[Dunandan] Mes critiques en 2015

[Dunandan]

X-Men: Days of Future Past, Bryan Singer (2014)

Après un X-men First Class qui se démarquait des autres films de la franchise par une construction très plaisante des personnages et une narration james-bondienne bien trouvée et rythmée, voilà que Bryan Singer est venu tout foutre en l'air. Si je dois avouer que la marchandise est livrée par moments (je pense surtout à l'évasion de prison orchestrée par Vif-argent), on y retrouve tellement de personnages qu'on finit par se moquer de ce qui peut bien leur arriver, le plus symptomatique étant cette introduction dans le futur (en plus d'être de mauvais goût dans son design, où chacun des mutants affichent une touche Emo) où l'on nous balance plein de nouveaux venus auxquels il est impossible de s'attacher malgré ce qui leur arrive, ce qui pose problème pour l'implication du spectateur qui est baladé entre présent (ou plutôt passé - ça montre tout le bordel du schmilblick temporel qu'est venu nous imposer Singer pour faire le lien entre tous les films X-Men -) et futur.

Forte de son statut de star, Mystique/Jennifer Lawrence devient l'attraction principale, et si elle s'en sortait bien dans le précédent opus car elle était encore à un entre-deux concernant la progression de son personnage, ici jamais on ne croit vraiment à la menace qu'elle est censée incarner malgré les pirouettes efficaces qu'elle déploie pour arriver à ses fins (ni à l'autre annoncée dans le futur, ce qui est un autre problème). Quant au scénario, les enjeux sont cernés au bout de 15 minutes et il oscille entre le moyen et le mauvais. Je suis surtout déçu par le duo de frères ennemis incarné par Xavier/Magnéto, très mal défini, et par la fin, carrément honteuse et détestable dans son genre, où Singer semble nous faire table rase de tous les X-Men qu'il n'a pas réalisés. En bref, voilà une suite mal rythmée (ça parle beaucoup pour pas grand chose) et agencée (c'est la foire aux ellipses et incohérences) pour fan-boys (c'est bien beau de foutre plein de démonstrations de force, mais il faut parfois aussi penser à creuser les personnages) de laquelle je me suis senti bien souvent exclu en dépit d'effets spéciaux pas trop mal fichus dans l'ensemble (exception faite, encore une fois, de ce futur apocalyptique d'une laideur prononcée).

Malgré tout je mets la moyenne, vu qu'en dépit de ses très nombreux défauts on ne s'ennuie pas trop (ça change souvent de décors et le charisme des acteurs fait le reste...), ce qui est le minimum syndical pour ce Blockbuster malheureusement trop dans la lignée des derniers Marvel dans cette façon d'exhiber un casting certes imposant mais mal exploité.

Note : 5/10

[Dunandan]

Petit récap', maintenant que j'ai vu à présent tous les X-Men et spin-offs:

X-Men, de Bryan Singer (2000) : 5.5/10
X-Men 2 de Bryan Singer (2003) : 7/10
X-Men : L'Affrontement final, de Brett Ratner (2006) : 2.5/10
X-Men Origins : Wolverine, de Gavin Hood (2009) : 1.5/10
X-Men : Le Commencement, de Matthew Vaughn (2011) : 8.5/10
Wolverine, le combat de l'immortel, de James Mangold (2013) : 8/10
X-Men : Days of Future Past, de Bryan Singer (2014) : 5/10

[lvri]

Hormis X-Men : Le Commencement, de Matthew Vaughn que j'ai trouvé super et Wolverine, le combat de l'immortel, de James Mangold que je n'ai pas vu, le reste ne m'a pas vraiment intéressé.
Plutôt d'accord sur ta critique de X-Men : Days of Future Past, même si je pense que ma note aurait été un peu plus dur. A revoir et à critiquer à l'occasion !

[Dunandan]

Ce qui est bien avec Wolverine le combat de l'immortel, c'est que même s'il fait un petit pont sympa avec X-Men 3 (ce qui n'était pas gagné vu comme je l'apprécie à la base ^^), Mangold l'a fait d'une telle manière que tu peux l'apprécier comme un one shot, tu devais en profiter .

[lvri]

Merci pour le conseil Dun. Je vais essayer d'y jeter un oeil

[Dunandan]

BILAN FEVRIER-MARS-AVRIL

Un trimestre assez pauvre en cinéphilie, mais on fait ce qu'on peut (23 films vus)


TOP DECOUVERTES

GRANDES ET PETITES DECEPTIONS

Pépette du trimestre

[Dunandan]

Rock Academy, Richard Lindtaker (2003)

N'étant pas très fan de Jack Black à la base, j'avoue avoir eu peur avant de lancer la galette. Mais force de constater que sa façon habituelle de jouer (hystérique) sied parfaitement à son personnage, looser notoire et amateur de rock à l'ancienne (m'enfin, le vrai bon rock diront les vrais) qui en fait des tonnes, surtout lorsqu'il se retrouve avec une guitare entre les mains. Le décalage anachronique (y compris avec les collègues de son groupe de rock) est franchement désopilant par moments, et son face-à-face avec les gamins modèles à qui il devra enseigner les bonnes manières du genre (alors qu'ils sont plus dans le classique) est bien souvent irrésistible, surtout lorsqu'il se transforme en rock star devant leurs yeux étonnés avec des passages qu'on croirait parfois improvisés tellement ça va loin dans le délire. Certes, l'intrigue est comme sur des rails en se la jouant la carte success story (mais en un peu plus subtile), et puis il y a Joan Cusack qui m'horripile une fois de plus (le portrait caché de son frère que je n'apprécie pas bien plus), mais ça demeure une comédie souvent drôle (surtout les passages musicaux, mais la transformation kitschouille de ces petits coincés du cul en rock star des années 80 est pas mal non plus), en plus d'être un hommage sincère à un genre musical passé de mode. Cerise sur le gâteau : la BO est jouissive et rock'n roll à souhait.

7.5/10

[pabelbaba]

Comment ça peut être aussi marrant avec un cast aussi affreux?

[Dunandan]

Peut-être parce que pour une fois, quand Black fait le con, c'est drôle. Ce n'est pas peu dire qu'il porte le film.

[pabelbaba]

Faudrait qu'il passe sur la TNT alors...

[Mark Chopper]

En VF doublé par Cauet ?

[pabelbaba]

Plus la pub et les logos!

[Jed_Trigado]

Je valide haut la main, j'y croyais pas une seconde non plus mais Jack Black est dément et c'est un régal si on aime le rock.

(maintenant faut que tu mate l'autre comédie de Linklater qu'il a tourné dans la foulée, Bad News Bears)

[francesco34]

je l'avais pas proposé au chanllenge critique y'a quelques mois celui-là? t'as une longueur de retard Dun
Mais content qu'il plaise, il est vraiment drôle et il fout bien la patate ce film.

[Dunandan]

Shane, George Stevens (1953)

Un classique du western à papa que je voulais voir depuis longtemps, surtout depuis que je savais qu'il a constitué l'une des inspirations principales de Pale Rider (et pas seulement, mais la filiation est encore plus évidente entre ces deux là). Et effectivement tout le matériel de base était déjà dispo, avec donc un mystérieux étranger aux origines floues et ambigües et apparemment habile de ses colts, venant à la rescousse d'un groupe de nouveaux colons, cette fois-ci contre des propriétaires de bétail bien avares en partage territorial. Mais j'ai trouvé le script encore plus intéressant que celui de son cadet, car moins manichéen, où finalement chaque bord se retrouve justifié à armes égales, l'un pour établir un nouveau départ plein d'espoir pour la famille, et l'autre pour défendre le droit naturel des premiers colons. Sans oublier le point de vue plutôt original d'un enfant pris de passion pour Shane, parfait reflet ambivalent de ce dernier. Car Shane, plus qu'un personnage, est une icône, un symbole fondateur de l'histoire américaine, tour à tour appelé et rejeté dans son usage de la force, à l'image de cet enfant et de son regard évoluant en fonction des évènements qui nous touchent ainsi de près.

Et puis Shane est aussi marqué par l'esthétique du western oldschool dans le bon sens du terme, alternant décors naturels de toute beauté (la découverte de la ferme par Shane, en plus de porter les intentions du métrage en une seule séquence quant à son sujet sur la violence et sa transmission à travers les générations, est un sacré morceau de cinéma) parfaitement mis en valeur (même si je n'aurais pas craché contre un scope), et des séquences tournées en studio qui ne manquent pas de charme (comme la fête de la communauté). Certes, la menace que représente les badguys est parfois limite dans la forme (où un simple verre d'alcool balancé à la gueule peut devenir un acte de guerre), mais l'intérêt est ailleurs avec une véritable tension psychologique entre les deux clans (quoique légèrement poussive à la longue), et un souffle de courage inspiré par Shane qui fait plaisir à voir (et questionne en même temps jusqu'où la violence peut être justifiée). Quant au casting, il n'est pas parfait avec un Alan Ladd guère imposant par rapport au rôle qu'il est censé incarner, et un badguy barbu qui se contente de radoter la même chose, mais au moins ils semblent impliqués (comme les autres acteurs).

Bref, Shane mérite son statut de classique du genre. En plus d'offrir une pertinente mise en abîme des origines de l'Ouest américain, et un portrait intéressant sur la famille (où même le trio amoureux mis en place a son rôle à jouer), il sait aussi habilement jongler entre éclats de violence que ne renierait pas Peckinpah (dans l'esprit) et beaux moments plus calmes qui laissent parfois rêveur et que l'on recherche dans tout bon western qui se respecte, car on s'y sent un peu chez soi, comme ce que recherchent au fond tous ces personnages.

Note : 8/10