[Alegas] Mes Critiques en 2015

Modérateur: Dunandan

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2015

Messagepar angel.heart » Jeu 05 Fév 2015, 18:38

Perso, ma critique est pour la version courte.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2015

Messagepar Val » Jeu 05 Fév 2015, 19:50

Si on commence à diviser pour chaque film ayant eu des montages différents, on a pas fini. Je ne vois pas trop l'intérêt perso.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2015

Messagepar Mark Chopper » Jeu 05 Fév 2015, 19:52

Les deux montages d'Apocalypse Now, ma note varie et pas qu'un peu.
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Charade - 7/10

Messagepar Alegas » Jeu 05 Fév 2015, 19:54

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Charade de Stanley Donen
(1963)

Première fois que je regarde un film de Stanley Donen qui n'est pas une comédie musicale, et même si j'apprécie la façon dont le réalisateur transpose son style dans un nouveau genre, j'ai un peu l'impression que le bonhomme y perd un peu de son identité. Charade, pure comédie policière à l'influence hitchcockienne évidente, a sûrement été confié à Donen pour deux raisons : sa spécialisation dans la comédie et le fait qu'il avait déjà tourné un film, Funny Face, avec Audrey Hepburn sur Paris. Pour le reste, difficile d'y trouver ce que Donen livre habituellement, et notamment sa maestria visuelle. Pire encore, on le sent mal à l'aise dès qu'il s'agit de filmer des scènes fortes (voire même des scènes banales, en témoigne la scène de l’appartement vide avec le faux plafond visible et la perche qui rentre dans le champ à plusieurs reprises :evil: ), en témoigne les rares séquences d'action/poursuites qui se révèlent bien mollassonnes. Le script en lui-même est finalement sans réelles surprises, puisque la comédie prend toujours le pas sur l'aspect purement policier. Il en résulte néanmoins des séquences vraiment très drôles, comme celle de la messe funéraire qui vaut son pesant de cacahuètes. Côté casting, ça assure plutôt bien, sachant que ce genre de films ne demande pas grand chose non plus. Hepburn est très bien (par contre aucune idée de ce qu'elle avait à l'époque mais là elle a littéralement la peau sur les os), Cary Grant fait du Cary Grant (et en profite pour se taper Hepburn, entre lui et Astaire je vas finir par croire qu'elle aimait embrasser les vieux) et on a James Coburn qui se révèle meilleur dans la comédie que dans le western :mrgreen: . De la comédie sympathique, mais j'en attendais un peu plus de la part de Donen.


7/10
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Forêt d'émeraude (La) - 7,5/10

Messagepar Alegas » Jeu 05 Fév 2015, 21:34

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The Emerald Forest (La Forêt d’Émeraude) de John Boorman
(1985)


En voilà un beau film, mon préféré de Boorman avec Deliverance, film avec lequel il partage cette même obsession pour la nature, que ce soit dans un rôle narratif ou dans son illustration visuelle. Tout part d'une idée de base très intéressante, où un jeune fils se voit écarté de la civilisation pour vivre dans une tribu amazonienne avant de tomber sur son père qui le cherche depuis des années. Une histoire simple qui brasse énormément de thématiques que Boorman s'empresse d'utiliser au maximum, et notamment le questionnement des liens du sang. Souvent considéré comme un simple film écologique, The Emerald Forest est pourtant bien plus que ça, allant jusqu'à traiter de façon réaliste l'opposition des hommes à travers les traditions et le langage, le tout sans jamais perdre de vue l'essence même du récit avec cette relation père-fils touchante (la première rencontre est d'une beauté absolue). On pourra peut-être pester sur une seconde moitié un peu moins captivante, la faute à une tribu indigène adverse traitée de façon un peu trop manichéenne, ou sur un épilogue qui verse trop facilement dans le happy-end là où une conclusion moins extrême aurait été bienvenue, mais il n'empêche que Boorman maîtrise parfaitement son métrage, notamment à travers une mise en scène qui confirme qu'il était l'un des meilleurs quand il s'agissait de tourner dans du décors naturel. Un beau film malheureusement toujours d'actualité.


7,5/10
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Classe Tous Risques - 7,5/10

Messagepar Alegas » Ven 06 Fév 2015, 00:35

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Classe tous risques de Claude Sautet
(1960)


Pour un second film et une première incursion dans le polar, autant dire que Claude Sautet étonne et impressionne. Ce qui, à première vue, pourrait paraître comme un simple film de gangster avec une construction scénaristique basique (je me suis surpris à attendre un climax final sous forme d'un braquage qui n'est finalement jamais arrivé) se révèle être finalement une sorte de requiem audacieux et presque ambitieux sur les valeurs des hors-la-loi. En mettant en scène l'histoire d'un truand effectuant un retour difficile dans son pays, Sautet et José Giovanni (qui signe une nouvelle fois des dialogues sacrément bons) jouent la carte de l'anti-spectaculaire au profit de quelque chose de l'ordre de l'intimiste. Si, sur le papier, on pourrait penser à du Melville, le film part dans une toute autre direction en plaçant beaucoup plus l'émotion au centre du récit, notamment par une storyline intelligente qui voit le héros séparé de ses enfants pour leur propre bien.

Ainsi, le métrage est globalement moins froid qu'un Melville, et multiplie les séquences où Ventura doit faire face à une situation qui le prend totalement de court (la scène de la plage). Même formellement, Sautet ne cherche jamais à reproduire Melville (et tant mieux) et pose ainsi un style sobre mais efficace qu'il réutilisera pas la suite. En revanche, là où le film excelle, c'est évidemment du côté du casting où Sautet fait déjà ses preuves de formidable directeur d'acteurs. Ventura, comme à son habitude, en impose mais fait preuve ici d'une fragilité touchante et inattendue. Quand à Belmondo, moi qui n'aime pas spécialement l'acteur à la base, il est ici vraiment très bon en jeune roublard en totale opposition avec les anciens collègues du héros. Le duo fonctionne à merveille, ce qui permet au film de créer une très forte empathie avec de tels personnages. Une très bonne surprise de la part d'un film dont je n'attendais finalement pas beaucoup, et qui confirme tout le bien que je commence à penser envers le cinéma de Claude Sautet.


7,5/10
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Re: Charade - 7/10

Messagepar Nulladies » Ven 06 Fév 2015, 06:44

Alegas a écrit:
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Charade de Stanley Donen
(1963)


7/10


Ah tiens, surprenantes, ces réserves. Pas revu depuis longtemps, mais j'en garde un souvenir ébloui, sans doute aveuglé par l'aspect comédie et le charme des acteurs...
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2015

Messagepar Kakemono » Ven 06 Fév 2015, 13:11

Pareil pour Charade, j'en garde un excellent souvenir.

Pour La Forêt d'Emeraude, je me souviens l'avoir découvert très jeune et d'avoir été marqué pas ce film. En le revoyant l'année dernière j'avais quelques appréhensions mais elles se sont vite envolées tant ce film est maitrisé. :super:
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Inherent Vice - 4,5/10

Messagepar Alegas » Ven 06 Fév 2015, 13:11

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Inherent Vice de Paul Thomas Anderson
(2015)


Sacré douche froide avec ce film, qui est du coup le premier film de Paul Thomas Anderson que je trouve très moyen. Jusque là, même dans ses œuvres plus mineures comme Hard Eight, j'arrivais toujours à trouver mon compte et des justifications concernant certains choix de traitement. Avec Inherent Vice, je me retrouve devant un film qui non seulement me fatigue au plus haut point, mais surtout dont je ne comprend pas spécialement l'intérêt , surtout vu la façon dont Anderson a procédé à son adaptation. Au final, le sentiment de se retrouver devant un Cosmopolis-bis est grande, tant l'impression de voir le livre adapté au mot près, sans aucune nuance ou travail de réécriture derrière, est permanente. Que l'intrigue ne raconte pas grand chose, c'est quelque chose que j'aurais pu aisément pardonner si en substance le film arrivait à poser un point de vue sur ce qu'il montre (à savoir la décadence totale d'une génération et d'une société, à la manière d'un Boogie Nights), mais ce n'est pas le cas, loin de là.

Inherent Vice, c'est finalement une simple succession de scénettes, chacune faisant progresser (ou pas) l'intrigue (incompréhensible par moment) de façon lente, et mettant en lumière un des nombreux seconds rôles le temps d'une dizaine de minutes avant qu'il disparaisse pour le restant du métrage. Que ce procédé fonctionne sur le support littéraire soit, mais au cinéma, où le spectateur demande un minimum de cohésion et de rationalisation, cela donne un résultat profondément ennuyeux et forcé. Quand à l'aspect comédie, malgré quelques gags vraiment très réussis (tout ce qui touche à Josh Brolin, le passage où Phoenix regarde la photo du bébé), il donne l'impression de n'être jamais réellement assumé, la faute à un rythme léthargique qui fait que l'on attend avec impatience le prochain gag pour nous sortir de notre torpeur. A partir de là, deux hypothèses : soit Anderson a réussi à plonger son spectateur pendant plus de deux heures dans un état second, à la manière du personnage principal, soit il a tout simplement raté la rythmique de son métrage. Même niveau mise en scène, difficile d'y trouver son compte. Là où l’extrémisme formel de The Master pouvait être oublié grâce à une photographie magnifique, Inherent Vice se complaît dans le plan long pour pas grand chose, ce qui donne l'impression constante de voir Anderson tenter au maximum la patience de son spectateur.

Enfin, côté casting, c'est déjà plus convaincant. Alors oui, on se fout totalement de ce qui arrive aux personnages, d'autant que la majorité n'est jamais visible plus de dix minutes, mais ils sont indéniablement réussis et bien interprétés, à quelques exceptions près comme celui d'Owen Wilson dont je n'ai toujours pas compris l'utilité. Mention spéciale au personnage de Josh Brolin qui repousse à chaque scène les limites du WTF. Il paraît que le livre de Pynchon est chiant comme la mort, on pourrait donc dire que Inherent Vice est une plutôt bonne adaptation, pour le reste c'est quand même franchement dommage de voir Paul Thomas Anderson réaliser un film aussi pépère, lui qui a justement su perfectionner sur de longues durées des rythmes frénétiques. Son premier mauvais film donc, ça fait mal.


4,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2015

Messagepar Nulladies » Ven 06 Fév 2015, 13:21

Ah merde... Je lis pas pour le moment, la note me suffit et m'inquiète au plus haut point. J'avais déjà été un peu échaudé par son précédent, et je me disais que la comédie serait une bonne façon de sortir de sa pesanteur...
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2015

Messagepar Alegas » Ven 06 Fév 2015, 13:23

Loin de là, autant The Master j'avais aussi trouvé ça longuet mais le sujet était passionnant, autant ici ça n'a quasiment rien à raconter, ça en est désespérant.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2015

Messagepar Nulladies » Ven 06 Fév 2015, 13:25

Et ben, ça promet...
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2015

Messagepar elpingos » Ven 06 Fév 2015, 14:12

Aïe :(
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Re: Charade - 7/10

Messagepar maltese » Ven 06 Fév 2015, 18:09

Nulladies a écrit:
Alegas a écrit:
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Charade de Stanley Donen
(1963)


7/10


Ah tiens, surprenantes, ces réserves. Pas revu depuis longtemps, mais j'en garde un souvenir ébloui, sans doute aveuglé par l'aspect comédie et le charme des acteurs...


Bah, ne te sens pas aveuglé, c'est très bien Charade et puis voilà :nono:
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Jenny - 7/10

Messagepar Alegas » Sam 07 Fév 2015, 00:00

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Jenny de Marcel Carné
(1936)


C'est parti pour une rétrospective Marcel Carné histoire de bien commencer l'année. Et déjà grosse surprise dès ce premier film pourtant loin d'être connu et qui fascine par cette capacité du réalisateur qui, dès ses débuts, arrive à s'imposer comme un regard perçant et pertinent sur des personnages en phase avec leur époque, grandement aidé par un script dont Jacques Prévert s'occupait déjà des dialogues. Ne serait-ce que le script de base est plutôt étonnant, se construisant en deux parties bien distinctes, l'une faisant la part belle à la découverte d'un mode de vie pendant que le second entre dans un triangle amoureux assez pervers. Si le métrage n'a pas encore l'ampleur et l'ambition des futurs films de Carné, on y trouve déjà son goût pour les amours torturés, les personnages critiquables par leur façon de vivre (Carné avait un goût certain pour ceux qui vivaient au sein de la société tout en étant moralement en marge) ou encore pour les fins sacrément ambiguës (ici on évite la tragédie qu'on aurait pu attendre, mais on est très loin d'un happy-end).

Il y a déjà un petit côté Les Enfants du Paradis avant l'heure, non seulement pour le triangle amoureux, mais aussi pour cette façon de Carné de représenter un monde à part (ici celui de la nuit) tout en développant des personnages qui tentent de vivre à l'encontre du système et qui, malgré tous leurs efforts, n'y arriveront pas. Si Jenny ne bénéficie pas encore de la mise en scène inspirée d'un Carné, il n'empêche qu'il y fait déjà preuve d'un vrai sens de la mise en scène via des mouvements de caméra élégants et des cadres travaillés. De même pour la direction d'acteurs, excellente, qui me permet l'actrice Françoise Rosay, bouleversante dans ce rôle de femme à qui la vie va jouer un tour bien cruel. Pas spécialement un grand film, mais pour un premier essai c'est franchement étonnant et admirable de la part d'un Marcel Carné qui confirmera évidemment par la suite.


7/10
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