The Water Diviner (La Promesse d'une vie) de Russell Crowe
(2015)
Si je n'attendais pas un chef-d’œuvre de la part de la part de Russell Crowe, tant le passage d'acteur à réalisateur est souvent quelque chose de difficile à aborder (quelqu'un comme Kevin Costner est, à ce titre, une superbe exception), j'espérais au moins quelque chose de très prometteur, quelque chose qui non seulement puisse faire entrevoir un certain talent, mais qui en plus pourrait imposer Crowe comme quelqu'un avec un vision singulière. Malheureusement, The Water Diviner n'est, au final, ni l'un ni l'autre. Est-ce que cela vient d'un manque d'ambition, voire de problèmes de production ? Toujours est-il que le film de Crowe donne la constante impression d'une une faible resucée des inspirations de l'acteur. On est clairement dans la citation à un cinéma d'aventure d'antan à la David Lean, et si l'intention est plus que louable, Crowe ne se donne jamais les moyens pour atteindre le souffle de grand cinéma qu'il souhaite atteindre.
C'est d'autant plus dommage que beaucoup d'éléments du film sont prometteurs, entre la situation de départ ou le récit qui oblige un homme qui a tout perdu à faire un voyage dans le temps pour tenir une promesse insensée. Mais là encore, Crowe se tire une balle dans le pied en oubliant ce qui fait la force de son histoire, et en préférant s'attarder sur des choses presque hors-propos, que ce soit une confrontation ethnique (intéressante, mais mal gérée), des storylines inutiles (quid du personnage joué par Isabel Lucas ?), des facilités scénaristiques grossières (Crowe qui trouve ses fils parce qu'il les ressent, cela donne une scène magique) ou encore une histoire d'amour qui donne l'impression d'avoir été rajoutée à la dernière minute (avec une Kurylenko qui a rarement été aussi mauvaise). Mais le manque de souffle se trouve aussi bien dans le script que dans la mise en scène, et on se retrouve donc avec un métrage qui, hormis une courte scène (la séquence de la tempête, de loin la plus inspirée du film), se révèle techniquement très pauvre, l'apogée de ce défaut se trouvant dans les quelques scènes de bataille, cheaps au possible alors qu'elles sont censées être le point de départ d'un trauma général. Au final, il en résulte un film certes pas spécialement honteux, ni même défaitiste (je continue à penser que Crowe peut s'améliorer pour un second long-métrage) mais clairement anecdotique tant il échoue sur pratiquement toutes ses intentions.
3,5/10