5/10
Pourquoi cette note?
Parce que c'est très vite oublié...
Comment ne pas etre agacé par la démarche de Neil Blompkamp?!
Chouchouté par Peter Jackson lors de son premier essai, le réalisateur avait réussi à surprendre son petit monde avec un film aussi fun que malin. Il avait meme fait en sorte que son District 9 se hisse très haut dans la hiérarchie des gros hits de la SF. Fort de ce succès public et critique, il quitte son chaperon et se lance à la conquète des grands studios. Déjà? Pourrait on dire laconiquement... Malgré de nombreuses craintes (la menace d'un D9 bis planait), nous attendions sagement ce Elysium bardé de dollars et pourvu d'un solide casting. Cela semblait également etre le test idéal pour jauger la résistance du bonhomme et son aptitude à gérer un gros budget à bon escient. Une fois le film sur les écrans, la réponse est cinglante puisque ce dernier, plastiquement très soigné, ne dépasse jamais le statut du bon petit divertissement. Dès les premières minutes, les enjeux simplistes, les personnages insipides font de cette lutte des classes 2.0 un produit sans ame, ayant rapidement échappé à son réalisateur. Sony a donc eu son actionner SF et Blompkamp a subi de plein fouet la loi du milieu. Une trajectoire un peu moins ascendante eut été peut etre plus judicieuse et salvatrice en guise d'expérience. On ne peut pourtant pas blamer son ambition mais si c'était cousu de fil blanc. Gageons qu'il retiendra la leçon pour son Alien (meme si la Fox semble encore plus vérolée que Sony...).
Elysium (un exemple parmi tant d'autres) symbolise à merveille cette grande essoreuse de talent qu'est Hollywood depuis très longtemps. L'usage de la Shakycam à tire larigots en est symptomatique. On imagine aisément la toute puissante Sony balançant son cahier des charges à la tronche de son jeune poulain sans qu'il ait trop à moufter. Une réalité certes mais qui se traduit à l'écran par quelque chose de sympathique mais au final terriblement frustrant. Les baffes exosquelétiques du père Damon faisaient pourtant sacrément saliver sur le papier...