A most violent year 8/10*****************************
Finie la surprise et place à la confirmation avec ce troisième film!
JC Chandor aborde le film de malfrats des années 80 de la plus originale des façons. Au lieu d'en célébrer la coolitude scorcesienne, il fait volte face et choisi le clan des honnetes gens, finalement celui auquel on ne s'intéresse jamais. A most violent year désamorce donc d'emblée le capital explosif de son titre avec cette chronique d'un patron ordinaire englué dans un bourbier exponentiel. Ancré dans une réalité impitoyable, l'homme doit faire face au racket, à une enquète gouvernementale et à un contrat aussi compliqué que vital pour la santé de son petit empire. S'astraignant à ne jamais singer ses ainés, le réalisateur prend son temps et installe une montée en puissance lancinante qui va culminer lors d'une très intéressante poursuite de voiture, évènement qui fera basculer le personnage central. Passé la description d'un quotidien miné par les mauvaises nouvelles (
qui aurait pu vite tourner en rond), la suite du film choisit une atmosphère plus pesante en resserrant l'étau sur un Oscar Isaac impérial. Droit dans ses pompes meme au bord du précipice, son personnage va devoir vite choisir face aux pressions toujours plus dures dont il fait l'objet.
Le film de Chandor creuse donc un peu plus le fossé avec tout ce que nous avons pu voir sur le sujet et l'époque pour en sortir une chronique sociale et humaine amère doublée d'un exercice de style à la beauté renversante (
un NYC enneigé magnifique).
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