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BEST OF THE BEST
Robert Radler | 1990 | 5/10
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• Réconciliation américano-coréenne à coups de latte
Allez, la journée à été rude, j’ai bien envie de renouer avec un vieux souvenir, un de ces films de baston qui te fait fendre l’air de tes poings, l’impression d’être un dur, du haut de tes 10 ans, après une séance que tu te remémores comme musclée. C’est le sourire aux lèvres que j’ai lancé Best of the best, l’envie de voir du tobi-yoko-geri en série (google m’a aidé pour celui là, hein, j’ai toute ma tête, je ne me bats qu’avec une manette en main) et le lait-fraise paillé sur la table basse, on est bien : balance la tatane !
Et bien mes amis, de l’éclatage de mâchoire en règle, il ne faut pas en attendre trop, sous peine de vivre encore plus mal une plongée téméraire dans cette nostalgie qui nous fait enjoliver plus que de raison certains souvenirs. Best of the best est un film de tournoi assez mou du genou, qui enchaîne les stéréotypes comme les tartines de miel, rien à l’horizon pour rassasier votre déviance martiale, à part peut-être une petite rixe de bar amusante qui laissait augurer un honnête defouloir. Mais rapidement, on se rend compte qu’il faudra se contenter d’un entraînement poussif nappé d’une sauce zen assez ringarde.
Par contre, en mode nanard de fin de soirée, Best of the best s’avère être un outsider de choix. Musique bien pompeuse, jeu plus qu’approximatif, abdos saillants, pectoraux marbrés, et un script qu’Elizabeth Tessier elle-même aurait pu prévoir sans se planter, on passe son temps à déployer une gorge qui s’irrite à force de rire bruyamment. Les 10 dernières secondes sont savoureuses, les vilains tueurs coréens ne sont finalement pas si méchants ; quand ils exécutent du compétiteur avec le sourire, c’est parce qu’ils ont une conscience professionnelle qu’un états-unien ne peut cerner.
Moralité, si toi aussi t’as un bon souvenir de ce didacticiel éducatif à base de Taekwondo laborieux et que tu souhaites y retrouver le côté pataté d’une paire d’incisives qui se brisent, passe ton chemin. Si par contre, tu es prêt à désacraliser ton souvenir, qu’une fin de soirée nanarde guimauve ne te fait pas peur et que t’aimes bien Chris Penn, Best of the best pourrait alors te mettre gentiment en condition avant d’aller te pieuter, la jauge de bonne humeur à bonne hauteur.