Western Spaghetti : Seconde chance.
Django de Sergio Corbucci (1966) :
7/10 Je le revois à la hausse mais j'ai du mal à y voir un western marquant, Corbucci fait ici un petit western de 1h30 qui vaut essensiellement pour ses 30 premières minutes et son final.
Corbucci a fait nettement mieux (Le Mercenaire, probablement Companeros à voir et il faut que je redonne une seconde chance au Grand Silence) mais ici il impose de nombreux éléments qui vont marquer le genre une ambiance bien boueuse
, un cimetière, un chemin de croix (toute la culture religieuse italienne ressort dans le final), une violence exacerbé (avec une scène de torture mémorable) et des bad guy qui ont une particularité esthétique tout cela sera repris dans une multitude de Western Spaghetti par la suite.
En l'état la structure du récit fait office de petit frère du pauvre de Leone et son d'un Pour Une Poignée de Dollars qui a lancé le genre deux ans plus tôt, dès que les mexicains entre en scène, le film subit un gros coup de mou qui fait office de remplissage pendant + 30 minutes, Corbucci n'iconise plus Franco Nero et sa réal devient un peu passe partout en attendant le final heureusement que le sublime score de Luis Bacalov
élève le niveau de pas mal de séquences du film.
Johny Hamlet (Django porte sa croix) de Enzo G. Castellari (1968) :
7/10A l'origine le projet était pour Corbucci, l'idée est d'insérer la fameuse pièce de Shakespeare dans le genre du western sur le papier ça semble bien case gueule mais le film est sympa.
Dès l'intro oppressante dans la grotte tout droit sortie d'un film de la Hammer, on a compris que l'ambiance allait être travaillé, le réal ne cesse de tenter des angles, il y a plein d'idées de plans allié à une tragédie familiale solide qui fait qu'on a un scénario plus solide que la moyenne du genre, merci Shakespeare. Bon par contre plus le film avance plus on voit tout venir pour finir avec un héro crucifié annonçant Keoma. Le final est un poil décevant.
On retrouve à nouveau le bad Guy du Grand Duel ici il est bon car il a un rôle plus étoffé et la musique de Francesco De Masi est vraiment bien
aussi très pop dans l'esprit d'un Bacalov et Morricone.
Keoma de Enzo G. Castellari (1976) :
8/10 Là totale redécouverte
, j'avais detesté à la première vision alors qu'il ne fait aucun doute que le film est dans le top 10 du genre, l'ambiance apocalyptique très travaillé fait beaucoup pensé au Goyokin de Gosha, Castellari est clairement dans le top 5 des réal du genre.
Rarement les ralentis n'auront été aussi bien utilisé que dans ce film (hormis peut être le Peckinpah de Guet-apens) pour donner du poids dramatique et du style aux scènes d'actions. Il s'offre aussi un des meilleurs scénario du genre, celui qui utilise le mieux les flashbacks (avec Il était une fois dans L'Ouest de Leone) pour insuffler de l'épaisseur à un récit simple en quelques plans parfaitement intégré porté par une musique chanté qui narre l'histoire. Difficle de faire plus pop et lancinant
pour annoncer la chemin de croix par lequel le héro devra passer, un Franco Nero bien plus impliqué dans le rôle que dans mes souvenirs et totalement crédible avec son look improbable de Hippie.
Le montage alterné sur l'accouchement c'est épique, c'est autre chose que le dernier Star Wars, là ça fonctionne du tonerre.
Cela donne envie de se plonger dans la filmo de Castellari.