Per qualche dollaro in più (Et pour quelques dollars de plus) de Sergio Leone
(1965)
Dernier opus de la trilogie du dollar qu'il me restait à voir, et ça ne ment clairement pas sur sa réputation malgré mes craintes fondées sur mon appréciation des deux autres films (le premier étant à mes yeux un bon film sans vraiment plus, pendant que le troisième, unanimement célébré, m'avait passablement ennuyé). C'est de loin celui que je préfère des trois, et à mes yeux le second plus grand western de Leone, qui trouve ici un certain idéal du spaghetti sans pour autant tomber dans sa caricature extrême. Là où le genre se complaît un peu trop souvent à mon sens sur le registre du comique de situation, ici on a un film très premier degré qui n'exclut pas pour autant quelques légèretés. Du coup, et sur pas mal de points, on peut déjà trouver en ce métrage un excellent brouillon de son futur chef-d’œuvre à ceci prêt qu'on reste nettement dans du film d'aventure, et pas dans une description hautement symbolique d'un univers. Je ne m'étendrais pas trop sur le film dont la plus grande qualité est finalement d'être fondamentalement simple. On est vraiment dans un type de métrage qui cherche avant tout à captiver son public, et qui le fait de fort belle manière.
Que ce soit le travail sur les personnages charismatiques à souhait (dont on ne sait finalement pas grand chose, tout ce qui touche au passé de Lee Van Cleef ne peut que se deviner), les relations entre eux, les nombreux rebondissements autour de Gian Maria Volonte ou encore l'ambiance visuelle très travaillée, on est vraiment devant un film qui a très peu de choses à se reprocher. La mise en scène de Leone ici, c'est un bond qualitatif sacrément impressionnant avec ce qui a pu précéder. Indéniablement, le bonhomme avait un sens inné du cadrage et du montage, ce qui donne ici des scènes qui cherchent à aller plus loin que leur fonction de base, en témoigne le duel final qui alterne émotion et dualité avec une maîtrise qui force le respect (il ne manquerait plus qu'un flashback pour avoir avant l'heure le duel final de Once upon a time in the West). Quand à la musique, quitte à en choquer certains, c'est à mon sens que ce Morricone a pu composer de mieux dans sa carrière. Le thème principal ou la petite mélodie de la montre c'est juste du génie total qui enchante les oreilles. Un putain de film qui me donnerait presque envie de combler mes lacunes chez Leone.
9/10