I'm a fiend for mojitos.
Miami Vice de Michael Mann
Afin de se préparer à l'arrivée de Blackhat, il fallait redonner une seconde chance à Miami Vice, il faut avouer que cela passe beaucoup mieux à la seconde vision mais cela ne cache pas pour autant le script anémique de Micheal Mann.
Le début cash est bien tendu magnifié par le sens du cadre de Michael Mann qui tente des angles, des mouvements de caméra toujours au plus près de l'action, une poignée de plan très granuleux qui ont du être shooté en résolution inférieure, un parti pris esthétique numérique qui est payant pour un film se déroulant en grand partie de nuit sans atteindre le summum plastique qu'était Collatéral, cela donne une véritable force aux images que Mann nous propose, au splin urbain à la sauce Miami : jet, offshore, voiture de course, une bonne montée d'adrénaline auquel d'innombrables acteurs talentueux se bousculent même pour figurer au 3ème plan, dommage que cette frénésie ne soient reproduite qu'en fin de film avec une superbe fusillade qui prend aux tripes. Mann reste le maître du genre.
Quel dommage que le scénario possède cet énorme ventre moux, plus aucune tension, ni suspense et quelques choix douteux de soundtrack, la pillule passe mieux la seconde fois, car Colin Farrell s'avère bien plus impliqué que dans mes souvenirs (on ne voit en aucun cas les excès de cocaine à l'écran), il est même vraiment convaincant, le centre, le coeur du film est sa superbe relation avec la magnifique Gong Li qui offre certainement la palette de jeu la plus subtile du métrage en business woman aimante et manipulatrice, cette amour impossible, furtif qui offre une magnifique parenthèse à la Havane ou Mann arrive en quelques plans inspiré à faire transparaitre son amour exigeant du cinéma.
On ne peut pas en dire autant de l'autre couple du film, Jamie Foxx ne joue pas un instant à l'écran, il est lui même dans sa pire caricature à réciter il faut le dire des dialogues relativement ineptes ou participe à des scènes totalement gratuite (la douche
), heuresement que cela reste secondaire. Du coup toute la partie infiltration à laquelle Mann veut imposer sa patte sérieuse, calculé et professionelle, un ton que j'apprecie auquel je suis receptif mais ici cela ne fonctionne qu'à moitié tellement l'intrigue est grossièrement écrite dans ses enjeux, se résumant à une succession de discussion débordante de testostéronne cliché qui joue la carte de l'anti émotion/spectaculaire de quoi dérouter le spectateur lambda qui s'attendait à un buddy movie bien plus cool et décontracté à l'image de la série TV.
On en ressort avec le gout amère du Mojito à la bouche, uniquement centré sur son couple principal et agrémenté de quelques péripéties cela aurait pu donner un grand film mélancolique sur le temps qui passe, trop bon pour durer (Time is Luck, Luck ran out), en l'état cela reste un effort agréable et prenant par moment mais relativement mineur dans la filmographie de Mann.
7/10