---------------------------------------------------------------------------------
The Last American VirginBoaz Davidson — 1982 — 6/10
---------------------------------------------------------------------------------
Les commentaires contenus dans le documentaire Electric Boogaloo me faisaient craindre le pire quant à la qualité de ce Last American Virgin, qui constitue finalement un teen movie assez sympathique. Produit par la Cannon des débuts, il suit une trame similaire au premier American Pie, en relatant les tentatives de trois amis pour perdre leur virginité. Si ses deux camarades arrivent rapidement à leurs fins, le héros va jouer de malchance, devenant ainsi le dernier puceau américain du titre. En parallèle, il va tomber amoureux d'une fille qui s'est éprise d'un de ses amis.
Voir The Last American Virgin aujourd'hui, c'est faire une cure de jouvence, se replonger dans l'ambiance particulière des teen movies 80s qui ont bercé ma jeunesse, avec leur description typique des lycées américains et de la jeunesse des suburbs. La BO constituée de morceaux de Police, REO Speedwagon, Oingo Boingo, Devo ou des Commodores participe pour beaucoup à ce sentiment. Les tentatives infructueuses des héros pour coucher contiennent leur lot de passages amusants, comme cette scène où des parents débarquent à l'improviste pour découvrir chez eux une bande de teenagers à poil, celle où les héros souffrent à cause des morpions refilés par une prostituée et n'osent avouer au pharmacien ce qui leur arrive, ou bien la coucherie avec une femme mûre (Louisa Moritz à la prestation mi-géniale, mi-ridicule). L'humour est parfois balourd mais fonctionne globalement. Le look d'ado ordinaire du héros, ni trop beau, ni trop laid, ni super intelligent, ni pénible, facilite bien l'identification malgré son côté parfois trop "pleureuse". La réalisation de Boaz Davidson est plutôt passe-partout. Contrairement à ce qui se fera dans les prudes productions John Hughes, le réalisateur n'oublie pas que son public-cible, tout comme ses personnages, souhaite avant tout voir du nichon : de la MILF à gros tétons, à la fille facile en passant par la vierge qui perd son pucelage, elles tombent toutes facilement le haut à part Kimmy Robertson (la future Lucy de Twin Peaks) et, bizarrement, celle qui incarne la prostituée. La fin révèle une noirceur inattendue, abordant des sujets tels que l'avortement ou la perte des illusions amoureuses, évitant le happy end de rigueur. Une conclusion en guise d'entorse aux règles d'un genre dont il constitue l'un des précurseurs...