Deux Jours, une Nuit - Jean Pierre et Luc Dardenne (aka The Cassos Brothers) - 2014
Le cinéma des frères Dardenne, ça n'est clairement pas ma tasse de thé. Je garde un souvenir quelconque de Rosetta, et c'est tout. Pas essayé le reste de leur filmographie, le drame made in Wallonie ne m'intéressant pas vraiment. Que suis-je allé foutre de nouveau dans cette galère, me direz-vous? Juste l'envie de juger sur pièce une oeuvre française (enfin franco-belgo-truc) portée aux nues par une frange de la critique et donc l'occasion de tendre la main à un cinéma français contemporain qui me laisse complètement de marbre depuis quelques années (à quelques très rares exceptions près).
Bah punaise, c'est désolant. Deux jours, une nuit, c'est tout sauf du cinéma (et pourtant, je déteste cette formule). Marion Cotillard y est paraît-il exceptionnelle. Ne pas se maquiller, faire la tronche pendant 1h30 et chialer comme une roumaine toutes les 5 minutes et la voilà aux Oscars... L'histoire? Un drame social totalement (con)venu qui voit une salariée en arrêt maladie depuis un bail lutter pour ne pas se faire licencier. Son employeur souffrant de la crise, un vote a été organisé pendant son absence. Soit elle gicle, soit ses collègues s'assoient sur une prime annuelle de 1000 euros. Comme le contremaître de l'usine a influencé les votes en mettant la pression aux ouvriers, le vote aura de nouveau lieu dans 48 heures.
Le traitement? Cotillon va passer son week end à aller voir les 16 employés chez eux et leur poser 16 fois la même question:
- Hé bidule. T'es au courant pour le vote de lundi?
- Oui, c'est dégueulasse...
- J'aimerai que tu votes pour moi. C'est pas de ma faute si le directeur veut te sucrer ta prime. Moi, je veux juste travailler. Sans mon salaire, on va crever à la maison.
- Bah, nous on crève déjà avec notre salaire alors il nous faut la prime. Mais c'est pas contre toi, hein!
- Oui mais steuplaît (elle chiale)
Et là 2 options qui ne cessent de se répéter de manière alternative à l'écran:
1 : - Bon ok, je vais en chier sans la prime, mais je te soutiens.
2 : - Tu peux crever, moi j'ai bossé pour ma prime pendant que tu déprimais dans ton plumard pendant des mois.
Le schéma narratif est d'une répétitivité absolue. Il est où le génie là dedans? Je n'ai aucun don pour le cinéma, je suis incapable de raconter une histoire. Mais en tant que spectateur assidu (et acerbe pour le coup), j'ai envie de conspuer ce que j'ai vu. Du cinéma misérabiliste qui donne en spectacle la populace dans le seul but de voir les bobos se gargariser. T'as l'impression de te prendre une leçon sur la France (enfin la Belgique) d'en bas à coup de généralités affligeantes. Tout ce que raconte le film, on le sait mais apparemment les Dardenne ont le sentiment d'éduquer les spectateurs. Mais le pire, c'est que les mecs sont adulés pour empiler 16 saynètes toutes identiques. Dans sa quête d'alliés, Cotillon écope d'un oui, puis d'un non, puis d'un oui, puis d'un non et ainsi de suite. En fait, je suis médisant, on ne voit que 15 fois la même scène. Il y a un employé qui a eu la bonne idée de s'absenter le week end...
Et l'issue? Bah, tu la vois venir dès les 10 premières minutes. Ça va finir en match nul ma petite dame. 8 partout, balle au centre. Et tout ça pour quoi? Pour qu'elle se dise au final qu'elle va chercher un autre boulot parce qu'elle ne veut pas pénaliser ses collègues. T'aurais pu te dire ça dès le début, ça nous aurait éviter un film pleurnichard qui est sauvé du néant pour deux seules raisons (mes 2 points): il n'est pas nauséabond idéologiquement et il y a peut être 1 ou 2 seconds rôles qui sont dans le vrai pendant quelques secondes. Le reste, c'est une caricature du cinéma français dans toute sa splendeur. Un film chiant et banal qui ressemble à un spot de pub pour la lutte ouvrière... Du génie, je vous dis (t'as qu'à demander à Olivier Gourmet qui vient aboyer 1 minute à la fin du film telle l'ombre de lui-même).
2/10