 7/10

Un très bon film au plus près des arcanes du pouvoir, l'exercice de l'état possède un ton particulier, âpre et réaliste. S'il dissèque le jeu de pouvoir avec une acuité relativement acerbe, on est au final très loin d'un house of cards à la française. Car Olivier Gourmet est génial en ministre des transports dans la tourmente et les réformes, et même si Schöller y va peut-être un peu fort sur les péripéties qui vont secouer ce personnage, la sincérité du métrage et son énergie réussissent à captiver le spectateur. Et les rebondissements ne sont pas ceux attendus, les lignes directrices étant au final assez sinueuses, les scènes sont à la fois dures et bourrées d'idées et de rythme. Et malgré une vraie écriture cinématographique, le film semble coller au plus près de ce qui constitue le vrai sujet, à savoir le pouvoir et ceux qui tentent de l'exercer. On y croit, à l'exception d'un Michel Blanc un peu fade, et on est happés jusqu'au bout par des dialogues et des acteurs efficaces. Et cette fiction, passionnante, ambitieuse malgré le réalisme d'une trame qui n'en fait pas des tonnes, est une très belle réussite.

[Val]

Yep, un très bon film qui mérite le détour.

[pabelbaba]

Et tout le monde s'accorde sur sa note.

[Mr Jack]

Je trouve qu'il mérite même encore un peu plus

[elpingos]

JUPITER ASCENDING
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The Wachowskis (2015) | 4,5/10

La douche froide. Si on retrouve une certaine virtuosité dans l'image et la réalisation (pas vu la 3D) difficile de reconnaître les Wachos dans ce film si peu exigeant. La fratrie s'était pourtant distinguée par ces précédents films, apportant un soin particulier à chaque détail et refusant les sirènes de la facilité. Mais ici difficile de ne pas trouver le métrage autrement que bâclé ou inabouti. Car le résultat hybride laisse un sentiment plus que mitigé. Certes on ne peut reprocher au film une certaine ambition (mais bancale, avortée et/ou stérile) de mélanger le space opera et les contes de fées dans un film d'action tout public, le tout "à la wacho" dans une volonté de détonner donc. Alors certes de belles idées jaillissent ça et là, esquissant une mythologie SF assez riche. Et l'humour et les clins d’œil, ponctués de références, apportent quelques touches malines et sympathiques (On pense à plusieurs contes et plusieurs œuvres de SF). Ajouté des scènes d'action bien fichues et un décor/design inspirés, le métrage pouvait donc promettre un beau cocktail.

Mais voilà, les Wachos n'iront pas tellement plus loin. Car le pendant persos/scénario ne décolle jamais et la réalisation semble se contenter du minimum. Panne d'inspiration, pb de direction d'acteurs de casting à la ramasse, ou d'ambiance de merde ? Cela ne prend pas. Et on regarde Kunis/Tatum se tourner autour comme des ados, virevolter en bottes volantes et parler à des gros lézards en costume. Et à part ça ils semblent faire constamment la gueule. On dirait que Sean Bean n'a pas dessaoulé du tournage et traîne un méchant mal de crâne. Les mutants en mode manimal c'est comme souvent une très très mauvaise idée. Et les méchants dans ce contexte semblent être les seuls à essayer d'y croire, bien trop d'ailleurs. Pas mal d'idées à la con donc, inondées par un trop plein de CGI et de choix pas toujours heureux; tout ça alourdit bien trop, visuellement et scénaristiquement, un film qui s'avère très simpliste dans son déroulé et qui semble hésiter constamment sur le ton à adopter.

Le tour des popotes de Youpitèr Jones n'apparaît plus au final que comme un enchaînement rythmé et programmé, pimpant de scènes fantastiques +/- réussies, et les enjeux sérieux et prometteurs sont relégués derrière une bluette adolescente. La contribution des Wachos au genre du space(soap) opera s'arrête donc là. C'est déjà ça diront certains, mais les réfractaires ou les exigeants auront bien de la peine à trouver d'autres motifs de satisfaction. Et de constater qu'à l'instar des tentatives cinématographiques précédentes, le numérique et le jeu du bigger/louder/faster n'accouchent dans ce registre de SF que d'une souris. Les Wachos nous avaient pourtant habitué à mieux.

[osorojo]

Tu viens de perdre ta carte du fan club, et Alegas décroche actuellement le téléphone pour embaucher un hitman. Cours !

[lvri]

Une seule bonne note .......
J'ai vraiment hâte de le voir ce film pour enfin comprendre ce qu'on lui reproche !
Par contre, toujours pas de critiques d'Alegas ????

[Dunandan]

J'imagine qu'il en fera une dès qu'il le reverra en BR.

[Mark Chopper]

J'ai vraiment hâte de le voir ce film pour enfin comprendre ce qu'on lui reproche !

Tu as hâte de voir un film complètement foiré ?

[Alegas]

J'imagine qu'il en fera une dès qu'il le reverra en BR.

Ah bah la critique est déjà écrite (encore qu'il y a des détails que j'aimerais rajouter histoire qu'elle soit bien complète) mais j'attends surtout la sortie du BR US pour choper des screenshots de qualité.
Donc normalement, ça devrait arriver début juin.

[lvri]

J'ai vraiment hâte de le voir ce film pour enfin comprendre ce qu'on lui reproche !

Tu as hâte de voir un film complètement foiré ?

Ne l'ayant pas vu, je ne peux pas le juger comme tel !
J'aime les Wacho, les teaser me donnent envie, mais les critiques me questionnent ! Donc oui, hâte de le voir et de comprendre ces opinions négatives (du moins sur BKR).

[Alegas]

INHERENT VICE
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Paul Thomas Anderson (2014) | 7,5/10

Drôle de film. Après les sombres et intenses There Will Be Blood et The Master, PTA s'attaque à un nouveau pan de l'histoire US. Les années 70 californiennes, à base de privé, de flic et de drogues. Un polar somme toute classique donc, a priori.

Si à la base il pourrait faire penser à son premier film, Hard Eight, ici seul l'aspect comique et romantique du récit semblent guider ce scénario touffu, romancé originalement à la Pynchon. Assez déstabilisant, le long fleuve est calme et très très sineux, avec quelques envolées... On serait donc plus proche alors de Magnolia et de ses thématiques, la destinée, les choix qui n'en sont pas, etc, et l'aspect burlesque et agréablement naïf de Punch Drunk Love.

En tout cas ce dernier film porte donc cette élégance et cette liberté coutumières. Son histoire fumeuse avec ses acteurs débarqués, est un écheveau d'historiettes, de dialogues et d'attitudes, une jungle un peu déglingos de persos foutraques. Mais ces doux-dingues là, incarnés par un combo Joaquin Phoenix / Josh Brolin excellents sont parfaitement mis en scène. Et une fois de plus dans ce cocktail esthétique, le ton parfait et sa sylisation (musique, cadres, déroulé, femmes) engendrent la fascination, presque 2h30 durant.

Cette récréation peut-être dans la filmo de son réalisateur, est autant une réussite, sans prétention (pour moi c'est clairement son film le plus sage), qu'une belle respiration.

[elpingos]

Donc normalement, ça devrait arriver début juin.

J'attends de lire ça

[Alegas]

LE DOCTEUR JIVAGO
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David Lean (1965) | 8,5/10

Fresque romanesque et historique, le Docteur Jivago de David Lean est un de ces grands films hollywoodiens qui cumule quelques superlatifs.
Notamment tout ce qui concerne son aspect visuel et l'extrême qualité de la production, font que le film n'a pas vieilli depuis 50 ans. De plus l'histoire du roman dont est adapté ce récit fleuve, garde elle aussi une force mélodramatique intacte. Et les guerres que vont traverser les protagonistes (WW1 et révolution bolchévique), si elles ne sont pas le sujet principal, évoquent donc ce passé si rude et complexe, notamment dans l'URSS du début XXe.

La très bonne idée consiste notamment à présenter en premier la fille présumée du Dr Jivago et de Lara, on est alors dans les années 50. Ses 2 parents, vont alors nous être présentés séparément, enfants, et le suspens principal sera donc de savoir comment le destin de ces 2 personnages complexes (Omar Sharif & Julie Christie exceptionnels) va se croiser.

Sur cette base, Lean équilibre parfaitement son récit, faisant la part belle aussi bien à la psychologie de ces êtres ballotés par un contexte historique fort, que pour l'aventure que représente la destinée de ses personnages. La musique de Maurice Jarre fait son effet, les plans magnifiques s'enchaînent et on se laisse conquérir par la beauté de cette romance impossible, dont Lean ne tirera pourtant aucune facilité ni misérabilisme.

Le souffle épique prévaut donc et derrière la somptuosité de l'appareil Hollywoodien, ce Dr Jivago est bel et bien un grand film humaniste et touchant.

[angel.heart]