You're not my class, Canton, and you never will be. You'd have to die first and be born again.
La Porte du Paradis de Michael Cimino
Quel film, quelle splendeur de tous les instants, formellement Heaven's Gate est certainement le western definitif, l'imagerie épique, les jeux de lumière, la poussière, la fumée, la boue, on a un bien là l'un des plus beaux film jamais tourné, le nombre de plans à tomber par terre est incalculable, on sent véritablement que Cimino a livré son plus belle effort plastique quitte à rendre fou ses producteurs et à signer la fin des grandes fresques adultes au cinéma.
Un film charnière, il faut se rendre compte que c'est seulement le 3ème film de Cimino atteindre un tel aboutissement visuel si vite est juste impressionnant, peu être trop vite le succès phénoménal de Voyage au bout de l'Enfer a permis au réalisateur de se bruler les ailes dans un projet pharaonique, peut être trop ambitieux pour un scénario qui révèle de véritables faiblesses.
Comment ne pas être subjuger pas ces scènes de foules, les plus belles jamais porté sur pellicules de Harvard aux patins à roulettes rythmé par un violoniste, cette joie de vivre allié à un propos passionant sur la lutte des classes, un film Marxiste désenchanté ou les plus riche auront toujours le dessus, un film sur les vagues immigration successives qui ont forgé les USA confronté aux riches Cowboy issues des premières vagues qui veulent garder un contrôle sur leur terres. Cela engendre une superbe introduction du personnage de Christopher Walken, sanglante. Annoncant un final enflammé, cash, sans pitié à l'inspiration romaine.
Pourtant je trouve que son personnage est le point faible d'un film finalement avare en action qui aborde un genre pour mieux le détourner et en faire un grand film romantique, Christopher Walken ne semble pas comment savoir aborder son personnage au coeur d'un triangle amoureux tourdu, porté par un bien meilleur Kris Kristofferson que dans mes souvenir malgré sa stature monolithique, il offre un jeu plutot subtil pour un personnage qui se voile la face résumé en une ligne ("Do you know what I really dislike about you, Jim? You're a rich man with a good name. You only pretend to be poor.") et Isabelle Huppert apporte une fraicheur et une fausse innocence à un personnage pas facile à interpréter sur le papier avec des scènes de tarte alors qu'on lui demande constamment de se dénuder. Mais ce couple fonctionne bien mieux que dans mes souvenirs offres de beaux moments au film.
Ce qui fait véritablement défaut au film est là faiblesse de sa structure et son récit finalement un peu simpliste pour son propos qui se résume à une liste d'homme à tuer, une écriture qui n'atteint jamais le niveau de dramaturgie intersidéral de son Deer Hunter. Ici Cimino offre une pallette d'excellent second rôles : Jeff Bridges, Mickey Rourke, John Hurt et le meilleur acteur de lost tous prodigieux pourtant aucun ne semble réellement bien exploité ou s'imbriquer au récit, à l'image d'une longue intro et d'un épilogue nostalgique pas forcément nécessaire, on se demande si Cimino a véritablement fait les bons choix narratif sur ce film à l'image des toutes ces séquences qu'il fait durer, durer, je comprend l'intention de Cimino sur certaines scènes cela fonctionne mais le film mieux rythmé quitte à faire disparaitre certains personnages aurait pu être plus fort sans perdre de sa splendeur et la profondeur de son propos.
Il n'en reste pas moins un énorme morceaux de cinéma, un western rêvé qui englobe à bras le corps l'histoire de son pays et apporte une véritable sensibilité à un univers âpre.
Un film essentiel, un monument de cinéma qu'il faut avoir vu au moins une fois dans sa vie.
9/10