Hacker : 7.5/10 Mann signe encore un bon film qui souffre néanmoins d'un style bien trop appuyé (à l'instar des derniers Malick) , d'un renouveau type film-documentaire se voulant "réaliste" tout en racontant une histoire romanesque , le tout enrobé d'une ambiance hypnotique presque contemplative dont les multiples cadres à la limite du found-footage me font regretter l'époque de Heat.
Professionnel et méticuleux, Mann ne peut s'empêcher quelques facilités et clichés totalement surréalistes (un hacker beau gosse, grand musclé qui sait se servir d'une arme et tuer des mecs avec un tourne-vis ou encore son intégration dans une grosse équipe du FBI en pleine fusillade, gilet par balles et qui termine sa quête tout seul face à plusieurs mecs experts et entrainés............................ le côté classe et héroïque ce cinéaste mais j'aimerais bien qu'il change d'optique un jour) tout comme il n'évite pas quelques plans foireux ou mouvements tremblotants abusifs de caméra à l'épaule comme un certain Zack Snyder sur Mann of Steel.
Un choix formel largement discutable quand il ne s'agit pas de filmer une scène d'action. Des champs-contrechamps étranges où un plan de visage qui ne tremble pas contredit un second plan d'un second visage très tremblotant (justification ?). Ou encore un plan "propre" suivi d'un plan dégueu qui rappelle encore une fois que l'on regarde un film et qu'il y a une caméra. Ça tient beaucoup trop du documentaire sans parler de la scène d'intro typique de David Fincher sur Panic Room ou Fight Club (gimmick décrié par certains car pas justifier mais chez Mann ça ne l'est pas vraiment non plus. Cela dit c'est sympa, ça fait son effet) ou du plan à l'intérieur du masque
Exemple :
D'ailleurs, je me demande si Mann ne ferait mieux pas d'utiliser la steady-cam pour ses films. Bref , c'est un choix artistique, ça ne se discute pas vraiment mais cela me semble incohérent et ça empêcher de totalment s'immerger dans le film.
Autre exemple avec ce rattrapage de cadrage qui m'a choqué car c'est limite si je ne voyais pas le cameraman dans mon esprit :
On ne s'en rend pas compte sur les screens mais le visage sort presque totalement du cadre et la caméra bouge vers la gauche pour le remettre dedans. Des exemples de ce type, il y en plusieurs dans le film. Ok pour l'immersion mais le style docu caméra à l'épaule ça devient un running-gag dont l'utilisation est de plus en plus abusive et où le spectateur n'a plus l'impression de voir une oeuvre de fiction mais un "faux" documentaire se voulant réaliste alors qu'il ne l'est pas.
Ce plan :
Pour moi, c'est une faute de syntaxe ahma hein, j'ai pas la science infuse mais c'est la première fois qu'un film de Mann me choque sur la forme (90 % du temps excellente sur Hacker même si Mann fait du Mann quoi). A coté de ça ça reste un bon casting, un excellent Chris Hemsworth, un film sans concessions et surtout un dernier plan excellent digne de la fin de SOCIAL NETWORK et qui renvoi directement à l'affaire Snowden, la surveillance de masse, le hacking : toutes les dérives technologiques actuelles. Un film qui marque notre époque par son sujet d'actualité et sujets à de grosses controverses. La photo est souvent excellente (le final, la première fusillade, la seconde), ça ne fait pas de concessions et c'est tout de même largement passionnant même si le traitement des méchants est en mousse et cliché. J'ai vite oublier le film je pense.