Un film à la gloire des Navy Seals, dans la droite lignée de la
Chute du faucon noir. Ce que j'ai bien aimé, c'est que là où ça aurait pu jouer à fond la carte du patriotisme exacerbé (d'autant que c'est basé sur des faits réels), ça adopte en fait complètement le point de vue de ces soldats hyper entraînés. Le début sous forme de docu-fiction nous met tout de suite dans l'ambiance avec un entraînement burné, de survivor, qui montrent de quel métal ils sont faits. Certes, la psychologie des personnages est peu développée, mais leur charisme (de vrais bonhommes), leur sens de la fratrie, et les petits détails autour de la famille, sont suffisants pour qu'on s'attache à eux.
Comme dans
La chute du faucon noir, on a affaire à une mission d'infiltration et d'élimination contre un chef ennemi qui a mal tourné (le cadre est par contre très différent avec un environnement naturel qui ne sera pas à leur avantage). On sent bien la tension qui monte au côté des personnages, avec l'attente, les ennuis techniques, et enfin un choix cornélien d'une importance primordiale (entre leur code d'honneur et la réussite de la mission), qu'ils vont payer très cher. Le ton est ainsi très réaliste, et on maintient ce cap jusqu'au bout. Et quand enfin ça se tire dessus, ça envoie du lourd, c'est très immersif (gros travail sur le son et l'image), et on a mal pour eux.
Présentés comme des surhommes, même à 5 contre 40, ils préservent ainsi une grosse combativité en dépit des blessures (ça m'a scié le jeté de la falaise), bien qu'à un moment donné, ils perdent un peu le nord, ce qui est compréhensible vu leur situation apparemment désespérée (mais ils ne le sont jamais). Etant donné qu'on se sent proches d'eux de bout en bout (leur code d'honneur, du sacrifice, et de la famille), c'est d'autant plus viscéral et éprouvant. Quant aux Talibans, s'ils sont présentés tels qu'ils le sont habituellement, à savoir des barbares sans code d'honneur ni indulgence, on ne peut pas dire que ce soit complètement manichéen en dépit des apparences, grâce à une alliance inattendue qui apporte un regard nuancé sur le peuple afghan. Et puis c'est oeil pour oeil, le sous-texte idéologique est presque absent.
Bref, un film qui ose aller au bout de son approche pro Navy Seals, mais sans faire du patriotisme gratuit pour autant. Car du simple film de guerre aux enjeux géopolitiques, on bascule très vite vers le pur
survival en milieu hostile. On aurait peut-être pu se passer de l'album photo à la fin qui en rajoute une couche dans le mélo, mais ça peut se comprendre vu la dimension tragique et poignante de cette histoire au fond véridique. Avec
La chute du faucon noir, on tient là l'un des meilleurs films du genre (la guerre "moderne"), où l'héroïsme, et surtout le sens du
brotherhood et de l'honneur, sont placés au-dessus du reste, si bien qu'on se surprend à oublier le pourquoi du comment.
Note : 7.5/10