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JOHN WICKDavid Leitch, Chad Stahelski | 2014 |
7/10•••••••••••••••••••••••••••••••••••••
DON'T MESS WITH THE ONEIl y a vraiment des allumés sur cette terre, ou des mecs avec des grosses baloches, ou peut-être même les deux, va savoir. Parce que quand je vois trois petits mafieux, guidés par le rejeton mal fini du parrain local, aller chercher des noises à l’Élu, dans l’optique de lui piquer sa bagnole, j’me dis qu’ça doit pas tourner très rond dans leurs caboches.
Parce que forcément, ça n’a pas raté, tu penses bien. Déjà sur les nerfs parce que sa chérie l’a trompé sans vergogne avec la faucheuse, le père Keanu n’allait pas se laisser dégommer les cervicales par trois allumés désireux de lui piquer son dernier plaisir terrestre. Et puis surtout, dans leur quête du canasson bien dressé, les salopards ont tué son petit clébard, celui que sa défunte femme lui avait offert comme lot de consolation; cette cocotte boule de poil qui ne pisse même pas partout et lui fait des câlins au réveil. J’te le dis, ce chiot tout mignon, c’était le canin idéal. Alors ni une, ni deux, Keanu se remémore son ancienne vie, cette époque où il dégommait du salopard sur commande, juste pour le shoot d’adrénaline que ça impliquait. L’art de buter, ça ne s’oublie pas, les trois enfoirés vont souffrir à n’en pas douter ! Et si dans le même temps, Keanu doit buter toute la grande famille mafieuse des trois morveux, qu’à cela ne tienne, la défonce n’en sera que meilleure.
D’un pitch ultra classique qui tient sur un post-it, David Leitch et Chad Stahelski tirent un revenge movie à l’ancienne, une bobine énervée qui ne joue à aucun moment la carte du réalisme, mais y va joyeusement dans la violence. Quand Keanu sort le pétard du holster, c’est pour augmenter le bodycount à la manière d'un TGV avalant le rail : la densité de macchabés au mètre carré explose en même temps qu’on comprend joyeusement que son inflation sera exponentielle. John Wick, c’est une récréation sous créatine, une caméra qui ne recherche pas l’esthétique mais la percussion, un script qui ne se cantonne qu’à l’escalade entreprise par un ex-hitman pour défoncer son record personnel de headshot à la minute et quelques idées qui font mouche, comme cet hôtel pour énervés de la gâchette tenu, les yeux fermés, les bons tuyaux activés, par un lieutenant Daniels en grande forme.
Parce que John Wick c’est aussi ça, un défilé de trognes qu’on aime retrouver à l’écran. Bien sur il y a Keanu, d’une inexpressivité parfaite pour faire de son hitman un mec classe qui a le palpitant stable, mais on retrouve aussi Whilem Dafoe et puis plein d’acteurs récurrents des meilleures prod' HBO, comme le pauvre homme clébard de Game of Thrones ou le big Chief têtu qui a laissé ses plumes à la Nouvelle Orléans. De quoi esquisser un sourire à chaque rencontre.
Sans être une réussite totale, il lui manque en effet un peu d’ambition et des enjeux plus développés, John Wick reste une belle récréation sous acide qui fait le job sans se prendre la tête. Une séance grasse, bien gaulée, marrante et généreuse en tronches éclatées : et bien moi, je n’ai pas envie de faire la fine bouche, je dis merci.