Lady Hunter : Prelude to Murder, de Takashi Miike (1991)
(Red Hunter : Prelude to Kill) L'histoire : Un enseignant, ex militaire, empêche plusieurs mercenaires d'enlever l'un de ses élèves. Il se tourne vers une de ses amies, également ex militaire, et lui demande de l'aide...A la fin des années 1980 et au début des années 1990, le cinéma japonais se trouve dans une impasse : les spectateurs, en effet, ne se déplacent plus dans les salles et préfèrent passer leurs soirées devant le petit écran. L'avènement de la VHS a même fini par tuer le
pinku eiga, genre qui constituait la dernière bouée de sauvetage de certains studios... C'est dans ce contexte que va naître et se développer le
v cinema, autrement dit le DTV nippon : des producteurs vont ainsi lancer des films directement sur le marché de la vidéo, tournés avec un budget ridicule et un cahier des charges réduit. Le film en question doit être court et assurer le quota d'action. Au diable la psychologie et la profondeur... La recette de cette industrie cinématographique parallèle se révèle rapidement gagnante, mais les réalisateurs confirmés refusent de s'y compromettre. Il est alors nécessaire de se tourner vers des débutants, notamment des assistants... comme un certain Takashi Miike qui a travaillé avec Shôhei Imamura. Le jeune réalisateur va donc tourner son premier long-métrage,
Lady Hunter : Prelude to Murder, dans ces conditions (à noter que
Eyecatch Junction, tourné quelques mois plus tard, sortira finalement en premier)... Nous sommes en présence d'un film d'action ultra-fauché, qui tente en vain de rivaliser avec les polars HK alors à la mode, avec des personnages caractérisés à la truelle, des fusillades à gogo et des scènes qui flirtent dangereusement avec le nanar. Il faut voir l'héroïne, désireuse de se faire passer pour une infirmière afin de se rapprocher d'une patiente, prendre le temps d'attacher une véritable infirmière façon
shibari... Sans doute un moyen pour Miike d'assurer le quota nudité gratuite. Au final, cette curiosité se suit sans grand intérêt, voire avec ennui, mais gagne tout de même quelques points grâce à son final radical. Pour ses débuts, Miike s'est contenté de faire le travail qui lui était demandé, ni plus, ni moins. Il lui faudra encore quelques films avant de penser le
v cinema comme un laboratoire d'expérimentation.
Note : 2,5/10