par Scalp » Ven 09 Jan 2015, 09:21
8/10
Rush de Ron Howard - 2013
Souvent les sports chiants donnent quand même des sacrés films (le Base-Ball, le Foot Us, la F1), alors très vite on se rend compte que les courses en elle même c'est clairement pas ce qui va intéresser Howard et heureusement (car bon ça peut vite être relou des tours de F1). De cette histoire je ne connaissais que le destin de Lauda (c'est obligé quand on a vu la F1 dans les 90's, Lauda était une figure incontournable), je savais même pas qui était champion du monde à la fin de cette saison 76 et Howard nous scotche à notre siège lors d'un dernier acte dantesque.
La rivalité des personnages est quand même peu grosse mais c'est jamais un défaut mais les différences entre eux étaient elles aussi énorme dans la réalité ? parce que bon là entre Hunt en beau gosse rockstar anglaise qui baise, picole et pilote exclusivement à l'instinct ( il est même d'ailleurs meilleur quand il a une vie borderline ) et Lauda en pilote à la tronche de souris qui ne laisse rien au hasard, hautain et froid, la différence est tellement abyssale que ça fait un peu facilité scénaristique ( mais bon c'est ptet effectivement la réalité, je laisse donc le bénéfice du doute ). Mais le plus important et c'est pour ça que c'est pas un défaut, c'est qu'on croit à cette rivalité et cette relation qui se crée entre eux deux (pour une fois les images d'archives de fin ont une réelle utilité ), l'un ne pouvant avancer sans l'autre (et la fin de Hunt en vrai c'est mieux qu'un scénario de film, le mec a atteint son but ultime et il arrête au sommet, chose finalement très rare pour un sportif). Le film est ultra rythmé et ça commence dès l'intro où l'utilisation des 2 voix off est très judicieuse, le fait de suivre l'évolution des 2 personnages en parallèle fait que le film est plus que plaisant à suivre.
Howard réussit très bien sa reconstitution d'époque mais il se concentre uniquement sur ses 2 persos principaux, par exemple Enzo Ferrari a une seule mini scène, le contexte de l'époque est très bien utilisé, à savoir que pour être pilote de F1 dans les 70's fallait surtout avoir une grosse paire de couille. Et puis le soucis du détail est appréciable ( quand Lauda est à l'hôpital est regarde les courses c'est en Allemand, c'est un truc tout con mais c'est devenu tellement rare ).
Howard livre techniquement son film le plus aboutit surement, les courses sont immersives et il trouve toujours des petites idées de plans sympa ( la remontée finale de Hunt c'est un gros morceau qui nous scotch ) et la photo granuleuse est chouette. Howard quand il se sort les doigts du cul, il est vraiment capable de grande chose, on se demande comment il a pu faire autant de films de merde dans sa carrière quand on voit de quoi il est capable. Il est monté très haut et descendu vraiment très bas.
Chris Hemsworth est un des seuls acteurs de sa génération a avoir ce qu'on appelle le charisme naturel et ça l'aide vraiment à compenser les lacunes de jeux qu'il peut avoir par moment, et c'est ce qu'il fait là, il joue sur ça et ça fonctionne et il trouve certainement ici son meilleur rôle (Howard lui refera confiance pour le malheureusement décevant In the Heart of the Sea qui avait tout pour être génial et se révèle anecdotique), Daniel Brulh a pas la rôle le plus facile et il campe un Lauda qui malgré un coté tête de con s'avèrera très attachant (et comme souvent Brulh fait plus que le taf, c'est clairement un super acteur) et le film arrive à nous faire aimer les 2 personnages sans réellement prendre parti plus pour l'un que pour l'autre ( même si on peut avoir une préférence bien entendu), les seconds rôles sont plus décoratif qu'autre chose mais c'est pas un défaut, enfin ça permet d'éviter de se taper trop de scènes avec Olivia Wilde qui est comme toujours assez relou.
Zimmer signe ici surement un de ses meilleurs scores des 10's, bon la barre était pas très haute vu les merdes qu'il a pondu.
Ron Howard confirme donc que sa carrière est quand même un beau gâchis dans l'ensemble car quand on arrive à faire des films comme Rush, Backdraft ou Frost/Nixon c'est qu'on est doué sauf que quand on voit Willow ou Da Vinci Code faut vraiment le deviner.
Critiques similaires