[Jed_Trigado] Mes critiques 2015

[Jimmy Two Times]

Si je vous rejoins sur le fait que ce Dreamcatcher est une belle bouse, il contient dans sa première partie quelques scènes collectors dignes d'un nanar, surtout en VF avec ses dialogues à se pisser dessus. Que Freddy m'fourre le fion!

[pabelbaba]

Heureusement qu'on a des Série Noire et des Coup de Torchon pour sortir un peu le polar français de ses tics et manières habituelles.

[Dunandan]

The Taking of Tiger Mountain - Tsui Hark (2014)

Je commençais sérieusement à douter de Tsui Hark ces derniers temps, surtout depuis qu'il s'est mis a tourner tous ses films en 3D, négligeant de fait l'aspect jusque là toujours très léché de ses œuvres pour des délires certes sympathiques sur le papier mais immondes a l’œil. J’étais un peu dans le même état d'esprit pour ce film, après une deuxième bande-annonce qui m'a totalement refroidi, laissant augurer d'un film certes moins artificiel dans son imagerie, mais aussi très chiant. C'est peu de choses de dire que le résultat final m'a revigoré et même par moments impressionné. Si je devais le définir de manière honnête, Taking of Tiger Mountain serait un mix jouissif du Temple du Lotus Rouge, The Raid (la version de Ching Siu-Tung) et aussi pas mal d'influences occidentales comme la Horde Sauvage et plus globalement les films de commandos.

Le pitch est simple comme bonjour, mais le traitement lui se veut plus foisonnant comme tout bon film de Tsui Hark qui se respecte, il veut tout faire et tout mettre à l'image, en gardant à la fois une sagesse formelle globale qu'il a depuis Seven Swords, mais tout en posant ça et là, des petites expérimentations (souvent portées sur l'usage de la 3D, pas toujours pertinentes hélas mais nettement moins désagréables que sur ses deux précédents films), tout en oubliant jamais de garder un œil sur son récit, ce qui le rend très agréable à suivre. Pour ce qui est de l'action, Tsui Hark se fout pas de notre gueule, il y a certes peu de batailles, mais a chaque fois elles ont le mérite d'être très marquantes et globalement assez généreuses (le gunfight dans le village et le climax ), usant par moment de petits ralentis numériques bien fendards (le plan de la grenade explosée qui se reconstruit pour mieux réexploser, ce type est génial ! ).
En plus le film s'en sort sur un autre aspect qui m'avait gâché en partie Young Detective Dee : l'absence cruelle de visages connus n'est ici pas un problème, globalement le casting est convaincant (pas mal de gueules cassées bien badass) et au moins là au moins, j'arrive a comprendre qui est qui dans l'histoire, ce qui n'est pas un luxe.

Taking of Mountain Tiger montre a quel point la vision du cinéma de Tsui Hark n'est en aucun cas démodée, que ce n'est pas parce que l'on reprend ses vieux acquis que l'on peut pas leur donner un éclairage différent et moderne. La classe en somme.

8/10

[Mark Chopper]

Je ne l'ai pas encore vu passer celui-ci

[osorojo]

Ptain, tu donnes envie là !

[dagokhiouma]

oh pinaise !!

[Jed_Trigado]

The Toxic Avenger - Lloyd Kaufman & Michael Herz (1984)

Raaah la Troma, plus qu'une boite de prod' fauchée, c'est carrément un univers avec ses propres codes et son propre humour, basé à la fois sur l'exploitation (le cul et le gore y sont ouvertement gratuits) et la satire de la société américaine (l'éducation, les fast-foods, les corporations en tout genre...), The Toxic Avenger est un peu l'oeuvre charnière du studio, en étant LE film qui va poser ses codes mais également son plus gros succès à tel point qu'il continue encore aujourd'hui a être sa source majeure de revenu. Un succès amplement mérité car il a su sentir l'air du temps, quand aujourd'hui on se moque de la vulgarité des années 80 ça semble évident a faire, mais en 1984 c'etait déjà plus chaud, c'est simple le film n'a absolument pas vieilli et j'irais même jusqu’à dire que son côté cheap vintage amplifie davantage l'humour trash du film : on étouffe des bad guys avec de la glace, on écrase des enfants juste pour gagner des points à un stupide concours ou on fout une naine dans une machine à laver avant de la tuer a coup de fer à repasser, bref ça n'a peur ni de la bonne morale ni de la connerie pure.

Mais je pense que c'est surtout la trame très proche d'un film de super-héros qui fait que le film fonctionne encore toujours, même si j'aime beaucoup les productions Troma, elles sont en général assez inégales dans leur ensemble, là ça va à l'essentiel et puis le genre se prête terriblement bien à la parodie (le montage où on voit Toxie aider des vieilles ou des gamins a traverser ). De fait, c'est une initiation parfaite au monde de la Troma que je conseillerais aux amateurs de délires fauchés comme Bad Taste ou Street Trash.

8/10

[Mark Chopper]

Perso je conseille la VF

[Scalp]

Perso je conseil pas.

[Jed_Trigado]

Misery - Rob Reiner (1990)

J'avais pas revu depuis plus de dix ans ce film et force d'admettre qu'il tient bien la route, outre la base que je trouve intéressante (un huis-clos psychologique doublé d'une réflexion sur le métier d'écrivain a succès) et la tension qui est toujours palpable. C'est avant tout un film impeccablement interprété que ce soit James Caan impayable quand il fait le faux-cul ou Kathy Bates qui a parfaitement compris l'essence de son rôle en étant parfois consciente de sa folie, d'ailleurs, je regrette la scène de l'album photo qui brise pour moi les quelques tentatives de nuancer son perso. C'est con, parce que justement le film joue beaucoup sur le non-dit et les décalages (l’enquête pépère de Farnsworth ), sans parler d'une résolution de l'histoire qui tient sur une ficelle improbable, autrement, c'etait nickel.

7/10

La Totale ! - Claude Zidi (1991)

Je continue sur les vieux souvenirs avec ce Zidi que j'ai toujours trouvé sympa, au point que Schwarzy ait eu envie de le faire remaker par son pote Cameron (d'ailleurs, je conseille les bonus du blu-ray où le scénariste et Zidi taclent un peu la version US ), forcément il y a moins de thunes mais on rigole plus, entre Eddy Mitchell en espion queutard et alcoolo qui raconte d'un air complètement détaché les tromperies de sa femme, Thierry Lhermitte qu'on fait passer pour un action hero à travers des scènes d'action complètement débiles ou certains gags politiquement incorrects comme Barbès transformé en souk de Marrakech (énorme cette scène ). L'idée de l'agent secret qui cache son métier à sa famille est bonne mais aurait pu être mieux exploitée, notamment en ce qui concerne le fils où tout est résolu le temps d'une scène, pour le reste on est dans la bonne moyenne du genre ce qui est pas si mal venant de monsieur Zidi.

6,5/10

[osorojo]

Pourquoi tu les références pas ?

Misery, j'en ai un bon souvenir aussi. La totale, bizarrement, moins

[Jed_Trigado]

Parce que je veux pas que ce soit référencé. Là c'est des avis simples, pas des critiques selon mes critères.

[osorojo]

Oki ^^

[Jed_Trigado]

Derrière la Porte Verte - Jim & Artie Mitchell (1972)

Je reprends mon cycle des œuvres cultes du boulard vintage avec Derrière la Porte Verte, film au renom assez incroyable, remaké une tonne de fois et considéré avec Deep Throat comme l'un des premiers succès d'envergure du genre (il a coûté une misère a tourner et rapporté des millions de dollars durant son exploitation). Partis d'un postulat plutôt basique mais efficace, l'histoire d'une nana kidnappée (jouée par Marilyn Chambers, que certains ont connu via son rôle dans Rage de Cronenberg) par une organisation mystérieuse qui va lui offrir l'orgie de sa vie, les frères Mitchell vont à mon sens se planter dans les grandes largeurs en offrant un condensé de prétention a tout les étages notamment par le traitement de l'ambiance qui se veut recherché, mais qui peine à convaincre, les deux frangins étant pour le coup bien moins doués formellement que Gérard Damiano, pas le moindre dialogue, ni la moindre scène de cul est filmée un tant soit peu correctement, sans parler de l'absence de musique, qui ici s'avère complètement maniériste et agaçante à la longue, tuant le peu d'entrain que pouvait encore m'inspirer le film. De plus, je n'ai pu m’empêcher de le comparer a Café Flesh car il reprend en beaucoup moins bien ce principe de peep-show géant, car sans réel point de vue et franchement cheap à l’œil. Bref du X qui se veut ludique et qui s'avère très chiant au final.

Je vais cesser le carnage ici, en vous conseillant sagement de découvrir le sympathique biopic consacré aux frères Mitchell Classé X qu'Emilio Estevez a tourné et joué avec son propre frère Charlie Sheen (vous verrez que le parallèle entre les deux fratries est saisissant), montrant l'envers du décor de ce duo au destin assez détraqué.

2/10

[Jed_Trigado]

Ninja Terminator - Godfrey Ho (1985)

Ca faisait longtemps que je m’étais pas enfilé un méfait de cet escroc de Godfrey Ho, ze master des films de ninja 80's tout niqués. Déjà le titre vend du rêve, on s'attend a voir un cross-over entre les ninjas et Terminator, fidèle à lui-même, on sait que la promesse ne sera jamais tenue et préfère renouer avec sa bonne vieille technique du 2-en-1, c'est à dire prendre des vieux films de stonb asiatiques qui valent pas cher, couper dedans avec des scènes fraichement tournées avec des acteurs occidentaux professionnels mais déchus donc peu chers (comme Richard Harrison) ou pire des pèlerins de passage à Hong Kong payés une misère (ce qu'on se tape 90% du temps donc), représentant au maximum un tiers du film, le tout relié par un maigre fil conducteur (toujours par l’intermédiaire de dialogues téléphoniques) pour vendre ça comme un nouveau film.

Si objectivement il s'agit bien d'une escroquerie, tout le potentiel nanar est bien là, problème j'ai l'impression qu'au bout d'une poignée de films vus et qu'on comprend les techniques de roublard employées, la magie opère moins facilement : alors oui, on s'amuse a gauler quand on passe d'un film à l'autre, il y a également des raccords qui sont parmi les plus incompréhensibles qui soient, ainsi que des moments autres (on aime beaucoup découper et manger des pastèques dans le film, Hwang Jang Lee se trimballe une perruque ridicule et c'est le seul film a ma connaissance où un acteur déblatère le plus sérieusement du monde des lignes de dialogue en ayant un téléphone Garfield à l'oreille). Au final, on se retrouve un peu toujours avec les mêmes délires mais agencés de manière différente, pas sur de fait que je continue à en mater d'autres, je me contenterai de mater des morceaux choisis ou de relire certaines chroniques de Nanarland. Par contre si on en a jamais vu, je pense que c'est un mets de choix, au même titre que Clash of the Ninjas !

5/10

En cadeau bonus, parce que je sais que vous crevez d'envie de voir le téléphone le plus cheesy qui soit et la belle perruque du maychant :