Un très bon film au plus près des arcanes du pouvoir, l'exercice de l'état possède un ton particulier, âpre et réaliste. S'il dissèque le jeu de pouvoir avec une acuité relativement acerbe, on est au final très loin d'un house of cards à la française. Car Olivier Gourmet est génial en ministre des transports dans la tourmente et les réformes, et même si Schöller y va peut-être un peu fort sur les péripéties qui vont secouer ce personnage, la sincérité du métrage et son énergie réussissent à captiver le spectateur. Et les rebondissements ne sont pas ceux attendus, les lignes directrices étant au final assez sinueuses, les scènes sont à la fois dures et bourrées d'idées et de rythme. Et malgré une vraie écriture cinématographique, le film semble coller au plus près de ce qui constitue le vrai sujet, à savoir le pouvoir et ceux qui tentent de l'exercer. On y croit, à l'exception d'un Michel Blanc un peu fade, et on est happés jusqu'au bout par des dialogues et des acteurs efficaces. Et cette fiction, passionnante, ambitieuse malgré le réalisme d'une trame qui n'en fait pas des tonnes, est une très belle réussite.