Premier film de Joachim Trier auteur de l'excellent Oslo 31 aout sorti l'année derniére et même si premier film ce film est un poil moins abouti il n'en reste pas moins une très bonne pellicule. Le soucis c'est que Trier essaye de trop mettre de thématiques dans son bébé de peur peut être de ne pas pouvoir le faire plus tard du coup le film est un poil trop éparpillé alors que ce qui faisait justement la force de son second film était l'enfermement dans un personnage et unité de temps.
La séquence d'ouverture est excellente, désamorçant en cinq minutes tout ce que le film pourrait être de facon comique et en embrassant tous les clichés du genre propre à la nouvelle vague française et sur fond du mépris de Godard car oui Trier aime la nouvelle vague mais n'a aucune envie de faire de ses films un pastiche ou une vague copie inspiré de cette dernière, la preuve en est ces personnages qui ne tombent jamais dans la caricature et ses dialogues qui sonnent vrai.
La population norvégienne (et plus principalement Oslo) est vraiment passionnante à suivre, peuple sans problème, riche, sans misère qui se libère dans la culture et la philosophie et sur le questionnement de soi même mais de façon jamais lourde et toujours à hauteur d'homme, ici les personnages ne cherchent pas à se créer une mentalité ou une image mais cherchent juste la reconnaissance de leur maîtres et un romantisme égal à eux.
Nouvelle donne est également un film de pote ou on suit cinq amis qui refusent de se conformer aux règles établis, à la dictature féminine et qui vivent leur dernières années de libertés tout en s’entredéchirant les uns les autres dans leur médiocrité et leurs mensonges, belle scéne d’ailleurs de ses quatre amis qui viennent chercher l'un des leurs pour le voir avec sa petite amie et sa famille bourgeoise ce qui mettra fin automatiquement à leur amitié à cause de l'incompatibilité latente de ses deux univers.
Trier adopte beaucoup sur la forme le ton de ses personnages avec des petites scénettes d’aparté qui se concentre sur le backround d'un personnage ou d'une situation ce qui donne des scénes vraiment belle et de façon générale on retrouve bien ici la mélancolie de son auteur avec ces plans à chaque fois entre le lumineux et le sombre et la musique est comme d'habitude tip top.
Anders Danielsen déchire l'écran et est aussi bon que dans Olso 31 aout, d'ailleurs les deux personnages auraient pu limite se suivre tellement celui la laissera préfigurer le Anders du film suivant dans son questionnement intérieur et sa vie raté.
Joachim Trier même si il ne livre pas un film aussi abouti que Oslo a le mérite de toujours me passionner sur ses thêmatiques et sur sa forme tout en étant clairement un des auteurs qui m'intéressent le plus actuellement en Europe avec Steve McQueen (avant qu'il fasse sa merde à oscar).
7.5/10