[Dunandan] Mes critiques en 2015

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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

Messagepar Alegas » Ven 09 Jan 2015, 20:30

Et ouais, un très grand film celui là. :love:

Mais ça manque de critiques de la part de ceux qui l'ont vu je trouve. :mrgreen:
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

Messagepar Dunandan » Ven 09 Jan 2015, 20:34

Ben c'est un peu difficile de trouver les mots tant ça pue la maîtrise... :mrgreen:. Et dire que c'est un premier film, ça va être dur pour ce réalisateur de garder le rythme ^^.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

Messagepar Mark Chopper » Ven 09 Jan 2015, 20:35

Voilà, tu as vu un des trois meilleurs films de l'année.

Ton rattrapage a tout de suite plus de gueule :mrgreen:

(Ce n'est pas son premier film, mais bon a priori on ne manque rien en l'évitant le premier.)
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

Messagepar Dunandan » Ven 09 Jan 2015, 20:39

Ah oui exact, second. Je croyais qu'il s'agissait d'un court-métrage.

Je voulais finir en apothéose :mrgreen:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

Messagepar Mr Jack » Sam 10 Jan 2015, 00:23

dunandan a écrit:Ben c'est un peu difficile de trouver les mots tant ça pue la maîtrise... :mrgreen:.


C'est clair, perso j'étais un peu à bout de souffle à la fin du film et en général quand je suis comme ça je sais pas mettre des mots sur mes émotions. :|
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

Messagepar Dunandan » Sam 10 Jan 2015, 00:29

Parfois je commence justement par "mes mots me manquent" (ou un truc du genre), et ça se débloque tout seul ^^. Parfois...
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

Messagepar Alegas » Sam 10 Jan 2015, 02:15

Ouais ça m'arrive aussi parfois de l'user cette méthode. :mrgreen:
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Only lovers left alive - 8/10

Messagepar Dunandan » Dim 11 Jan 2015, 04:39

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Only lovers left alive, Jim Jarmush (2014)

Joindre le style underground (si cher à Jim Jarmush) aux codes du mythe vampirique, il fallait y penser. Et dès le premier plan, en un fondu enchaîné, on est plongé dans l'univers si particulier de ce réalisateur, de qui j'avais beaucoup aimé Ghost Dog, Dead Man, et Broken Flowers, qui étaient aussi de belles preuves de fusion réussie. Riffs de guitare qui nous plongent dans une sorte de transe, ambiance nocturne enivrante, solitude mélancolique portée par deux amants de la nuit d'un autre monde, vivant au coeur d'un monde mystérieux qui leur échappe en partie. Pas de doute, il s'agit bel et bien de sa patte. Une invitation au voyage ou à l'errance, au côté d'Eve et Adam, tous les deux d'étoffe différente, mais irrésistiblement attirés l'un vers l'autre, alors qu'ils habitent chacun à l'autre bout du monde.

J'aime beaucoup l'approche minimaliste de Jim Jarmush, cette dernier apporte une esthétique visuelle et sonore propice à l'évasion. Nul besoin de script trop approfondi, ses images, gorgées d'une étrange émotion lorsque défilent ces photos, écrits, ou instruments de musique d'un autre temps, parlent d'elles-mêmes. Mais ce sentiment extatique vampirisant la pellicule (culminant lorsque ce nectar humain est absorbé, telle une drogue) est toujours accompagné d'une tonalité un peu morbide. Et à côté de cette sensation de flotter entre plusieurs époques passées, les contraintes de la réalité ne sont jamais très loin. Des "rencontres" toujours imprégnées d'un mélange de romance pudique, de mysticisme, de pragmatisme, et d'humour noir. Le résultat est réellement envoutant, hypnotisant.

Bref, on aurait pu continuer des heures et des heures sans creuser le script davantage, Jim Jarmush parvenant très bien à élaborer cette terrible atmosphère hybride, sans pour autant s'abimer dans une contemplation vide de sens. Mais un élément perturbateur va remettre le film sur des rails un peu plus conventionnels avec l'arrivée de la soeur de l'amante, bien plus contemporaine qu'eux en esprit et en actes. Un choc de cultures frappant, qui stoppe durant un temps, heureusement provisoire, cette sensation de transe, pour introduire un schéma familial plus proche de nous, et qui tranche paradoxalement avec la tonalité irréelle du film. D'ailleurs, ce film est aussi ça, un choc de culture sensoriel, musical, mental, géographique, figuré entre-autre par cet aller-retour entre Détroit et Tanger, ce qui donne lieu également à des réflexions sur notre monde, les connaissances d'un passé révolu, ou des prévisions prophétiques, semble-t-il produites par des siècles et des siècles d'observation de ces deux créatures de la nuit.

Ce qui ne veut pas dire que les codes du film vampirique soient passés à la trappe, mais ils sont simplement passés à la moulinette de Jim Jarmush et sa vision bien personnelle. Après Morse (qui avait utilisé le genre pour traiter du coming of age), Thirst (et ces étranges ruptures de ton si caractéristiques du cinéma coréen "nouvelle vague"), voici donc une nouvelle revisite très intéressante du genre, en transformant les protagonistes en sortes de rock-star constamment stone, en apesanteur, mais non moins conscients de la dégradation lente mais tristement inéluctable d'un état du monde et de l'espèce humaine. Une réflexion sur l'héritage et cette dimension cosmique qui nous environne, tout en filigrane, laissant un goût amer. Et une représentation du vampire éloignée des habituelles bêtes assoiffées de sang, bien que cet instinct finit par les rattraper en un dénouement final qui renoue avec l'imagerie classique (il faut bien bouffer), tout en étant teinté d'un romantisme à fleur de peau, parfaitement incarné par le duo d'acteurs et la caméra pudique et gracieuse de Jim Jarmush.

La magie de ce film, ce sont donc ces confluences d'atmosphères, de thèmes plus ou moins suggérés, qui s'entrelacent autour de ces deux amants d'outre-tombe, de ces errances spatio-temporelles qui en émanent. Poétiquement sombre et enivrant.

Note : 8/10
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

Messagepar osorojo » Dim 11 Jan 2015, 11:32

Ah bah ouais, cool, belle critique Dun' :super:

Je me doutais que ça allait te plaire, il est vraiment chouette ce Jarmush ! :chinese:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

Messagepar Dunandan » Dim 11 Jan 2015, 11:37

Yep, merci pour le conseil Oso, j'avais oublié que j'appréciais autant le style de Mr Jarmush :super:

Cette ambiance quoi :bluespit:, je le conseille d'ailleurs à tous ceux qui apprécie ce genre de film atmosphérique (mais sans être vide/incompréhensible pour autant)
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

Messagepar Velvet » Dim 11 Jan 2015, 11:38

:super: :super:
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Fruitvale Station - 6,5/10

Messagepar Dunandan » Mar 13 Jan 2015, 21:29

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Fruitvale Station, Ryan Coogler (2014)

Petit film indépendant qui a eu un énorme succès à Sundance. En principe, j'avoue que je ne suis pas spécialement fan des propositions de ce festival qui offrent souvent la même recette, en jouant avec le ton doux-amer et les émotions du spectateur. Et ça ne manque pas ici. Mais ce qui est quand même appréciable, c'est l'absence de dénonciation (au choix : contre le racisme, la police, la drogue...). On se contente de "montrer", certes avec un point de vue toujours discutable lorsqu'il s'agit de traiter d'un fait divers aussi récent et qui a créé une telle sensation, mais doté tout de même d'une certaine nuance.

Après une brève incursion doc' qui nous annonce la réalité comme une baffe, on assiste ainsi à des tranches de vie qui nous présentent cet Oscar comme un mec normal, avec sa petite famille, ses potes. On nous donne au début la fausse impression d'une réhabilitation difficile pour cet ex-taulard, mais finalement, on fait tout pour qu'on le prenne en sympathie malgré son passif. Un procédé narratif un peu facile mais qui fonctionne.

Puis arrivent ces trente dernières minutes d'une tension et d'une émotion brutes, d'un réalisme saisissant. Bref, ce film vaut surtout pour le choc empathique qui en ressort, mais qui est aussi doté d'un certain effort de nuance. Pas de coupable désigné. Seulement une situation absurde et des victimes (je comprends bien sûr la famille et les amis d'Oscar dans le lot).

Le procédé narratif, comme je l'ai dit, est forcément discutable. On joue avec la sympathie supposée du spectateur, sa capacité à s'identifier avec le personnage (peut-être un peu trop beau pour être vrai). Cet effort de s'en sortir est un coup classique, ce qui nous "prépare" ensuite à une belle mandale en bout de pellicule (et avant ça, cette bro' attitude dans le train avant le décompte de la nouvelle année est tout simplement belle et touchante, la plus belle scène du film). Mais tout de même, si on garde ce petit sentiment de s'être fait manipulé, on ne peut que saluer cet effort de se sentir proche des personnages, et ce qui est un bel hommage envers cette population pas toujours gâtée par la vie et qu'on stigmatise du doigt (parfois à raison, et c'est aussi souligné dans le film).

Note : 6.5/10
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Gabrielle - 6/10

Messagepar Dunandan » Mer 14 Jan 2015, 01:00

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Gabrielle, Louise Archambault (2013)

Gabrielle, c'est Le 8ème Jour à la façon québécoise. En termes de réalisation, on ne peut pas dire que ce soit bien fichu. A part quelques rares scènes où on effleure l'expérience troublée du monde de ces personnes ayant la déficience intellectuelle, on a l'impression de regarder un épisode de Plus belle la vie. Mais ce film se rattrape par son approche juste et sincère de son sujet, portée par ses interprètes plus vrais que nature (et pour cause, la plupart ne jouent pas), Gabrielle en tête.

Si tout ce qui entoure l'histoire de Gabrielle n'est pas des plus passionnants (sa soeur qui veut rejoindre son amoureux à l'autre bout du monde, et ces parents qui s'inquiètent pour la vie amoureuse de Gabrielle et ses implications bien concrètes), dès que celle-ci revient au devant de l'écran, son "combat" pour la normalité dans l'amour et l'indépendance se révèle touchant, car on sent qu'elle l'habite du dedans, sans tricher dans ses sentiments. Des thèmes qui tendent bien sûr vers l'universalité, mais je ne suis pas convaincu que le traitement parlerait pleinement à un public non québécois, tant j'ai retrouvé une manière de dire ou de faire typique des habitants de la Belle Province (et pas seulement les DI) qui n'est pas forcément compréhensible au premier venu.

Mais s'il faut peut-être un peu de temps pour le spectateur non initié pour digérer un vocabulaire marqué par ses particularités, l'émotion est bel et bien présente à chaque fois que ces personnes maladroites mais "belles" s'expriment par la chorale. Scènes simples dans le fond et la forme, mais porteuses d'espoir et pleine de sens, car c'est à ce moment là qu'elles peuvent être comme les autres, utiliser ces mots comme porte-parole de leur mal-être, exister sans que l'handicap soit prédominant (je ne suis pas fan du chansonnier, c'est le Sardou local, mais ses paroles sont percutantes). D'autre part, on peut regretter que ce film se conclue de manière aussi ouverte tant il laisse certaines choses en plan (ça ne règle aucun problème). Mais au moins parvient-il à s'exprimer sur une réalité globalement peu connue, et à défaire certains préjugés. Mieux, le message va plus loin que des mots ou une belle image, à travers une histoire d'amour contrariée qui ne demande qu'à être vécue. Un essai que certains trouveront bourré de bons sentiments, mais qui a le mérite de poser les bonnes questions, avec un regard pudique et néanmoins crédible.

Note : 6/10
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

Messagepar comICS-soon » Mer 14 Jan 2015, 01:26

Je viens de finir Fruitvale et pareil ouais :wink: C'est vraiment délicat de mettre en image une affaire comme ça. Du coup ils ont voulu donner un aperçu de sa vie sur 24h (avec le petit flashback) et ça m'a un peu refroidi. Trop de rédemptions et de bons sentiments d'un coup. Abandon de la drogue, révélation à sa copine, le chien, la discussion avec le blanc...
Ça reste très fort; les scènes en famille, avec sa fille, et dans le métro. Et l'affaire reste encore aujourd'hui révoltante.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

Messagepar Dunandan » Mer 14 Jan 2015, 01:41

Ouais, c'est la méthode Couet pour verser ta petite larme... :mrgreen:. Mais on dirait que ça fonctionne plutôt bien, car j'enrageais tout seul dans mon coin à la fin du film :evil:.

Et puis pauvre chien, Logan ne doit surtout pas voir ce film... :(
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