[Jed_Trigado] Mes critiques 2015

[Dunandan]

Ouais parce que bon, il a aussi réalisé "certains" des épisodes les plus faibles

[Jed_Trigado]

Il a pas fait pire que celui d'Okamoto.

Après faut voir le ratio de films qu'il a tourné, je crois que c'est le réal le plus productif sur la série avec Misumi, de fait on peut lui pardonner assez facilement quelques films plus légers (en sachant que je suis jamais en dessous de 6,5, mis a part le film cité plus haut).

[Mark Chopper]

Okamoto a signé la vraie grosse bouse de la saga.

[Jed_Trigado]

Celui-là plus j'y pense, plus je me dis que j'ai été gentil avec ce film.

[Mark Chopper]

Nan mais 2 heures avec Mifune qui s'autoparodie...

Et cette arnaque sur la marchandise avec un non-affrontement.

Celui avec le sabreur manchot n'est pas top, mais au moins il a quelque chose à dire et n'est pas trop chiant. Joliment bancal en fait...

[Jed_Trigado]

Les Quatre de l'Ave Maria - Giuseppe Collizzi (1968)

D'habitude je fuis sans hésiter les westerns où Terence Hill est à l'affiche et je ne parle même pas des Trinita que je vomis par dessus tout, mais celui-là fait exception à la règle car il s'agit d'un western pré-Trinita donc on ne se tape pas Enzo Barboni à la réal, ni les gags a base de fayots, d'ailleurs Hill se fait très sobre en sous-Franco Nero et laisse sa place à un autre duo improbable, Eli Wallach et Bud Spencer qui vont se tirer joyeusement la bourre façon Bip-Bip et le Coyote pendant tout le film, d'ailleurs je crois bien que c'est la première fois que la recette du "pif-paf movie" qui fera les beaux jours du duo italien dans les années 70/80 apparait l'écran, en effet, ils passent plus de temps a coller des pains dans la tronche qu'a utiliser leurs colts, avec d'autres acteurs, j'aurais râlé mais là il faut dire que cette masse de Spencer reste magique dès qu'il s'agit de latter des pauvres types qui parfois lui ont rien fait.

D'ailleurs, autant le dire tout de suite si on attend un western un peu sérieux comme l'était le sympathique la Colline des Bottes tourné avec la même équipe, c'est peine perdue on est plus proche de l'humour développé chez Corbucci (grivois mais pas lourd donc), mais Collizzi s'avère assez bon technicien pour livrer un produit honorable (la réalisation est particulièrement soignée et on sent que c'est pas un petit budget) quoi qu'un peu longuet, surtout dans le dernier quart où on se tape un climax interminable dans une maison de jeu façon Ocean's Eleven du pauvre, même si on a le plaisir surprenant de voir apparaitre Kevin McCarthy, l'un des acteurs fétiches de Joe Dante, en tenancier.

6,5/10

[Jed_Trigado]

The Delinquent - Kuei Chih-Hung & Chang Cheh (1973)

Cité par Fathi Beddiar comme l'un des premiers films de Triades, The Delinquent est une œuvre inégale mais surprenante a plus d'un titre au sein d'un studio qui jusque là n'osait jamais traiter de problèmes de société au contraire de sa concurrente Golden Harvest, même si cela se fera hélas plus souvent sous l'angle de l'exploitation graveleuse que de la réelle dénonciation (faut dire que les frères Shaw imposaient une vision conservatrice, ne serait-ce que par le traitement des forces de l'ordre toujours vues avec respect), je crois bien que c'est la première fois que les caméras se posent dans les bidonvilles les plus mal famés de Hong Kong (les fameux Nouveaux Territoires), la misère et la crasse se ressent a chaque instant, le film ayant l'intelligence d'abandonner (en partie) l'esthétisme habituel en studio de la Shaw Brothers pour accentuer l'aspect réaliste de son univers. Pendant une bonne demi-heure, on suit le quotidien d'une petite frappe joué le second couteau Wang Chung qui entre deux jobs minables pour faire vivre son père, se retrouve a se bastonner contre d'autres loubards et va commencer a faire parler de lui au sein des gangsters haut placés dans son quartier.

Avec une base pareille, je m'attendais a du Ringo Lam avant l'heure, d'autant que le filmage se fait très documentaire et les combats sont assez brutaux pour l'époque, hélas le film va emprunter la même direction que The Tea House (tourné par le même réalisateur l'année suivante), et tomber dans des travers bisseux assez dommageables déjà la caractérisation des triades qui vivent dans un bordel a la déco 60's bien flashy, les moments où le "héros" commence a tirer profit de ses actes (la scène de la pute avec son montage a base d'inserts de flammes, de nibards et de culs zoomés, c'est du Jess Franco approved) et un usage de l'effet fisheye qui est d'un ridicule complet. Tout ça casse le sérieux de l'entreprise, mais en contrepartie Kuei Chih-Hung est fidèle a lui-même et sait trousser de bonnes petites péloches nerveuses, d'ailleurs je suis étonné de voir Chang Cheh crédité au poste de coréalisateur tant sa patte s'avère peu présente, si ce n'est l'ambiance très masculine et le climax énervé qui rappelle ses plus grands films.

The Delinquent est donc une curiosité gentillement déviante qui est a découvrir au même titre que The Tea House et Big Brother Cheng, si on s’intéresse un tant soi peu aux balbutiements du polar a Hong Kong.

7/10

[Mark Chopper]

Belle tentative pour faire sortir Pabel de sa maison de retraite.

[Jed_Trigado]

Ca fait un moment qu'il donne même plus de nouvelles.

[Mark Chopper]

Faut poster des trucs qui le motivent...

[Jed_Trigado]

C'est pas ça qui manque chez moi.

[Jed_Trigado]

La Vie Secrète de Jeffrey Dahmer - David R Bowen (1993)

Comme chacun le sait, les serial killers c'est ma grande passion, leurs loisirs, leur vie et leurs méthodes de meurtre font mon bonheur, alors vous imaginez bien dans quelle extase j’étais en découvrant qu'un biopic sur l'un des grands patrons de la discipline, Jeffrey Dahmer nécrophile et cannibale de son état, existait. Je me suis dis super, un film qui s'appelle "La Vie Secrète de Jeffrey Dahmer", on va forcément apprendre plein de trucs et pourquoi pas avoir un bon représentant du genre pendant qu'on y est avec des meurtres bien dégueus (c'est mon côté optimiste). Mais dès les premières minutes, je flaire un haut potentiel nanar comme j'en ai plus ressenti depuis Auschwitz d'Uwe Boll, c'est a dire un film qui se vend comme honnête et documenté, mais qui au final pue l'amateurisme et l'opportunisme de bas étage.

Problème majeur du film, la qualité globale du film qui tient plus d'un vieux porno gay 80's que d'un Henry, Portrait d'un Serial Killer (c'est qu'on aime beaucoup les hommes en slip dans ce film), décors pourris et jeu d'acteur à l'appui dont le comédien (et scénariste de ce navet) censé jouer Jeffrey Dahmer qui nous fait surtout une mauvaise imitation de Jamie Gumb dans Le Silence des Agneaux, dès le premier meurtre où on a l'impression d'assister aux reconstitutions foireuses des Enquètes Impossibles de Pierre Bellemare (paye ta référence), sans parler de l'aspect ultra-factuel, où on ne sent jamais l'once d'une volonté d'incarner intelligemment son récit mais au contraire l'illustrer de la manière la plus flemmarde qui soit (on échappe pas à la sacro-sainte voix-off). Quand je parlais d'opportunisme, ce ne sont pas des mots en l'air, on sent qu'il a été tourné a toute vitesse pour profiter alors du "buzz" autour de l'incarcération de Dahmer et que du coup il n'y a eu aucun recul sur les actes du personnage (c'est marrant de voir que l'itw en bonus de Stéphane Bourgoin contredit pas mal de détails ), ce qui continue a éliminer le peu de sympathie que l'on aurait pu avoir pour le film.

Par contre, si vous voulez voir les pires scènes de drague de l'histoire du cinéma, des dialogues collector en VF et une musique qui ne colle jamais a l'ambiance du film (le pompon étant la mamie de Dahmer qui arrive a écouter à la radio du son a base de boite a rythme, reverb' et gros synthé typique de la fin des 80's en 1978 ), c'est un grand moment qui vous attend.

0/10

[Jed_Trigado]

La Pendaison - Nagisa Oshima (1968)

S'il y a un truc que j'aime bien chez Nagisa Oshima, c'est que lorsque qu'il fait de la merde, il l'a fait pas a moitié. Fidèle a son idée de s'attaquer a chaque film a un travers particulier de la société japonaise, ici en l’occurrence il se confronte à l'épineuse question de la peine de mort et plus vaguement au traitement de la communauté coréenne vivant au Japon, considéré comme un peuple de seconde zone, le tout traité sous une forme volontairement grossière et absurde, en effet le pitch est difficilement croyable pour le commun des mortels : un jeune coréen est accusé de viol et de meurtre sans ménagement et donc condamné a la pendaison sauf que l’exécution ne se passe pas comme prévu et le jeune garçon survit par miracle. Problème, il devient amnésique et ses bourreaux, ultra-procéduriers, se refusent à le (re)tuer tant qu'il n'aura pas pris conscience de ce que pourquoi on l'accuse, quitte a rejouer devant lui la scène de ses supposés crimes. Vous l'aurez compris, on plonge très vite dans le surréaliste et Oshima ne cherche absolument pas a prendre son sujet au sérieux, critiquant a souhait les institutions de la manière la moins subtile qui soit.

Ayant un budget ridicule pour ce film (il s'agit de son premier film tourné depuis longtemps en dehors de l'influence de la Shochiku), Oshima va traiter son sujet sous la forme d'un huis clos lourdingue avec deux pièces et huit acteurs, où tout sera prétexte à la pantalonnade pour humilier complètement l'autorité et par extension la rigidité de la société japonaise. En effet, La Pendaison va pousser a l'absurde son idée de départ, jusqu’à voir un directeur de pénitencier et un prêtre catholique mimer devant l'accusé une scène de viol (assez drôle de surcroit) pour l'obliger a avouer, problème, c'est que cela va être étalé sur deux heures rendant le film particulièrement éprouvant a regarder (je ne cache pas que j'ai du utiliser la fonction avance rapide à un moment tellement ça devenait redondant), pourtant Oshima y croit, ne se déballonne pas en essayant de varier son décorum au bout de 3/4 d'heure et même en faisant évoluer sa narration en osant des faux flashbacks où les matons assistent directement aux scènes de crime du jeune coréen, hélas les règles imposées par Oshima vont sans cesse vaciller d'un instant à l'autre :

le pendu est-il un fantôme ou pas ?

Si le dernier plan est éloquent et confirme cette lecture, j'avoue que cette vision s'avère finalement peu pertinente et confirme l'aspect assez péteux de l'entreprise. Néanmoins malgré ses longueurs insupportables, je garde dans ce film ce talent a briser les règles du cinéma japonais de l'époque par le découpage qui privilégie les plans séquences et les cadrages peu conventionnels (j'ai notamment détecté une obsession a sur-exploiter les acteurs sur les moindres rebords du champ).

3/10

[Mark Chopper]

Tu en as vu d'autres que tu n'as pas critiqués ?

[Jed_Trigado]

Non pas encore. J'ai reçu le coffret hier, je mate en priorité ceux sortis en blu-ray histoire de pouvoir en parler au bomcast et si je suis assez motivé d'ici là, j’essayerais de voir et critiquer tous les autres films du coffret.