Bakuman, de Tsugumi Ohba & Takeshi Obata (série terminée en 20 tomes).
Je n'avais pas été enthousiasmé à ce point par un
shônen manga depuis... Putain, je ne sais même plus depuis quand (je laisse de côté
Assassination Classroom, dont j'apprécie certes l'adaptation télévisée, mais que je n'ai jamais lu). Il faut dire que le "genre" se retrouve un peu dans une impasse depuis quelques années, incapable de se démarquer des
Dragon Ball,
One Piece,
HxH et autre
Naruto (j'ai l'impression d'être trop vieux pour tout ça).
Ici, l'histoire est simple : deux adolescents de quinze ans décident d'associer leurs forces, l'un au dessin, l'autre au scénario, pour devenir mangakas. Et pas des mangakas du dimanche, non : ils veulent devenir des piliers du magazine phare
Weekly Shônen Jump.
Les codes du shônen servent donc une histoire d'apprentissage, avec la rencontre "d'adversaires" qui deviendront le plus souvent des amis. Et surtout, il est fascinant de découvrir l'envers du décor du monde de l'édition du manga sans langue de bois : la charge de travail hallucinante (inutile de vouloir des vacances), l'impossibilité (ou presque) pour un auteur d'arrêter une série tant qu'elle marche (ce qui explique les mangas à rallonge), le triste sort réservé aux vieux mangakas...
Étonnant de voir que le
Jump a accepté de voir sa cuisine interne ainsi révélée...
Mais ce n'est pas tout.
Bakuman, c'est surtout une galerie de personnages très attachants, souvent drôles (surtout Eiji Nizuma et Kazuya Hiramaru avec son éditeur).
Ceci dit, tout n'est pas parfait. Les auteurs de
Death Note (ah oui, j'ai oublié de le préciser : ce sont eux à la barre... D'ailleurs on sent parfois une autocritique de leur part) continuent d'abuser avec la longueur des dialogues et le traitement des personnages féminins laisse sérieusement à désirer. Les deux plus gros défauts restent une histoire d'amour culcul (contrebalancée toutefois par d'autres amourettes bien plus réussies) et un ou deux arcs narratifs foirés (rien de bien méchant : deux volumes sont en dessous, ceux avec le personnage de Toru Nanamine).
Mais bon, j'ai dévoré les 20 tomes en trois semaines, sans me lasser : signe de grande qualité.