Les Bronzés font du ski - Patrice Leconte - 1979
Énième vision de ce classique cultissime de la comédie française et une certaine forme de désillusion pointe le bout de son nez après ces 90 minutes de déconne qui m'ont tant fait rire quand j'étais gamin/ado/jeune adulte. Je n'avais pas vu Les Bronzés font du Ski depuis près de 10 ans et j'aurai peut être du en rester là. Avec ce souvenir prégnant d'une comédie franchouillarde qui ne fait pas dans la dentelle (c'est même tout le contraire) mais bardée de répliques cultes entrées au panthéon du cinéma bien de chez nous. Avec quelques jours de recul pour digérer l'amère déception occasionnée par cette révision, le constat est le même que celui qui habitait mes souvenirs. On ne retient finalement que ce que la nostalgie a tendance à enjoliver sinon le constat peut s'avérer douloureux. En terme de réalisation, c'est le néant (c'est pas qu'on lui demande de nous déchirer la rétine mais il y a un minimum), il n'y a pas de fil conducteur (ou si peu) et le film n'est qu'une succession de sketchs plus ou moins réussis qui doivent tout à la bonne humeur ambiante et la gouaille de l'équipe du Splendid. Une suite assez paresseuse qui surfe sur le succès du premier opus et qui prouve qu'il y a 30 ans, recycler les recettes éprouvées était déjà une mode. Je ne me rappelle pas avoir vu le film en dehors du cercle de la famille et des amis et je me demande si je ne prenais finalement pas plus de plaisir à me gargariser de leur réaction qu'à rire du film. C'est plus drôle à raconter qu'à regarder en fait... Je ne vais pas être trop chien, cette suite des Bronzés demeure un fleuron populaire du cinéma hexagonal (impossible d'aller en vacances à la montagne sans entendre au moins une personne chanter "quand te reverrai-je" sur un télésiège à l'arrêt) et au final, j'ai tendance à ne retenir que le meilleur et à occulter les défauts évidents. Mais qu'on s'entende bien, je me suis bien poilé tout de même! Le revoir aujourd'hui nous rappelle surtout que la production contemporaine peine à mettre sur pied des comédies à même de prétendre à un tel statut et armées pour affronter les affres du temps. Une spécialité locale qui se perd en quelque sorte. Tout le monde a déjà oublié les Chtis par exemple, et malgré ses 20 millions de tickets déchirés, il ne fut qu'un phénomène éphémère de plus.
6/10