L'Île Nue - Kaneto Shindo
. 1960
Difficile de noter un tel film. Des images sublimes où le noir et blanc nous fait ressentir à chaque instant la condition difficile de cette famille qui répéte inlassablement le même travail de la terre. Une histoire d'un minimalisme déconcertant associé à une musique d'une légéreté remarquable qui épouse parfaitement l'image. Mais aussi malheureusement une absence de dialogues et d'action véritable qui empêchent le film de nous emporter. Le premier changement de saison paraît marquer une rupture, mais les incessants trajets effectués pour chercher l'eau utile au sol reprendront bien vite. Pourtant court, le film paraît durer une éternité. Mais une fois le métrage fini et la relative souffrance liée à cette lenteur extrême digérée, il ne reste à l'esprit que la beauté qui se dégage de cette oeuvre simple et touchante. La main sans compassion de l'homme que l'on voit au début se mue en un regard impuissant face à la douleur qu'entraîne le deuil. La parenthèse heureuse de la pêche miraculeuse est bien fermée et l'on reste impuissant face à la vie qui nous entraîne, implacable. Un film aussi pénible que magnifique.