[Jed_Trigado] Mes critiques 2015

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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques 2015

Messagepar Alegas » Jeu 21 Mai 2015, 23:03

Essaie quand même de le voir en VO, sinon tu te taperas Kad Merad et Kavanagh en doublage. :mrgreen:
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques 2015

Messagepar Jed_Trigado » Jeu 21 Mai 2015, 23:05

Ca se voit que tu regardes plus les films a la télé, le multilangue c'est sur pratiquement toutes les chaines de la TNT. :eheh:
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques 2015

Messagepar Alegas » Jeu 21 Mai 2015, 23:07

Tu sais moi la TV maintenant c'est Playstation/DVD/BR/Netflix, rien d'autre. :mrgreen:

Bon sinon tu peux te procurer 2 grands films en HD pour 8 euros, je dis ça je dis rien. :chut:
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques 2015

Messagepar Jed_Trigado » Jeu 21 Mai 2015, 23:08

T'oublies les FP en plus et ma situation financière délicate. :mrgreen:
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques 2015

Messagepar DJ Fest » Ven 22 Mai 2015, 07:47

Alegas a écrit:Et ouais, super film celui-là. Faut vraiment que plus de monde le découvre. :super:
La scène avec Sarandon qui parle à son fils et Nolte qui écoute à la porte elle me hante encore. :|

Je l'ai commandé juste après l'écoute du dernier podcast de Capture sur Miller justement.
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Sabre de la bête (Le) - 8,5/10

Messagepar Jed_Trigado » Ven 22 Mai 2015, 21:15

Le Sabre de la Bête - Hideo Gosha (1965)


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Second film de Gosha, Le Sabre de la Bête persiste et signe dans le registre du chambara tourné a l'huile de coude, avec un cadre montagnard comme décor de l'histoire où des personnages aux destins différents vont avoir des intérêts convergents, un butin doré qui va autant attirer les ronins que les politiques et se finir, on s'en doute sur un bain de sang.

Premier détail qui me saute aux yeux, c'est la quasi-similarité avec Trois Samourais Hors-la-Loi de l'introduction du personnage principal, en une poignée d'images symboliques (l'arrêt sur image de son réveil en sursaut et ce plan sur ses pieds recouverts de boue), tout est posé de la caractérisation du personnage de ce samouraï déchu a la mise en place de l'action qui commence immédiatement sur fond de chasse à l'homme et qui va virer en chasse au trésor, Gosha conserve cette efficacité narrative et j'irais même plus loin, Le Sabre de la Bête s'avère supérieur a son prédécesseur car il digère pleinement son aspect "rough". Loin de subir ses contraintes budgétaires (j'ai l'impression qu'il a eu encore moins d'argent que sur son premier film), il repousse les limites d'un certain réalisme dans la manière de cadrer l'action, a chaque fois que l'on dégaine un sabre, je n'ai vu que des contraintes d'espace ou cette volonté de ne jamais sur-découper la moindre action (parfois l'action n'est même pas située dans le champ de la caméra, étant donné que les acteurs sortent du cadre a plusieurs reprises, Gosha décidant de garder les plans dans leur continuité). Quand on est habitué au soin technique des productions japonaises, on ne peut pas dire que ce genre de détail échappe.

Mais là où le film étonne, c'est dans sa façon de réussir a gérer autant de personnages sur une aussi courte durée (80 minutes), bien que certains soient plus intéressants que d'autres (le héros dans sa quête identitaire, également le ronin chargé de protéger l'or qui va passer par tous les stades mentaux possibles et la femme fatale qui veut dézinguer de manière sournoise le moindre mâle qui lui tombe sous la main), ceux-ci permettent de préserver un rythme collant parfaitement à la fureur du récit, d'ailleurs, je me rends compte qu'il annonce de manière évidente Samourai Sans Honneur, mais avec le traitement sombre en plus. Un putain de chambara crasseux, foisonnant et toujours aussi actuel, la grande classe en somme.

8,5/10
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques 2015

Messagepar Jack Spret » Ven 22 Mai 2015, 22:10

Complètement d'accord avec cette géniale digestion du maigre budget dans son animalité sauvage en terme de mise en scène.
Par contre, aucun souvenir que le rôle féminin principal était aussi clairement défini comme une femme fatale.
Bien vu et très bonne critique :super:


"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ?
- Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
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Kiba le loup enragé - 6/10

Messagepar Jed_Trigado » Sam 23 Mai 2015, 21:13

Kiba le Loup Enragé - Hideo Gosha (1966)


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Avec Kiba le Loup Enragé, l'obsession du western chez Gosha devient pleinement assumée, du héros décalé a la configuration de l'action (Kiba débarque dans un village qui vit sous l'emprise d'un clan, ça ne vous rappelle pas un certain film de Leone ?), tout y est, de plus, on sent une progression palpable d'ordre formelle : les cadrages se font plus travaillés (rien que le plan avec le visage de Kiba qui se reflète sur sa lame :love: ) et le montage propose quelques idées inédites tout en restant dans une approche réaliste, et c'est un peu pour cette raison que Kiba m'a déçu, on sent Gosha réticent a se défaire de ses tics et quand bien même il veut aller dans la démesure graphique, ça m'a paru mal amené la plupart du temps (notamment sur l'usage des ralentis). Quitte a choisir, j'aurais préféré qu'il prenne ses distances avec ses deux premiers films pour nous faire un truc chiadé jusqu'au bout, mais bon....

Ensuite, je ne suis pas très convaincu par la relation de Kiba avec l'aubergiste aveugle qui est ressassée pendant une bonne partie du film, rien que dans la façon dont elle est amorcée (dès la première scène, le Kiba la calcule a peine, pourtant elle est limite prête a lui tomber dans les bras :roll: ), si encore le film se donnait le temps de donner du corps a ses personnages histoire de crédibiliser un minimum la chose, ça aurait pu fonctionner, mais là a vouloir être trop concis sur la durée (1h10) Gosha ne peut pas livrer plus qu'un produit ramassé et efficace qui remplit son office, ceci dit j'aurais été un poil plus généreux sur la note, sauf que j'ai enchainé sur la suite directement, qui est quand même plus aboutie faut le reconnaitre.

6/10
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Kiba l'enfer des sabres - 7/10

Messagepar Jed_Trigado » Dim 24 Mai 2015, 16:08

Kiba l'Enfer des Sabres - Hideo Gosha (1966)


Image


Le second Kiba marque un net progrès comparé a son prédécesseur, qu'on peut davantage considérer comme une longue introduction pour le personnage principal mettant en lumière un de ses traits de caractère qui sera exploité dans cette suite. En effet, bien que je trouve Kiba assez cool, je le trouve d'une gentillesse un peu grande pour incarner un "loup enragé", c'est d'autant plus marrant de le voir aux commandes d'un convoi de prisonniers avec qui il va bien s'entendre (au détour d'un dialogue, il y a même un taulard qui va justement s'étonner de ça), dont un qui est le portrait craché de son défunt père et qui va tirer profit de cette sympathie naturelle pour se faire la malle et au passage s'emparer d'un gros butin tout en laissant un paquet de cadavres sur son passage. Si l'idée est plutôt intéressante d'emblée, d'autant que Gosha emploie avec intelligence le flashback pour apporter de la substance au passé de Kiba, plus le film avançait et plus j'avais l'impression que ce personnage me semblait plus benêt qu'autre chose, a plusieurs reprises il se rend compte qu'on se fout de sa gueule mais il attend quand même les 5 dernières minutes pour vraiment s'énerver. Sans parler de la pseudo-amourette qui tombe a nouveau comme un cheveu sur la soupe, bien que dans sa finalité, elle m'ait davantage convaincu car au moins Kiba donne l'impression de se soucier de sa relation, mais le film aurait parfaitement fonctionné sans elle malgré tout.

En dehors de ces aspects scénaristiques assez gênants et une durée de projection préjudiciable au résultat final pour pleinement développer ses personnages secondaires, L'Enfer des Sabres se surpasse sur le domaine de la forme, en gommant les moments filmés a l'arrache pour ne garder que de la virtuosité pure avec des combats énergiques et sanglants (ça y va franco sur le jus de cerise). Ca reste un bon chambara mais j'ai bien du mal à le mettre au niveau de ses autres films 60's.

7/10
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques 2015

Messagepar Milkshake » Dim 24 Mai 2015, 19:40

Dans cette retrospective Gosha, tu as prévu de faire un retour sur Les Loups (1971) qui sort en bluray la semaine prochaine ?

C'est le seul Gosha que j'ai pas vu qui me tente avec Bandit contre samouraïs (1978).
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques 2015

Messagepar Jed_Trigado » Dim 24 Mai 2015, 19:43

Oui, j'ai l'intention de prendre le blu-ray et d'en parler dans la foulée.

Par contre, tu peux t'éviter Bandits contre Samouraïs, c'est dispensable AMHA.
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Sang du Damné (Le) - 8/10

Messagepar Jed_Trigado » Dim 24 Mai 2015, 22:37

Le Sang du Damné - Hideo Gosha (1966)


Image


Le Sang du Damné marque un changement de cap pour Hideo Gosha car il s'agit de sa première escapade en dehors du jidai-geki, pour aller fureter du côté du film noir contemporain. Un choix étonnant mais finalement assez logique vu la masculinité affichée de son cinéma, d'autant que le film est moins éloigné qu'on pourrait le croire de ses thèmes de prédilection, avec un "héros" qui prend le prétexte de l'appât du gain pour se remettre inconsciemment en question mais aussi traiter d'un sujet qui sera abordé dans Goyokin : le poids de la culpabilité. Gosha filme un Japon industrialisé qui ne respire la vie qu'a de rares instants où le personnage de Nakadai campe un personnage de mort en sursis, bien qu'ayant payé sa dette envers la société, n'est pas en paix avec lui-même d'avoir tué accidentellement un père et sa fille. Déchu socialement, il accepte la proposition saugrenue de s'improviser tueur a gages pour grappiller quelques millions de yens dont il ne saura pas quoi faire (d'ailleurs, jamais on ne sent Nakadai motivé plus que ça par son job), sauf que n'étant pas un tueur mais surtout une âme perdue en quête de rédemption, il va se rendre compte de l'absurdité de sa tâche en s'identifiant tour à tour ses cibles qui ont chacun leur passif douloureux (là encore, l'usage du flashback est excellent), des hommes qui ont joué de malchance pour en arriver là où ils en sont (il y a des relents de Gonin avant l'heure quand j'y repense avec une incarnation de la Mort abstraite sous la forme d'un duo de tueurs hongkongais qui débarquent de manière surréaliste), qui veulent en finir avec un passé dont ils veulent s'affranchir et qui ne méritent certainement pas leur funeste destin.

Gosha a la qualité de ne pas tomber dans le fatalisme gratuit (a deux détails près mais j'y reviendrais), au contraire, Le Sang du Damné offre une vraie lueur d'espoir dans ce monde obscur au personnage de Nakadai à travers la fille orpheline de la première cible qu'il n'a pu sauver, où malgré une hésitation certaine a réfuter toute forme de rédemption (la scène où il tente lâchement de laisser tomber la gamine avant de se raviser est sublime de pudeur), il va se trouver une raison de vivre. A partir de là, le film quitte son argument policier pour aller vers quelque chose de plus existentiel et profond où finalement ce n'est plus tant la chasse à l'homme qui importe mais bel et bien le chemin de traverse du perso principal qui va peu à peu s'attacher a cette enfant, avant de rebasculer de manière parfaite dans le polar. Bardé de séquences d'action urbaines superbes (bien avant Quartier Violent, Gosha prouve qu'il ce don pour cadrer des environnements atypiques, en occurrence avec le passage de la station d'épuration ou du night-club), Le Sang du Damné pêche néanmoins dans sa partie finale où l'on sent qu'on veut vraiment tout faire à la fois
pour que le film termine sur une note positive mais en tout faisant mourir Nakadai de manière injuste (ok, c’était un mort en sursis, mais on aurait pu trouver mieux comme truc pour le flinguer et le coup du kidnappeur chinois qui rentre dans un camion volontairement au moment de l'échange, c'est ni fait, ni a faire), ceci dit toute la séquence finale où on le voit agonisant et qui s'achève sur un plan subjectif de lui s'écroulant, c'est classe.


Un coup d'essai qui se transforme en quasi-coup de maitre car il renouvelle idéalement l'univers du cinéaste avec de nouveaux thèmes (qui me parlent complètement), ainsi que la présence de celui qui sera son alter-égo jusqu’à la fin de sa carrière, Tatsuya Nakadai dont on dirait que le rôle a été écrit spécialement pour lui, tant il est dans la lignée de ses performances qui donnent l'impression de porter le poids du monde sur leurs épaules. Bien que Quartier Violent lui soit supérieur dans le même registre, Le Sang du Damné mérite par son approche plus rigoureuse du genre un coup d’œil attentif.

8/10
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Samouraï sans honneur - 7,5/10

Messagepar Jed_Trigado » Mar 26 Mai 2015, 18:39

Samouraï Sans Honneur - Hideo Gosha (1966)


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Samourai Sans Honneur apporte une fois n'est pas coutume sa petite nouveauté dans la filmo de Gosha, au bout d'une année 1966 qui fut lancée sous le signe du stakhanovisme, il accède enfin au luxe de pouvoir tourner en couleurs, un détail qui peut faire sourire aujourd'hui mais qui était encore un privilège. Et on peut dire qu'il s'en donne a cœur joie, notamment sur le rouge qui est très prononcé comparé au reste des couleurs volontairement plus nuancées, renforçant l'aspect très "BD violente" du récit, celui d'un samouraï mutilé et laissé pour mort qui va se mêler d'une lutte de pouvoir impliquant des voleurs a la petite semaine et des hautes sphères du shogunat. Bien entendu, on comprend qu'il s'agit d'une variation du Sabre de la Bête, sauf que le temps et l’expérience venant, Gosha décide d'offrir une version plus grand public de son hit, en réduisant les interactions entre personnages au strict nécessaire (on reste surtout avec Sazen et les deux voleurs) mais également en matérialisant enfin le macguffin de pratiquement tous les films de Gosha jusque là : le prétexte de la richesse comme nerf de la guerre sous la forme d'une jarre onéreuse qui va passer de main en main jusqu'au final.

C'est ce qui donne a Samouraï Sans Honneur l'impression d'avoir le cul entre deux chaises, d'un côté, c'est l'introduction parfaite au néophyte qui voudrait connaitre le Gosha de la grande époque (c’était un de mes premiers d'ailleurs) car c'est une bonne synthèse mais de l'autre, je n'ai pu m’empêcher en le revoyant de le considérer comme une redite, efficace certes, mais moins pertinente dans l'absolu que ses précédents films. Ceci dit, le film a plein d'autres atouts sous sa botte, en particulier tout ce qui concerne la figure de Tange Sazen dont étrangement peu de films sur lui sont parus chez nous, pour la première fois Gosha ne crée pas ses propres mythes, mais en incarne un célèbre a sa sauce, me vengeant de la gentillesse de Kiba avec un vrai anti-héros cynique, handicapé de surcroit (il rejoint cette obsession typiquement asiatique du héros mutilé qui se sert de son handicap à son avantage comme le Sabreur Manchot ou Zatoichi) envoyant bouler absolument tout le monde, qui vit et ne se définit que comme un électron libre que rien (ou presque) ne peut ébranler. Là encore, on sent que Gosha est un réalisateur en progression et qui apprend de ses erreurs, car il injecte en plein milieu du film un personnage qui va complètement remettre en question la personnalité arrogante limite psychotique de Sazen, celui de la femme dont il était amoureux avant d'être mutilé, qui va le reconnaitre et avouer ses sentiments, chose qui va le piquer au vif (au point de voir pour la première fois une faiblesse dans son oeil) avant de la rejeter comme une chaussette (détail qui rappelle a la fois, ce refus du bonheur évoqué dans Le Sang du Damné et la volonté d'introduire du sentimentalisme chez ses anti-héros depuis le diptyque Kiba), le plus étonnant c'est que ce qui ne marchait dans ses précédents films fonctionne parfaitement ici car c'est bien amené dans le récit et surtout par la psychologie du personnage qui s'y prête complètement, donnant un soupçon de nuance a un truc qui aurait pu simplement tomber dans le divertissement sans prise de tête.

Malgré une déception relative a la revoyure de Samourai Sans Honneur, il ne démérite pas face à la concurrence ne serait-ce que sur le terrain de l'action pure et Gosha aura l'intelligence par la suite de transformer son propos avec ses deux films suivants qui redonneront un coup de fouet a ses thèmes sans répéter ses structures narratives....

7,5/10
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques 2015

Messagepar Mark Chopper » Mar 26 Mai 2015, 18:44

la figure de Tange Sazen dont étrangement peu de films sur lui sont parus chez nous


Je recommande vivement Le Pot d'un million de ryô... Malgré sa date de production qui peut faire flipper, c'est une comédie qui n'ennuie jamais (pas du Ozu ou du Mizoguchi donc) et il est intéressant de voir le contraste avec le traitement, a posteriori, opéré par Gosha.
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques 2015

Messagepar Jed_Trigado » Mar 26 Mai 2015, 18:50

Les films jap d'avant-guerre. :chut:

Ceci dit ton avis rassure quand même. :super:
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