Thanks.
Je te conseillerais plus Homicide, en effet. Mais les trois sont très difficilement trouvables, surtout en France. Y'a des DVD en import mais c'est un peu galère.
Sinon:
Saison 2
"- Hope is all we have !
- No. All I have iz Oz."
La saison 2 démarre dans le bain des émeutes de la fin de saison précédente, et par un premier épisode très « Homicide : Life on the street »-esque avec presque une heure d’enquête sur les responsables du gros bordel qui a amené à la mort de huit détenus et des dizaines de blessés. L’épisode, s’il ne brille pas par sa mise en scène particulièrement soignée (Nick Gomez étant un réal classique de networks) amène tout de même tout ce qui fera le sel de cette saison, puisque les répercussions des émeutes, qu’elles soient judiciaires ou politiques, se feront ressentir pendant encore longtemps. La vérité est omise, masquée, pour protéger son statut. Mais rien n’est simple à Em City. Si on cache la vérité, c’est surtout pour soi-même survivre, même quand on est maton. Puisque la vie est une pute et puis tu meurs, comme disait l’autre, alors faut bien continuer à faire vivre ses gosses, même si on parjure, même si on tue. Que l’on tue pour se venger ou pour survivre, cela revient au même, à Oz, puisque tout le monde est un pêcheur. Pendant ce temps là, McManus essaie d’apprendre de ses erreurs et construit un programme d’éducation en brandissant ses grands principes moraux, et tente de les imposer à ses détenus. Comme d’habitude, cela amène à la catastrophe, puisque dans la jungle de Oz, l’homme est un loup pour l’homme. Il est en danger permanent, et pour survivre, il doit se défendre. Et à Oz, il ne se défend pas avec des mots. Bel exemple bien cynique, une fois de plus, avec ce personnage de Poet, un dramaturge, donc, qui s’aide de son talent pour les mots pour se faire publier hors les murs de la prison, qu’il réussira même à quitter, tout ça pour revenir quelques semaines plus tard. Pourquoi ? Parce qu’en quittant Oz, il a gardé en lui ses péchés et ses addictions, qui l’ont amené à se défendre pour sa vie et à tuer de nouveau. Retour à la case départ, vous n’empochez pas 20 milles francs. L’espoir n’est rien, Oz est tout ce que vous avez. Fontana enfonce le clou avec l’histoire du viol de la fille du doyen en imprimant dans les pensées de ses personnages que nul n’est à l’abris de ses pulsions cognitives, même Glenn, pourtant un modèle d’équilibre mental et physique, qui s’en prendra à un détenu latino parce que sa fille s’est faite violée par un latino. Perdre son compas moral, c’est ce qui vous arrive si vous franchissez la porte d’une prison, quel que soit votre poste ou votre statut. C’est comme une maladie qui s’implante en vous et qui vous ne lâche pas. Cette saison est aussi celle de Ryan O’Reily, un personnage qui était beaucoup ambigu et intéressant en saison 1 et qui devient un peu lourd au fil du temps, à l’image de son histoire avec l’infirmière Nathan. Son équilibre reviendra plus tard avec l’arrivée de son frère à Em City. Mais comme en saison 1, Oz, c’est surtout Tobias Beecher, qui après s’être émancipé de l’innommable Schillinger, fait la rencontre de Keller, joué par Christopher Meloni. Un personnage fantastique de plus et une histoire d’amour/haine vraiment passionnante à suivre. Tout de suite, l’alchimie est explosive et chacune de leurs interactions laisse le doute sur la finalité de la scène. Que ça finisse en longue étreinte amoureuse ou en scène de violence crue, un vrai duo est né et il va marquer la télé à tout jamais. On note aussi dans cette saison l’arrivée du côté mystique du show, tant par la fantaisie plus prégnante des monologues de Hill dans son cube de verre, que par la spiritualité naissante chez Adebisi qui le mène jusqu’aux frontières de la folie ; ou par les mises en scènes toujours plus stylisées des arrestations de chaque détenu. Un petit truc que la série va installer, petit à petit, tant dans la forme, que dans le fond. Une très bonne saison, donc, avec une légère surdose irlandaise et latino, mais qui va plus loin dans ses thématiques et qui pousse son style jusqu’à l’affirmation d’un vrai show à part, prêt à entrer dans la légende (de la saison 4, on en reparlera…).
7.5/10