[Alegas] Mes Critiques en 2015

[Alegas]

Ça confirme tes goûts quelques peu...étranges.

[elpingos]

Bah ce n'est pas faute de t'avoir expliqué...

La mise en scène doit être au service de l'histoire, point. Si elle se remarque, ça limite l'immersion et dessert le film.

Mais j'ai compris, et je respecte ton point de vue. Juste que "La mise en scène doit être au service de l'histoire, point" , ben non, pas point pour moi ... L'histoire peut limite aussi être au service de la mise en scène, tant que tu y trouves un intérêt, esthétique, contemplatif, récréatif, que sais-je ... "l'arrivée en gare de la Ciotat" ils s'en foutaient du train, mais c'était de le projeter qui était intéressant ... L' "immersion" au sens où tu l'entends n'est pas nécessairement ce que je recherche dans un film.

[Mark Chopper]

"l'arrivée en gare de la Ciotat" ils s'en foutaient du train, mais c'était de le projeter qui était intéressant

0/10 ce film.

Ma critique arrive.

[dagokhiouma]

Un bon scénario et des acteurs bien digérés n'ont pas besoin qu'on en fasse des caisses.

c'est vrai qu'une bonne digestion limite les gaz

[Dionycos]

Ça confirme tes goûts quelques peu...étranges.

Dit le mec qui met 8 à Jupiter

Pour en revenir au Dolan, je le trouve certes bourrés de tics un peu agaçants, mais je le trouve bien plus sincère que Mommy. Dans J’ai tué ma mère, on sent le truc personnel qui sort des tripes, on sent une certaine urgence à raconter cette histoire, quitte à faire quelques erreurs, à vouloir un peu tout fourrer dedans. Bizarrement, je trouve que le cocktail fonctionne hyper bien, alors qu’à de nombreuses reprises on se demande quelle est la démarche artistique derrière tous ces choix de mise en scène (ralentis façon Wong Kar Wai, séquences en musique hyper clippées, confessions face caméra en noir et blanc etc.), hormis le fait que c’est cool. C’est le film d’un gamin de moins de 20 ans, ça se sent, et y a une naïveté vraiment touchante je trouve. Et même si on peut s’agacer, on ne peut pas nier que c’est formellement hyper maîtrisé. Les plans sont beaux, superbement composés, ça raconte quelque chose.

Et à côté de ça, il y a aussi une vraie maturité dans l’écriture, dans la caractérisation des personnages. Le mec a quand même un regard hyper juste la plupart du temps, et y a beaucoup de choses qui m’ont parlé dans ce film, bien que ma vie soit totalement opposée à celle montrée dans le film.

Bref, ce film, je le trouve hyper touchant. Et ses faiblesses en deviennent presque des qualités.

[Alegas]

C’est le film d’un gamin de moins de 20 ans, ça se sent, et y a une naïveté vraiment touchante je trouve. Et même si on peut s’agacer, on ne peut pas nier que c’est formellement hyper maîtrisé.

Alors je pige tout à fait ce que tu dis, mais très personnellement plus je vieillis et plus ça me saoule de voir ce genre de films qui sont plus des psychothérapies sur grand écran qu'autre chose.
Mommy, non seulement c'est une œuvre plus mature, car plus maîtrisée formellement, mais c'est aussi un film où Dolan fait un film pour captiver son public, et pas seulement lui-même.

[Dionycos]

Ca se comprend, et je sais que toutes les mauvaise notes sur ce forum sont dues à ce que tu dis.
Perso, ça ne me dérange pas le côté psychothérapie. Si c'est raconté avec cette sincérité, je trouve ça touchant, j'adhère totalement.

Mommy, je le redis, c'est pour une seule raison que j'apprécie moins : ce putain de format 1:1 qui t'explose à la gueule pendant plus de 2h, et qui te déverse à chaque instant les intentions de l'auteur. Impossible de rentrer dans un film si je vois toutes les démarches, s'il n'y a plus ce qu'on appelle la suspension d'incrédulité. Bref, pendant tout le film, j'ai vu la forme avant de voir le fond. Pire, la forme m'a empêché d'apprécier le fond.

[Mark Chopper]

ce putain de format 1:1

M'as tu vu

[Alegas]

C'est ce que je pensais aussi avant de le voir, mais pour le coup Dolan est intelligent en lui donnant une véritable utilité.

[Mark Chopper]

Je veux bien croire que ça passe au ciné, mais sur un écran de télé j'ai de grosses craintes.

[Alegas]

Ah bah ouais là par contre ça aura clairement pas le même effet, c'est certain.

[Dionycos]

Nan nan, même dans l'immense salle 1 de l'UGC les Halles, ça m'a mis hors de moi.
Oui bien sûr qu'il y trouve une utilité à ce format, encore heureux j'ai envie de dire. Mais justement, le message sous-jacent au truc, on te l'impose durant toute la durée de la pelloche quoi. C'est juste hyper pénible.

[Waylander]

La polémique sur le "m'as-tu-vu" c'est du bluff, j'ai toujours pas compris ce que ça veut dire d'ailleurs, et surtout je vois pas en quoi ça gêne

Bah ce n'est pas faute de t'avoir expliqué...

La mise en scène doit être au service de l'histoire, point. Si elle se remarque, ça limite l'immersion et dessert le film.

Mais si tu aimes la stylisation qui tend vers maniérisme, libre à toi. Un bon scénario et des acteurs bien digérés n'ont pas besoin qu'on en fasse des caisses.

Non mais ta vision des choses limite grandement l'art en lui-même. Le cinéma est un tout mais à la base, c'est de la mise en scène, c'est visuel. Les histoires sérieux, ça fait 10 000 ans que l'humanité s'en raconte.....Si un bon film c'est un putain de scénario et une réal basique, banale, du vu et rererevu je ne vois pas l'intérêt. Et d'ailleurs, c'est quoi une bonne histoire et un bon scénario ? Ya une recette "unique" qui marche à tous les coups ? Chez Malick je vois clairement des histoires après c'est son traitement très épuré qui laisse penser qu'il a rien à raconter. Enfin bref, tout réal préfère la mise en scène que le scénar, si ce n'est pas le cas, autant être scénariste.

Si ton trip ce sont les "bonnes" histoires (selon ton jugement) et que l'art , la technique et tout tu t'en fous c'est que tu cherches juste des histoires en fait. Donc pour défendre mon point de vue : si je vais au ciné c'est principalement pour le visuel, la mise en scène et l'ambiance etc...après viennent le scénario, les acteurs etc.... Chacun son trip. Après les histoires franchement c'est une question de sensibilité. On adhère ou pas , on est réceptif ou pas à l'écriture, à la narration et cie . Ya toujours un fond quoiqu'il arrive. C'est comme en littérature : tu as des pavés romanesques passionnants et des poèmes de 10 lignes qui en disent plus long....mais la poésie faut être réceptif.

[Mark Chopper]

Si un bon film c'est un putain de scénario et une réal basique, banale, du vu et rererevu

Je n'ai jamais parlé de réal basique, banale, du vu et rerevu.

Mais bon, si tu veux partir dans ton trip...

Je cite toujours le même exemple : le changement de style de Fincher, de Panic Room à Zodiac. C'est hyper maîtrisé, mais plus m'as-tu-vu, il sert l'histoire, plutôt que de jouer à l'épate.

L'équivalent littéraire, par exemple, ce serait un style hyper-maîtrisé, mais sans jamais donner une impression de surécriture avec un auteur qui te balance sa connaissance de la langue en en faisant des caisses (coucou le nouveau roman ou les posts-modernes américains des années 50/60).

Un bon artiste donne toujours l'impression de s'effacer derrière son oeuvre à la première vision. Mais ce n'est qu'une illusion (voilà, l'art c'est ça : une illusion à laquelle tu crois... Si tu vois l'artiste qui en fait des caisses, tu te rappelles que tout ça n'est qu'une blague).

Chez Malick je vois clairement des histoires après c'est son traitement très épuré qui laisse penser qu'il a rien à raconter.

Bon, ça non plus je ne l'ai jamais dit... Je sais que tu n'aimes qu'on dise du mal de ton chouchou, mais évite d'inventer quand même.

Par contre on n'a pas la même définition de "épuré" hein... Ce n'est pas Ozu le mec, c'est tout sauf épuré.

[Scalp]

Le surstyle c'est un peu ce qu'a fait Ellroy avec White Jazz et j'adore le mec et tout ses romans mais celui là par moment c'est vriament imbittable