[Dunandan] Mes critiques en 2015

[Jed_Trigado]

Ah c'est sur c'est pas un film jovial qui va te dire quand il faut rigoler mais dans le registre pince-sans-rire, il est redoutable.

[Dunandan]

Oui, le mot me paraît plus juste .

(sorry Jimmy ^^)

[Jimmy Two Times]

Faut pas. Je trouve que le film est trop souvent pris au sérieux . Une comedie avec des saillies noires. Rien que d'y penser, je me marre.

[elpingos]

je trouve que le film est à la fois drôle et/ou très noir, et c'est sa force. Ca m'est arrivé de le regarder et de bien me poiler, alors qu'au ciné en redif, je me rappelle l'avoir trouvé hyper sombre ... Je pense qu'en fonction de son état d'esprit le film peut totalement changer de tonalité en terme de ressenti.

[Dunandan]

Ce n'est pas faux .

[Dunandan]

Starship Troopers, Paul Verhoeven (1997)

Starship Troopers est une sacrée proposition de cinéma comme on aimerait en voir plus souvent. Car Paul Verhoeven ne se contente pas d'assurer le spectacle avec des SFX qui ridiculisent au passage de nombreuses réalisations du genre de la SF, mais il y joint en même temps une satire mordante de la société américaine dans la droite lignée de Robocop en usant de l'ironie et de l'hyperbole comme personne. Drôle de mélange d'ailleurs, on pense à Beverly Hills, Full Metal Jacket, Star Wars, et un brin Apocalypse Now, mais la greffe fonctionne tout de suite, et je dirais même plus, les nombreux embranchements entre ces styles fort hétéroclites sont à la fois passionnants et jubilatoires à suivre.

Car Starship Troopers n'est ni plus ni moins qu'une relecture de la guerre du Vietnam et de la vision de l'Amérique par rapport au reste du monde, avec donc un mode de pensée unilatérale basé sur la peur de l'autre, la force, et l'individualisme, qui viennent ainsi justifier l'invasion armée de ses troupes pour asseoir le contrôle et la domination. Et en phase avec sa portée allégorique, il s'agit aussi d'un film sacrément drôle par son utilisation intelligente de l'hyperbole en plus d'être divertissant avec un bodycount et des séquences d'actions à la fois impressionnantes et sans concession dans la violence.

Comme d'habitude chez le hollandais, loin d'être seulement gratuite et graphique, et bon Dieu qu'il est généreux de ce côté là, il se sert de cette violence pour appuyer son propos avec acidité et clairvoyance. Cerise sur le gâteau et cela assoit encore plus la subtilité du traitement, on nous offre aussi une histoire d'amitié qui prend, même sous couvert d'ironie, un tour franchement tragique et touchant. Le plus perturbant étant qu'on finit par leur trouver une certaine sympathie (il y a du nous dans cette perte d'innocence dont ils sont la proie), quand bien même ils nous sont présentés comme des fascistes en devenir.

Starship Troopers est donc ce genre de film qui derrière son simplicité apparente (un bon insecte est un insecte mort !), regorge de petites nuances qui permettent toujours de redécouvrir l'ensemble sous un autre jour, doté d'une modernité encore actuelle (il n'y a qu'à voir la façon dont les Etats-Unis continuent à gérer les conflits au Moyen-Orient). Et cela, sans oublier son spectateur en chemin avec des séquences plus épiques les unes que les autres qui mettent la fessée aux Blockbusters actuels. Une fois de plus, Paul Verhoeven nous prouve donc que faire un film burné et bourrin n'est pas incompatible avec subtilité et intelligence dans le propos.

Note : 9.5/10

[Dunandan]

Les Aventures de Ford Fairlane, Renny Harlin (1990)

Humeur morose, besoin d'un petit remontant rock'n roll et funky ? Ce film est fait pour vous. Ford Fairlane, c'est le mélange improbable de l'humour graveleux de Nicky Larson et de la coupe en brosse de Fonzie de Happy Days, qui dégoupille plus de punchlines que Dirty Harry ne dérouille d'ennemis avec son gros magnum. On a droit à un whodhunit qui est en fait plus une toile de fond pour mettre en scène ce personnage qui incarne trop la cool-attitude, et en même temps est un sommet, à l'image du cadre dans lequel il évolue, de ce qu'on pourrait entendre par ringardise. Minettes à la tignasse renforcée, bars DJ ambiance disco, badguys survoltés, situations WTF (Ford qui réinvente la drague en se débarrassant d'un amuse-gueule dégueu en embrassant sa secrétaire), rien ne nous est épargné pour nous mettre le sourire aux lèvres.

Andrew Dice Clay est né pour ce rôle (j'adore sa voix qui traîne parfois sur certains mots), mais il y a aussi du guest qui fait plaisir, avec Robert Englund/Freddy (un badguy presque increvable en mode sado-maso) et Ed O'Neill/Al Bundy (complètement déchaîné et nous fait part de ses "talents" de danseur tout en engageant un duel d'insultes avec Fairlane tout simplement drolatique). On y retrouve également la meuf de Y a-t-il un flic qui essaie de conserver un tant soit peu de dignité mais est sans cesse ridiculisée par son comparse masculin et terriblement macho, mais les autres gonzesses ne sont pas vraiment épargnées, de vraies cruches sur pattes (on la sent bien la critique de l'industrie musicale et de ses groupies, avec beaucoup, beaucoup d'humour gras). Ce film, on l'a compris, joue à fond la carte des stéréotypes du film de détective, et cela couplé à son ambiance volontairement kitsch à mort, cela donne tout simplement un cocktail d'humour et de fun en barre.

Note : 8.5/10

[Jed_Trigado]

[Jed_Trigado]

"Suis-je sotte... Dites moi, qui a fait votre intérieur ?
- Oh une pédale, il m'a eu jusqu'au guidon.
- Pédale ? Guidon ? Une boutade sans aucun doute.
- De mauvais goût d'accord. La vérité c'est que j'ai rien contre les homos, ils sont ce qu'ils sont. J'avais un pote chauffeur de train. Un Trainsexuel Hahahaha ! Il est mort... Dans un tunnel."

Mythique ce film

[Jimmy Two Times]

Jamais entendu parler de ce film. Ça donne envie!

[Scalp]

C'est à chier

[Dunandan]

Toujours ce sens de la mesure Scalp...

@ Jed : énorme celle-là, une véritable usine à punchlines ce personnage (Jack Spret a trouvé son maître ^^)

Et puis Al quoi

[Jack Spret]

Je connaissais pas non plus, tiens

[Jed_Trigado]

Encore une jeunesse a éduquer....

[Dunandan]

Le scaphandre et le papillon, Julian Schnabel (2007)

Le scaphandre et le papillon n'est pas un film qui brosse trop avec le sens du poil du spectateur puisqu'il aborde l'AVC de manière frontale et "réaliste". Mais il se distingue de tous les autres films à son sujet par sa façon de l'aborder en nous faisant partager son expérience via son point de vue personnel, donc de manière subjective, du moins durant les vingt premières minutes, les meilleures du film à mes yeux, dépressives et étouffantes à souhait, mais qui ont le mérite de nous présenter une réalité peu connue, à la fois sans détours et sous un angle original. Concernant la suite, je suis plus partagé. Si les passages avec sa famille et son entourage, un quotidien dans lequel chacun peut se reconnaître, apparaissent souvent touchants et riches en émotions (surtout ceux avec son père et son ex), dès qu'il commence à écrire son bouquin (sa seule manière de s'évader hors de ce corps qui ressemble désormais à une prison) et donc à nous raconter son histoire, ce n'est pas vraiment sa faute (c'est basé sur une histoire vraie), mais celle-ci n'est pas toujours intéressante à suivre. Au final, ce que je retiens de ce film, c'est ce va-et-vient entre réalisme et onirisme figuré par ce projet d'écriture atypique (même s'il a toute sa tête, il ne peut communiquer qu'avec l'un de ses yeux, ce qui requiert un minimum de logistique) qui permet de poser une certaine forme, sinon d'optimisme, du moins de potentialité même au sein de ce corps presque totalement handicapé par l'AVC, ce qui n'est pas rien. Cependant, un film à ne pas regarder en étant déprimé tant ça fout un coup au moral.

Note : 7/10