Queen and Country de John Boorman
(2015)
Déception, je crie ton nom. De la part d'un réalisateur comme John Boorman, aux thématiques appuyées le long de son œuvre, je m'attendais au minimum à un film dans lequel je pourrais sauver au moins une sorte de bilan sur une carrière s'étendant sur des décennies. Non pas qu'un dernier long-métrage doit forcément synthétiser ce qu'il a eu avant, mais j'estime que lorsque le dernier film est un choix, surtout de la part d'un réalisateur avec un minimum de talent, j'attends tout de même qu'il se pose comme une conclusion, ce qui n'est clairement pas le cas de ce Queen and Country. Du coup, comble de l'attente, on se retrouve devant un film qui donne plutôt l'impression d'être une œuvre de jeunesse, avec sa mélancolie ambiante et son innocence à fleur de peau. Chose encore plus étonnante, Boorman se permet quelques choix qu'il n'avait que rarement opté jusque là, notamment dans ses changements de ton. Du coup, à peu près tout le film, à l'exception d'un plan final hautement symbolique, donne cette impression que ce dernier métrage n'en est pas un, mais peut-être est-ce là justement l'intention de Boorman. Mais même est ignorant cet aspect, le film reste ce qu'il est : une comédie assez poussive dans le milieu de l'armée britannique. Alors oui, le script fonctionne par moment, mais nombreux sont les défauts récurrents, à l'image de ce personnage secondaire, sidekick du héros, qui en énervera plus d'un. La surprise étant de constater que le film décolle enfin dans une partie romantique vraiment jolie, mais vite abandonnée par Boorman, ce qui donne l'impression qu'il ne savait pas vraiment quoi en faire. Un film assez anecdotique pour conclure une filmographie thématiquement pertinente, dommage.
5,5/10