[Alegas] Mes Critiques en 2015

[Jed_Trigado]

Il te suffit de voir le très bon making of d'époque du film, Besson dit bien que c'est un rêve de jeunesse, on peut pas vraiment parler d'un scénario écrit sur plusieurs années (contrairement a Lucy) vu qu'il a laissé l'idée en jachère pendant des décennies.

[Mark Chopper]

Ouais, il disait ça à l'époque.

[Scalp]

Il a pas écrit de script pour le 5ème Element, ça se voit.

[Milkshake]

Lucy de Luc Besson
(2014)

Pendant un moment, je me disais que je pourrais très bien passer mon chemin, et ne rien écrire sur ce film qui ne mérite vraiment pas qu'on s'y attarde. Néanmoins, vu le succès public que connaît le film, je me dis qu'il n'y aura sûrement jamais assez d'écrits pour dénoncer la pauvreté qualitative du cinéma de Besson ces dernières années. Besson, c'est quand même un mec assez incroyable. L'un des rares a être capable de réellement m'énerver avec une simple vision de film. Donc après Malavita, son script pas drôle, son placement de Gorillaz et son casting honteusement utilisé, on a le droit à un film où Besson se surpasse dans la connerie, et livre son chef-d’œuvre de nullité. Évidemment, on pourrait dire ça d'un tas de film, mais là on tient clairement une perle, avec peut-être le blockbuster le plus idiot de ces dernières années, le pire étant de constater que Besson, en interview, est persuadé d'avoir réalisé le premier blockbuster intelligent de l'histoire. Le pauvre homme. Il paraît que le bonhomme a écrit son script pendant presque dix ans. Personnellement, je pense plutôt qu'il n'y a pas retouché depuis le collège, tant le scénario de Lucy donne l'impression d'être devant un essai théorique d'un ado boutonneux qui vient de découvrir un cours sur le cerveau humain et Matrix. Dans sa précipitation, il écrit les bases d'un actionner où tout a déjà été vu en mieux, et on obtient Lucy.

Je pourrais parler longtemps de tout ce qui ne va pas dans le film. Que ce soit de l'essai métaphysique où Besson livre sa version de Tree of Life, le passage où Morgan Freeman parle du cerveau humain sur des images d'animaux qui copulent, la métaphore de la gazelle quand Scarlett Johansson se fait capturer, la course-poursuite où l'action n'est jamais compréhensible, de ce bad-guy chef de mafia qui n'hésite pas à attaquer en tête de file des bâtiments officiels devant la police, de la clé USB, de Morgan Freeman qui surexplique tout, bref je pourrais tenir des heures, mais la conclusion reste la même : il n'y a strictement rien à sauver de ce métrage même pas assez drôle pour devenir un nanar. Quand à Scarlett Johansson, elle confirme sa tendance à choisir beaucoup trop régulièrement les chemins faciles pour sa carrière. Elle se contente donc d'afficher un regard bovin, son physique de rêve, et basta. Autant dire qu'on est loin de la jeune actrice de Match Point ou Lost in Translation. Peut-être bien l'un des pires films que j'ai vu de ma vie, avec la méchante impression que Besson se soit foutu de la gueule de chaque spectateur en 1H30. Au moins, à ce stade, je me rassure en me disant qu'il ne pourra sûrement jamais faire pire. Enfin j'espère...

0/10

Intrigué que le film soit le plus gros succès de son auteur (le film a rapporté 10 fois sont budget de 40 millions) donc j'y ai jeté un oeil, je pensais que ça délivrai au moins un minimum la marchandise niveau action, que dalle, il y a 2 pauvre fusillade et une course poursuite voiture rue Rivoli découpé n'importe comment

Le budget de 40 millions est passé où exactement ? Scarlett a du prendre au moins 10 millions et il y a des intermédiaire qui s'en sont mis plein les poches car l'argent ne se voit pas à l'écran.

Le film fait 1h20 si on enlève les images piqué du docu écolo qu'il a produit (au moins Malick quand il le fait cela s'imbrique parfaitement à son projet et à sa narration), le film doit faire 1h10. On ne peut rien raconter en 1h10 et le film ne raconte rien. C'est consternant.

Au moins Bay même quand il se foire et qu'il sait qu'il a une histoire totalement baclé (Transformers 4) il fait le minimum syndical niveau spectacle visuel bon ok il a 200 millions mais il propose des idées de plan, du money shoot blingbling. Ici rien, aucune idée de mise en scène, on a juste Morgan Freeman qui nous fait un cours d'anotomie et théorie de l'évolution en accéléré

Pauvre Scarlett qui n'a jamais été aussi mal fringué et dirigé, enfin cachetonner de cette manière si ça lui permet de porter à côté à bout de bras de vrai projet de cinéma comme Under The Skin (voir même dans une moindre mesure Don Jon). Tant mieux.

Choi min sik un tel acteur ne lui donner que cette caricature à jouer et 2 pauvres scènes, quelle honte. Au final c'est peut être le seul qui s'en sort.



Besson peut pas nous faire croire qu'il a mis 10 ans pour écrire cela il nous prend vraiment pour des cons, ce script il a été écrit en un weekend grand max.

-> Au moins Christopher Nolan quand il parle d'Inception, il a les couilles de dire que c'est juste une idée/pitch qui a muri dans sa tête pendant 10 ans mais qu'il a écrit le scénario en quelques mois, pas 10 ans.


Pour info voici la première page du scénario :

[Alegas]

"The end is 2001."

[osorojo]

Putain, c'est chaud

Don't interpret this as a pretention on my part. Non, jamais, vraiment

[Mark Chopper]

Dites-moi que c'est un fake.

[Pathfinder]

Putain, vous m'intriguez avec tous ces 0, la clé USB, toussa... Vous avez gagné, je viens de le (re)choper en Albanie et je vais tenter de le voir en entier, cette fois ci...

[Alegas]

Grand Piano de Eugenio Mira
(2013)

Ce film, c'est un peu l'image même du métrage très inspiré dans sa première moitié, et qui se vautre totalement dans sa seconde, au point de laisser l'impression d'un immense gâchis. Alors c'est clairement annoncé dès le départ comme du film de petit malin. Non seulement le script se pose sur un concept de personnage piégé et manipulé comme cela a déjà été vu maintes fois auparavant (même si le script de Chazelle trouve une certaine originalité dans son contexte pour le moins plaisant), mais en plus la mise en scène se veut carrément tape à l’œil avec pas mal de mouvements de caméra virtuoses (grosse inspiration De Palma assez évidente). Certains détesteront d'emblée, mais ceux qui accepteront dès le départ cette orientation trouveront certainement leur compte dans les 45 premières minutes, plutôt bien maîtrisées, avec quelques rebondissements bien senties, et une tension palpable. C'est bien simple, pendant un bon moment, on se dit qu'on tient un joli petit thriller hyper plaisant.

Mais c'est sans compter sur le reste du métrage, qui détruit totalement tout ce qu'il pouvait y avoir de bien jusque là. La première déception, certainement la plus grande, vient des intentions réelles du manipulateur. Là où Chazelle donnait l'espoir de voir en Grand Piano un brouillon de Whiplash (personnage qui force un autre à atteindre la perfection sous peine de le détruire), on arrive finalement à un plan ultra commun qui témoigne d'un éminent manque d'originalité et qui fout en l'air tout le propos du métrage. Cusack dans le rôle du bad-guy, je n'ai rien contre, mais étant donné que son visage n'apparaît que dans le dernier quart d'heure, j'ai un peu du mal à comprendre pourquoi la promo, ou même le générique, l'annonce d'emblée comme un personnage principal. A mon sens, un traitement à la Se7en (à savoir cacher au maximum le visage de la menace) aurait été nettement plus pertinent. Enfin, même visuellement le film en prend un coup. A partir d'un passage en split-screen très sympa (l'ombre de De Palma, encore et toujours), le film tombe alors dans une réalisation peu inspirée, pour finir dans un affrontement final que n'importe qui aurait pu torcher en quelques heures. Non vraiment le film est aussi décevant que sa première partie pouvait être intéressante, ce qui donne un résultat pour le moins très frustrant, car le potentiel était bien là.

5/10

[Alegas]

Ma vie en l'air de Rémi Bezançon
(2005)

Il n'y a pas à dire, s'il y a bien un réalisateur de comédie en France sur lequel on peut fonder beaucoup d'espoirs, c'est bien Rémi Bezançon (et ce, même si son dernier était un peu décevant). La preuve avec ce premier long-métrage admirable sur pas mal de points. Déjà, on y trouve la patte d'un auteur, avec des thématiques qui deviendront habituelles (la vie, l'amour, la famille, les amis, le rapport au père), un humour clairement identifiable, grand public sans pour autant tomber dans la facilité, un cinéma qui, globalement, sent le vécu, et c'est ce qui en fait toute sa saveur. Ma vie en l'air, c'est déjà du cinéma populaire de qualité, de la comédie romantique qui sait proposer autre chose qu'un divertissement oubliable. Derrière une idée de base toute simple, c'est véritablement le script, la sincérité qui s'en dégage qui fait passer le film à un niveau supérieur, chose que l'on retrouvera évidemment, décuplé, au sein du second long-métrage de Bezançon.

Si le film possède ses défauts (je pense notamment à une citation de A Bronx Tale qui, malgré son témoignage de bon goût, donne une impression forcée), c'est finalement peu de choses tant le plaisir à la vision est là. Ce film (et le cinéma de Bezançon en général) c'est un peu la preuve que le cinéma français n'a pas besoin de grand chose pour offrir de la qualité, seulement du talent, de la sincérité, et une ambition de proposer autre chose qu'un film calibré pour le prime-time. Le casting, pas forcément enchanteur à première vue, arrive même à se révéler convaincant, preuve en est qu'il suffit d'un minimum de direction d'acteur pour rendre crédible le plus irritant des comédiens. Un bon petit film qui me conforte dans tout le bien que je pense de Bezançon, en espérant que son prochain film arrivera, une nouvelle fois, à ridiculiser sa concurrence sur le plan qualitatif.

7/10

[Mark Chopper]

Le running gag des simulations de pilotage

[Scalp]

Ca peut me plaire ?

[dagokhiouma]

non car il y a cotillard

[Mark Chopper]

Ca peut me plaire ?

Oui.

[Alegas]

Ouais, tu mettras 6/6,5 je pense. C'est l'une des rares romcom que je te conseillerais.