[Jimmy Two Times] Mes critiques en 2015

[puta madre]

C'est un chouette exercice de style, Mort ou vif. C'est vrai que le scénario n'a rien de transcendant, mais le Sam Raimi show assure bien le spectacle!

[Jed_Trigado]

Ouep un pur script de western spaghetti tourné avec les moyens US par un type qui aime le genre ça le fait carrément.

[Jimmy Two Times]

Bof. Je trouve que les pires bisseries ritales ont un meilleur script...

[Jed_Trigado]

Mais on s'en cogne du script là. On veut voir des duels et on a, en plus ils sont jamais filmés pareil.

[dagokhiouma]

le probleme c'est entre les duels, c'est trop long et ça génère pas mal d'ennui.

[Jimmy Two Times]

Super, les duels sont tous différents mais comme tu en devines l'issue à chaque fois, ça nique toute la dramaturgie. C'est un mystère pour moi l'aura de ce film...

[Moviewar]

Le Dernier des Mohicans - Michael Mann - 1992

Déjà agonisant dans les années 90, le cinéma d'aventure est aujourd'hui définitivement mort. Un peu comme pour les westerns, on est en droit de se demander pourquoi. L'aventure avec un grand A mêle bien souvent drame, romance et séquences de guerre/batailles à couper le souffle. Mais les studios semble effrayés à l'idée de sortir et surtout de vendre un produit qui porterait plusieurs étiquettes. Et pourtant, il n'y rien de plus cinématographique que ce type de spectacle épique qui emporte tout sur son passage. Retrouver Michael Mann aux commandes d'un confortable budget de 40 millions de dollars, ce fut plutôt une bonne surprise après les échecs commerciaux de La Forteresse Noire et de Manhunter. Ni une, ni deux, Le Dernier des Mohicans va lui permettre de faire étalage de sa maestria aux yeux de tous.

La photo à tomber de Dante Spinotti et les incroyables décors naturels sont comme du pain béni pour Mann. Et que dire de ce thème musical cultissime, certes épuisé jusqu'à la corde, mais terriblement fédérateur et qui soutient l'action à merveille. Au passage, le compositeur Trevor Jones, qui a du quitter le navire suite à des frictions avec le réalisateur (il fut alors remplacé par Randy Edelman) s'est un peu vengé en recyclant sans vergogne sa partition dans le Cliffhanger de Sly. Mann pour sa part, va surtout réussir l'exploit de passer après un nombre incalculable d'adaptations de l'oeuvre de James Fenimore Cooper. Et par la même occasion prouver qu'un film du genre n'a pas besoin de durer 3 plombes pour impressionner.

Dès les premiers plans, on suit Hawkeye, Chingachgook et Uncas en pleine partie de chasse. Rien que de les voir courir dans les somptueux paysages de Caroline du Nord, c'est plus épique que 90% de la production contemporaine! Daniel Day Lewis est parfait dans le rôle principal, impliqué comme à son habitude et loin du surjeu qui lui a dernièrement été reproché. Comme toujours chez Mann, le personnage principal est un homme de principes, fidèle aux siens et à leurs convictions. Bien que peu mise en valeur, il y a une belle complicité avec Russel Means (le père adoptif) et Eric Schweig (le frère et dernier Mohican de souche).Face à eux, que dire de la performance de Wes Studi dans la peau de Magua. Vous connaissez la rengaine, pas de grand film sans grand bad guy. Il est juste monstrueux de charisme et le script n'oublie pas de lui servir de surprenantes plages d'émotion. Enfin, Madeleine Stowe incarne une femme aimante et courageuse, bien loin des clichés du genre (et à l'époque, elle était encore très belle, aujourd'hui on dirait qu'elle est passée sous le bistouri du Joker...)

Le background du conflit opposant anglais et français dans la conquête de ces nouveaux horizons américains est très bien représenté. Le combat intimiste mené par Hawkeye et les siens trouve parfaitement sa place dans cette toile de fond spectaculaire. Et que dire de ces 10 dernières minutes qui confinent au génie. C'est simple, c'est haletant et c'est déchirant. A l'image du film dans son ensemble, loin d'être d'une originalité folle dans son déroulement mais qui possède tellement d'atouts (réal, photo, score et acting au diapason) qu'il s'impose aisément comme un grand film d'aventure. L'un des tout meilleurs qui soit. Et si je redécouvrais Heat en Blu-ray maintenant?

8.510

[angel.heart]

Pas revu depuis une bonne dizaine d'années, mais je me repasse régulièrement la longue scène finale qui donne réellement des frissons. Et cette musique!

[Jimmy Two Times]

Pendant 90 mn, j'avais l'impression que mes souvenirs avaient légèrement enjolivé le film, et puis l'epilogue est arrivé et là je n'ai plus touché terre jusqu'au terme.

[Moviewar]

Réalité - Quentin Dupieux - 2015

Sous couvert de proposer son film le plus accessible pour le grand public (en raison de la présence d'un véritable fil conducteur), Quentin Dupieux n'en livre pas moins un résultat complètement barré, bien plus que Wrong Cops notamment. A partir d'un postulat basé sur le film dans le film (dans le film), il multiplie les mises en abîme et les poussent à l'extrême. Réalité est indéniablement un OFNI, pétri de non sens et absurde à tous les étages. Si le concept va parfois un peu trop loin, au risque de perdre quelques spectateurs en cours de route, le script est à la fois limpide et bordélique, notamment dans son exposition. Mais il faut féliciter Dupieux qui arrive miraculeusement à retomber sur ses pieds avec une conclusion très satisfaisante et qu'on peut qualifier de vertigineuse tant elle apporte un tout autre relief (réalité?) à ce qui vient de précéder.

Dans le monde consensuel et aseptisé de la comédie française, la seule concession qui est faite tient à la présence de quelques noms connus pour le commun des mortels. Comme cela lui arrive régulièrement, Alain Chabat nous rappelle son bon goût pour la déconne. Bien épaulé par un Jonathan Lambert lui aussi très bien dans son rôle de producteur borderline (cf ses séances de snipe sur les surfeurs du coin). Un duo qui fonctionne à merveille, bien épaulé par une galerie de trognes déjà aperçus dans les précédents films de Dupieux. Ce dernier se démarque aussi de ses camarades handicapés de la caméra avec une réalisation plus qu'agréable pour le genre, accompagnée d'une photo ocre à la qualité discutable mais qui symbolise bien le climat californien. Je ne sais pas trop ce que vaudra le film dans le cadre d'une seconde vision, tant j'étais convaincu de son statut de one shot en sortant de la salle. Mais plus le temps passe et plus je me dis qu'il risque de se dévoiler sous un nouveau jour et d'apporter la preuve flagrante de sa mécanique du rire parfaitement huilée. Pour la prise de risque, et l'implication des comédiens, l'initiative anti-conformiste est à saluer. Il n'en reste pas moins une forme de cinéma qui en laissera plus d'un sur le carreau.

6.5/10

[Alegas]

Birdman - Alejandro Gonzalez Inarritu - 2015

Inarritu, j'aimais bien. Avant. Et puis j'ai revu 21 Grammes et là j'ai souffert. Ou comment un réalisateur photocopie son film précédent (Amours Chiennes, le meilleur car le plus brut de décoffrage), invite des stars pour faire la tronche devant sa caméra et récolte les louanges des critiques et spectateurs du monde entier. Puis viendra ensuite la version mainstream (Babel), le tout formant une trilogie surchargée de pathos et pas bien excitante si on lui ôte son artifice consistant à déstructurer la narration. Pas vu la suite (Biutiful) et c'est peut être mieux comme ça. 2015, Birdman dans la place, porté aux nues par la terre entière et chronique d'une moisson de statuettes annoncée. Soit une pantalonnade qui verse un peu trop dans la facilité, tant technique que narrative. Constitué uniquement de plans séquences, certains brillants (l'intro, Keaton à oilpé dans la rue) quand d'autres ne se justifient absolument pas comme ces scènes d''introspection à base de caméra qui tourne sans cesse autour des personnages, ça devient chiant et ça rend limite nauséeux.

En marge de cela, on est clairement face à un film qui permet à la profession de se donner bonne conscience. On se remet en question mais pas trop, du coup on s'auto-congratule dans les cérémonies de remise de prix. Birdman est constamment sur le fil en terme de représentation de l'amour propre des acteurs. Néanmoins, paradoxe ultime, il faut saluer les performances des interprètes. Keaton est excellent, et aurait bien mérité de grimper sur l'estrade du Kodak Theatre tant il se démène comme un beau diable. Les seconds rôles sont plutôt à l'avenant. Mais voilà, qui intéresse réellement ce film hormis les gens de la professions et ceux qui les idolâtrent. Tout ça est un peu trop méta, on se poile bien par moment, on est circonspect à d'autres. L'emballage, gratifiant pour le genre, n'a-t-il pas tendance à détourner l'attention d'un script là encore pas franchement transcendant? Car si on y regarde de plus près, Birdman conte simplement l'histoire d'un acteur has been qui s'accroche fièrement à son statut d'ex idole. Le lot quotidien sous le ciel californien. Apparemment, il faut crier au génie mais je cherche toujours pourquoi. Parce qu'il jouit d'une réalisation chiadée et d'un casting conquis par le projet, Birdman sait se faire apprécier mais soyons sérieux quelques instants, meilleur film de l'année?

6/10

[Nulladies]

Voilà. Entièrement d'accord, voire un brin plus méchant que toi.

[Mr Jack]

Pareil

[elpingos]

Mais voilà, qui intéresse réellement ce film hormis les gens de la professions et ceux qui les idolâtrent

Y a aussi ceux qui aiment les films différents, imprévisibles, avec des belles performances techniques et d'acteurs.

[Jimmy Two Times]

On essaye encore de me faire passer pour un aigri alors que cette critique est tout en retenue