S'il y a bien un film que j'ai énormément regardé durant mon adolescence, c'est bien ce
Terminator 2, qui a été le premier dvd acheté par mes propres moyens, et l'un des rares que je pouvais voir littéralement en boucle sans jamais me lasser. Forcément, comme avec beaucoup de films découverts à l'époque, je craignais justement de le revoir à la baisse, de l'avoir idéalisé plus jeune et de le revoir avec un œil plus sévère. Si je n'ai aucune idée de l'objectivité de mon jugement, il y a une chose dont je suis aujourd'hui certain : l'effet exaltant que me procure le film de Cameron est bel et bien toujours présent, et mieux encore : j'y vois aujourd'hui plus qu'un film de chevet, mais bel et bien un modèle de blockbuster comme seule une poignée de cinéastes savent les faire. Si je peux comprendre le rejet de certains quand à la popularisation d'un mythe né d'un pur survival d'épouvante 80's, je comprend aussi tout à fait la volonté de Cameron de proposer quelque chose de singulièrement différent.
Après tout,
Terminator ne demandait pas spécialement une suite (d'ailleurs Cameron refusera d'en faire d'autres par la suite, estimant qu'il avait tout raconté), et cette suite, née du succès surprise du film, est finalement plus un prétexte pour Cameron de signer un film avec des moyens comme jamais il n'en a eu auparavant. Pourtant, difficile aussi d'y voir une œuvre opportuniste (même si elle peut l'être en un sens) tant le respect et l'approfondissement de la mythologie mise en place auparavant est là,
Terminator 2 est finalement la possibilité de Cameron de signer un exutoire, à la fois pour lui (il placera ainsi toutes les idées qu'il n'avait pas pu faire à l'époque du premier film), pour sa carrière (le film le placera définitivement intouchable) mais aussi pour un Hollywood qui commençait à tourner en rond dans sa façon de fabriquer les blockbusters. Terminator 2, c'est donc ni plus ni moins qu'une leçon de cinéma. Un cinéma du pur divertissement certes, mais Cameron arrive à un tel niveau d'efficacité que le film arrive rapidement à dépasser son statut de machine à fric pour devenir un symbole de culture populaire, en plus d'un monument de la SF. Plus grand public sans pour autant renier ses origines (le film reste tout de même bien violent avec quelques morts très graphiques), plus actionner sans verser dans le trop plein, plus développé sans renier ses personnages,
Terminator 2 est le symbole même de la suite réussie qui respecte profondément son spectateur sans forcément lui fournir ce qu'il attend, pour mieux le surprendre par la suite.
Ainsi, en plus d'être une succession de scènes cultes (cette introduction...), de grands morceaux de bravoure parfaitement lisibles et d'effets visuels toujours aussi bons, le film de Cameron assume néanmoins ce qu'était en filigrane le premier opus : une fable désespérée sur l'être humain face à son destin, thématique totalement amplifiée par la présence amicale d'une machine qui, à sa façon remet tout en question. Violent, pertinent et surtout terriblement impressionnant, ce
Terminator 2 s'impose encore aujourd'hui non seulement comme ce qui a pu se faire de mieux dans le domaine du divertissement hollywoodien d'action (je m'en rend compte aujourd'hui, mais le film a énormément inspiré les Wachowski dans la composition et le rythme des scènes d'action, certains plans sont même repris de façon très similaire dans la trilogie Matrix), mais surtout comme un de mes films favoris. Si James Cameron pouvait faire avec les suites d'
Avatar l'équivalent de ce qu'il a fait avec
Terminator 2, nul doute qu'il atteindrait de nouveau les sommets du box-office.