[Dunandan] Mes critiques en 2015

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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

Messagepar puta madre » Jeu 08 Jan 2015, 13:36

:eheh:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

Messagepar Dunandan » Jeu 08 Jan 2015, 14:45

Scalp a écrit:Comment on peut avoir envie de voir Philomena ? faut être sérieusement gay.

Curiosité, toussa ? :chut: Anciennement dans le Top 15...

Sinon c'est marrant ta réaction, car il y a justement des personnages gays dans le film :mrgreen:.
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Île de Giovanni (L') - 8/10

Messagepar Dunandan » Jeu 08 Jan 2015, 19:36

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L'île de Giovanni, Mizuho Nishikubo (2014)

Le Tombeau des lucioles tient ici un joli successeur. On y retrouve en effet plusieurs points communs : le contexte difficile de la deuxième guerre mondiale, l'espoir qui reprend grâce à deux enfants, porté par des images poétiques, et un dénouement qui tend vers le tire-larmes. Mais il se serait dommage de réduire ce film d'animation à cette comparaison, car il propose bien plus que cela. A commencer par son sujet atypique (première fois que je le vois traiter au cinéma), à savoir les russes qui occupent cette île après la défaite du Japon, et surtout la manière dont ils vont le faire. A première vue, le réalisateur joue beaucoup avec la peur que suscitent ces étrangers, et se met en quelque sorte à la hauteur des enfants. Ainsi, il ne ménage pas ses effets (l'arrivée du capitaine dans l'école procure quelques frissons). Que la menace soit réelle ou pas, on nous tient en suspens, en tous cas elle n'est pas moins ressentie comme telle. Mais c'est pour ensuite mieux nous déplacer vers une amitié inattendue entre une jeune russe et un jeune japonais, qui fonctionne vraiment, en premier lieu grâce à une idée assez originale, un ressort narratif utilisé à plusieurs sauces dans le récit : "le train de la voie céleste".

D'abord utilisé comme une fuite vers l'imaginaire (très jolies envolées lyriques), celui-ci devient ensuite un véritable lien pour ces enfants de nationalité différente (lorsque le train miniature passe entre les deux maisons, c'est juste sublime), finalement tous isolés dans cette situation commune. D'autres très beaux artifices sont utilisés pour construire cette relation, percer symboliquement les murs entre ces deux peuples (comme les chants dans l'école qui se répondent). Mais ce film n'est pas seulement un appel à la paix et à l'amitié russo-japonaise, mais porte aussi sur la résistance, incarnée cette fois-ci par les adultes. De ce côté là, le portrait est plus nuancé que pour les enfants, à l'image de ces deux frères qui, s'ils appartiennent au même camp, représentent deux façons de faire (l'un est comme un soldat droit comme une flèche, l'autre comme un fanfaron qui prend beaucoup de risques pour lui et les autres) qui ne sont pas nécessairement opposées. Et si ce point de vue apporte une dose de maturité bienvenue au récit, celui-ci ne devient pas pour autant manichéen. Sans oublier le grand-père qui incarne l'esprit de l'île à lui tout seul, et résiste lui aussi à sa manière en continuant à faire les choses comme avant, ce qui rend son départ encore plus émouvant. Entre naïveté enfantine et "hauteur" adulte, le ton juste est trouvé.

Ainsi, la première partie sur l'île est vraiment magnifique par la puissance émotionnelle qu'elle dégage, et le portrait contrasté de cette vie en commun qui en est fait. Par contre, la suite m'a un peu moins passionné, lorsqu'ils se retrouvent tous en URSS. Il faut dire que le coeur du film repose avant tout sur cette jeune russe, et l'amitié qu'elle développe avec son ami japonais, qui fait ressortir plein de belles choses. Et cette seconde partie, même si le dénouement est triste et beau à la fois, me parait un peu plus conventionnel, moins surprenant. Mais pour le reste, c'est une petite perle que voilà, qui fait du bien, surtout après l'annonce récente des studios Ghibli d'arrêter les longs-métrages d'anim'. Pourtant, le trait du dessin est beaucoup plus modeste que ce que ces derniers ont pu proposer. Comme quoi, une histoire intéressante et bien racontée, des personnages attachants, un point de vue original, et une direction artistique solide, sont bien plus importants que le niveau technique seul. On tient tout simplement l'un des plus beaux fleurons du genre de ces dernières années. Un petit conseil, préparez les mouchoirs.

Note : 8/10
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

Messagepar Alegas » Jeu 08 Jan 2015, 19:38

Pareil que moi : je préfère aussi la partie sur l'île, sublime.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

Messagepar Dunandan » Jeu 08 Jan 2015, 19:42

Durant la première heure j'étais à un bon 8.5, mais ça n'en reste pas moins un très beau film :super:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

Messagepar comICS-soon » Jeu 08 Jan 2015, 21:01

Oué pareil, à partir du moment ou ils quittent l'île j'étais moins dedans, enfin surtout la partie après la rencontre avec le père.
Mais dans l'ensemble ça se confirme que j'ai vraiment du mal à me concentrer et à rentrer dans un film quand je n'apprécie pas l'image...

dunandan a écrit: Pourtant, le trait du dessin est beaucoup plus modeste que ce que ces derniers ont pu proposer. Comme quoi, une histoire intéressante et bien racontée, des personnages attachants, un point de vue original, et une direction artistique solide, sont bien plus importants que le niveau technique seul.


Dès le départ je n'ai pas été fan du dessin et de l'animation et ça m'a sortie du film. A part la scène des barbelés avec le père et le monologue de Giovianni cadavre sur l'épaule je n'ai pas vraiment ressenti de forte émotion :?
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

Messagepar Dunandan » Jeu 08 Jan 2015, 21:05

A peu près pareil. Mais le dessin, tu t'habitues quand même très vite, et ce n'est pas moche non plus, je trouve. Sinon, la scène finale m'a beaucoup touché, plus encore que les scènes que tu décries...
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

Messagepar osorojo » Jeu 08 Jan 2015, 21:16

J'en sors tout juste. Ben moi, la dernière partie, elle m'a salement secoué. Juste pour savoir, vous avez un frangin ou pas ? J'ai pas été autant ému par un DA depuis le tombeau des lucioles ^^
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

Messagepar Dunandan » Jeu 08 Jan 2015, 21:27

C'est juste un ressenti hein ^^, mais perso j'ai été beaucoup plus "dedans" durant toute la première partie et le final. Bon après c'est peut-être aussi que j'ai eu un peu le sentiment, justement, de me refaire le Tombeau quand ça se passe en Russie, ce qui peut expliquer pourquoi j'ai été moins surpris et ému :?. Mais attention "moins" ne veut pas dire que je ne l'ai pas été, difficile d'y échapper quand même, à cette vague de l'émotion ^^.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

Messagepar osorojo » Jeu 08 Jan 2015, 21:31

Non, mais je comprends parfaitement votre ressenti. C'est toujours délicat, et moi même, je ne sais pas trop comment appréhender cette dernière partie. Est-ce qu'on peut sabrer un film qui nous a fait chialer ? J'ai envie de dire oui, parce qu'on se doute du sort du petit loup dès le début du film, ou presque, qu'on voit venir la séquence tire larme à grandes enjambées, mais putain, quand elle arrive la vicieuse, c'est dur de faire le gros dur :eheh: Et puis, j'ai tendance à me dire, que si les mecs arrivent à m'émouvoir autant avec un DA, c'est qu'ils ont quand même réussi leur truc quelque part ^^ J'vais être dans la même note que toi. En tout cas, en comparaison à Kaguya, y a pas photo ... :p
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

Messagepar Dunandan » Jeu 08 Jan 2015, 21:38

En tout cas, en comparaison à Kaguya, y a pas photo ... :p


Ah mais carrément, j'étais presque content quand le bateau est arrivé à la fin dans La Princesse :eheh:. En tous cas, le cinéma d'anim' japonais n'est pas encore mort.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

Messagepar Mr Jack » Ven 09 Jan 2015, 00:29

Je me le mate très bientôt celui là. :bluespit:
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Enemy - 4/10

Messagepar Dunandan » Ven 09 Jan 2015, 00:56

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Enemy, Dennis Villeneuve (2014)

Que dire d'un film qui m'a donné envie de dormir dès les quinze premières minutes ? Pourtant, j'ai bien accroché au début, qui renvoie directement à Prisoners avec cette théorie du contrôle du chaos et de l'individu évoquée par ce professeur d'histoire, qui, semble t-il, souhaite s'extraire de sa morne réalité. L'atmosphère urbaine avec un petit zest de fantastique est également réussie (c'est autre chose que Under the skin), et cette impression de paranoïa et de suffocation qui s'en dégagent est assez fascinante, nous plongeant ainsi dans un état de latence proche de l'hypnose (à l'image du personnage principal), mais aussi de l'ennui. Car en effet, cette histoire de double qui est au centre du récit n'est guère palpitante (les climax : un coup de téléphone, et une rencontre champ/contre-champ !) en dépit de thématiques plutôt intéressantes (le rapport à l'identité et à la réalité), faute d'un scénario avare en informations. Le tempo n'arrange pas les choses, très lent (peu de dialogues, et les personnages mettent trois plombes pour se répondre). On attend qu'il se passe quelque chose, mais en fin de compte, ça se joue d'abord au niveau du ressenti et des symboliques, qui ne m'ont d'ailleurs pas parues toujours très claires (surtout l'araignée). Finalement plus de questions que de réponses demeurent en tête lorsque le générique défile (comme Under the Skin, il faut "reconstruire" son film). Voilà donc un film atmosphérique et flirtant avec la psychanalyse, joliment réalisé, mais également terriblement ennuyeux et frustrant. Pour les amateurs de puzzle mental.

Note : 4/10
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

Messagepar dagokhiouma » Ven 09 Jan 2015, 11:15

dunandan a écrit:terriblement ennuyeux


merci de le souligner ! une torture cet ennui.
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Whiplash - 9/10

Messagepar Dunandan » Ven 09 Jan 2015, 20:27

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Whiplash, Damien Chazelle (2014)

Ma plus grande claque de l'année. Whiplash est tout simplement l'un des meilleurs films que j'ai vu sur ce que l'art peut nous demander comme exigence, discipline, et sacrifice, ce qui en fait un digne héritier de l'excellent Red Shoes. D'abord superbe hommage au jazz en proposant l'une des meilleures BO de l'année (difficile de ne pas battre du pied en rythme), la réalisation est également au top, parfaitement maîtrisée. On retient surtout le montage, réglé au millimètre près. Ce qui tombe bien car il ne s'agit au fond que de cela, de rythme et de mesure, acquis dans le sang et la transpiration.

L'une des grandes forces de l'histoire est d'abord sa simplicité dans les intentions, qui se résume à devenir le meilleur batteur d'une école prestigieuse de jazz pour l'un des personnages principaux, et pour l'autre, le prof, de mettre le coup de baguette nécessaire pour y parvenir. Mais cette idée simple est transcendée par plusieurs éléments, qui apportent une énergie incroyable à l'ensemble. Parmi ces composantes, le duo d'acteurs, pensé comme un duel, absolument génial. Et pourtant il aurait pu tendre vers la caricature ou le manichéisme faciles (un peu comme dans Black Swan, même si je l'aime beaucoup aussi). D'un côté, on retrouve Andrew, jeune batteur doué mais marginal, solitaire, presque ignoré de sa famille, obsessionnel. De l'autre, un prof tyrannique qui a l'oreille absolue et pousse ses élèves à bout, au-delà de leurs capacités (ses dialogues sont d'ailleurs bien violents, l'entraîneur de Full Metal Jacket peut aller se rhabiller à côté). Une grande justesse vient habiter cette confrontation physique et mentale. Et cela, on le doit d'abord à la prestation des deux acteurs qui offrent une présence incroyable à l'écran, ainsi qu'au scénario qui, tout en étant efficace, est plus subtil et malin qu'il n'y paraît.

On nous épargne en effet plusieurs clichés, comme la classique success story à laquelle on a trop souvent droit avec cette quête d'absolu et de perfection, ou le schéma adulte tyran/adolescent sensible, plus ambigu qu'à première vue. La façon perverse dont chacun évolue, toujours au nom de cet art ô combien exigeant (écartée la love story, écartée également l'amitié prof-élève), donne ainsi lieu à des séquences géniales et marquantes (la partition oubliée, la rupture, l'entraînement) pour montrer que rien n'est dû à la chance et la gentillesse, mais à une persévérance et une abnégation quasi surhumaines pouvant conduire vers la folie (l'utilisation répétée de ce même morceau de musique est à ce titre très pertinente). Deux de ces séquences, qui se répondent parfaitement, permettent de renouveler les enjeux du film, qui auraient pu se réduire à une simple querelle conduisant à un vainqueur et un perdant. Il se crée alors entre eux, contre toute attente, durant un ultime morceau de bravoure (musical), une certaine forme d'intimité et d'admiration, qui justifie et en même temps transcende cet esprit de compétition et de sacrifice encouragé au début. Un moment de complicité et de satisfaction. Efforts, dépassement, regards, et bien sûr, la musique. Tout est dit en une seule scène, sans un mot, par la seule puissance de l'image et du son, synchrones comme jamais.

Bref, un chef-d'oeuvre à la fois électrisant et galvanisant sur le jazz, le dépassement de soi, et la quête d'absolu, qui offre au passage un propos subtil contre cette tendance de notre société à se contenter d'une certaine "moyenne", sans aller au bout de soi dans ses aspirations profondes. Et quoi de mieux que ce bouquet final pour nous rappeler à quel point ce genre de personnes manquerait terriblement à l'humanité, justifiant ainsi cette exigence aigüe, (paradoxalement) presque inhumaine ? Marquant des points à tous les niveaux, voici donc l'un des meilleurs films d'une année qui a tardé à sortir ses plus beaux atouts, permettant ainsi de la terminer en apothéose.

Note : 9/10
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