[Velvet] Mes critiques en 2015

Modérateur: Dunandan

[Velvet] Mes critiques en 2015

Messagepar Velvet » Jeu 01 Jan 2015, 19:08

Carnet de route des films (re)vus 2015 en salle ou sur mon canapé


TOP 10 découvertes 2015:


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1 - Paris Texas de Wim Wenders (1984)
2 - La Passion de Jeanne d'Arc de Carl Theodor Dreyer (1928)
3 - Le Grand Silence de Sergio Corbucci (1968)
4 - A Snake of June de ShinyaTsukamoto (2003)
5 - Salo ou les 120 joursnées de Sodome de Paolo Pasolini (1975)
6 - Tokyo Fist de Shinya Tsukamoto (1995)
7 - Laura de Otto Preminger (1944)
8 - Le feu follet de Louis Malle (1963)
9 - La femme des sables de Hiroshi Teshigahara (1964)
10 - Kids Return de Takeshi Kitano (1996)

FLOP 10 2015


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1 - Jurassic World de Colin Trevorrow
2 - Taken 3 de Olivier Megaton
3 - The Smell of Us de Larry Clark
4 - Terminator Genisys de Alan Taylor
5 - Les 4 Fantastiques de Josh Trank
6 - Mon roi de Maiwenn
7 - Spectre de Sam Mendes
8 - Tale of Tales de Matteo Garrone
9 - Les Minions de Pierre Coffin
10 - Le Tout Nouveau Testament de Jaco Van Dormael

TOP 15 2015


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1 - Knights of Cups de Terrence Malick
2 - The Lobster de Yorgos Lanthimos
3 - Mad Max Fury Road de George Miller
4 - It Follows de David Robert Mitchel
5 - Inherent Vice de Paul Thomas Anderson
6 - Hacker de Mickael Mann
7 - Trois souvenirs de ma jeunesse de Arnaud Desplechin
8 - Les chansons que mes frères m'ont apprises de Chloé Zhao
9 - Back Home de Joachim Trier
10 - Foxcatcher de Bennett Miller
11 - Macbeth de Justin Kurzel
12 - A la folie de Wang Bing
13 - Crosswind la croisée des vents de Martti Helde
14 - The Other Side de Robert Minervini
15 - Chronic de Michel Franco
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Femme des sables (La) - 8/10

Messagepar Velvet » Lun 05 Jan 2015, 13:40

La femme des sables de Hiroshi Teshigahara (1964) - 8/10


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Inspiré du roman de Kobo Abe, Hiroshi Teshigahara flirte avec l’absurdité pour dessiner les contours d’une œuvre, allant de l’infiniment petit à l’infiniment grand. Pensant être seulement hébergé par des habitants d’un village situé au bord de mer, un professeur féru d’entomologie se fera en quelque sorte kidnapper, et enfermer dans une petite maison délabrée. Placé dans le creux d’une falaise de sable insurmontable, et emmuré dans un enclos mouvant, cet homme va alors se redéfinir pour ainsi donner un sens à sa nouvelle existence. A ses côtés, une femme. Mystérieuse et dévouée à son seul travail : celui de faire fructifier le sable en l’enlevant de cette falaise.

Ces deux otages, si l’on peut dire, vont alors commencer une introspection intérieure. De cette dualité citadin/rural, de cette «colocation » forcée, débutera une dualité entre les deux personnes, une attirance proche de la trahison et de la répulsion, une relation à la présence matérielle, un questionnement sur leur place précise et leur condition humaine et inhumaine. Pourtant, elle, derrière son sourire inculte et ses courbes avantageusement ensoleillées par les grains de sables chauds, cache avec pudeur la disparation de son mari et de son fils. Emportés par les vagues de sables. La nature prenant le dessus, comme une inamovible destinée. C’est elle qui décide et l’humain en est tributaire.

Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Une quête longue et minutieuse vers le salut du destin. Celui qu’on ressent et qu’on met du temps à accepter. Alors qu’il cherchait à découvrir des insectes prisonniers de ces longues dunes de grains de sables, voilà que cet homme marche dans le sable sans avancer, devenant alors l’amusement de tout un village, à la limite de la civilisation à l’image de cette fête quasi tribale où les deux jeunes gens seront en quelque sorte les jeux du cirque de toute une population. Le professeur qui devient l’objet des regards et facétie. Proche de la nouvelle vague, par ce montage se jouant des échelles, Hiroshi Teshigahara filmera avec méticulosité les petits détails du quotidien ; assécher la fine nudité des corps meurtris par l’aridité de la solitude ; sculpter les horizons perdus de son gigantisme.

Jonglant à travers cette relation sensible et distante, scrutant les perspectives de survie, d’évasion ou de consolidation des méandres de son ménage arrangé, par le prisme de la critique sociale et existentielle d’une société nippone loin des centres urbains, ce professeur aspiré par l’effort voit naitre en lui une matérialité de ses engagements par l’acceptation de sa condition. Un amour naissant par l’ode du vécu et l’approbation. Cette mutation passant de l’animalité à l’humanité, vue comme une première mort, une deuxième naissance où un homme et une femme seront liés à vie par l’immortalité d’une chance passée à la radio.
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2015

Messagepar Mark Chopper » Lun 05 Jan 2015, 13:54

Tiens, on parlait de films japonais chiants sur le topic de Dun', mais ici aussi :mrgreen:
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2015

Messagepar pabelbaba » Lun 05 Jan 2015, 13:59

Pas près de le mater celui-ci...

Je vais attendre la paternité et les nuits d'insomnie je pense. :chut:
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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2015

Messagepar Velvet » Lun 05 Jan 2015, 14:04

:eheh:
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Foxcatcher - 8/10

Messagepar Velvet » Jeu 22 Jan 2015, 18:58

Foxcatcher de Bennett Miller (2014) - 8/10


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L'enfermement cathartique d'une patrie


Après s’être introduit dans la mécanique presque quantique des statistiques du baseball, Bennett Miller retrouve l’analyse parcellaire d’un sport ; cette fois ci, avec une discipline inférieure si l’on en suit la mère de John du Pont. La lutte ; sport d’hommes consciencieux de leur corps, sculptés comme des dieux, quitte à voir leurs esprits s’étoiler au contact des coups et des chutes. Dans Foxcatcher, la lutte n’est qu’un contexte, une mise en abime de deux hommes laissés pour compte dans un immense manoir à la violence insidieuse. Car sous les traits d’une Amérique froide et impatiente d’une réussite miséreuse, le réalisateur américain préfère poser son regard sur ces orphelins d’un pays qui rêve d’une famille aimante, cette histoire d’amitié construite et détruite par les mêmes raisons : l’ambition de la vie et la fausseté de l’honneur.

Bennet Miller rend Foxcatcher impressionnant de maitrise par son humilité et sa capacité à détourner la force centrifuge de son film. Brut de décoffrage, lent et distant, l’œuvre s’appuie autour d’une puissance induite d’un marbre presque incassable: longs plans silencieux incroyablement photographiés ; prestations rigides et féroces de Steve Carrel et Chaning Tatum ; pour au final créer un malaise permanent, une haine toute en retenue. Mark Schultz, un champion olympique voulant s’émanciper de son propre frère, vivant dans le déni de sa propre patrie, s’entrainant dans des conditions pauvres et strictes, payé à faire des petites interventions auprès des écoles va croiser la route d’un riche mécène suffocant avec le mépris de sa propre mère. Un banal commencement, qui dit tout.

C’est alors que le réalisateur retrace une Amérique opportune, prête à tout, même à se mentir à elle-même à l’image de ces séances d’entrainement ou de combat complétement mensongères pour rallier la cause maladive de John du Pont. Encore une fois, le sport n’est qu’un mirage, une apparence presque incestueuse, poursuivant cette évidence de la complicité imaginée entre deux hommes. Foxcatcher, c’est l’ironie du sort, la froideur du destin, un prophète clownesque sous cocaïne qui modeler son singe savant, une sorte de remodelage du Dr Frankenstein et de sa créature. Puis cette amitié, aux allures ambiguës, sous l’égide d’une confiance sans faille et d’une indépendance acquise, prendra un chemin de traverse déliquescent quand le frère de Mark Schultz rejoindra le camp d’entrainement. Une trahison inéluctable.

Dans l’immensité de ce camp d’entrainement prenant le visage d’un camp quasi militaire préparant une guerre autoritariste contre son propre pays, Bennet Miller, par la précision et la longueur de ses cadres, épaissit son récit, isole aux mieux les âmes en dérive quand leurs corps ne s’expriment pas. Malgré la répétition de certaines séquences d’entrainement qui demandent une automatisation de la psyché presque animale, Foxcatcher, est loin d’un Whiplash ; le rapprochement avec The Master de PTA est plus évident dans cette démarche qui veut faire avancer ses pions comme des marionnettes disloquées où l’austérité du cadre déchiffre habillement les fissures d’une volonté de reconnaissance conjointe, à l’issue sombre et inévitable.
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2015

Messagepar Mr Jack » Jeu 22 Jan 2015, 22:54

C'est vrai que ça ressemble à The Master. Dans le sens où c'est aussi chiant. :mrgreen:
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2015

Messagepar Mark Chopper » Jeu 22 Jan 2015, 23:41

OK, j'oublie le film s'il est aussi chiant que le PTA.
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2015

Messagepar Velvet » Ven 23 Jan 2015, 04:01

Le PTA a un côté autiste cabotin avec des scènes à l'emporte pièce qu'a moins Foxcatcher. Tente le. Je dis pas que tu vas aimer mais il n'y a rien de chiant dans le film.
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2015

Messagepar Mr Jack » Ven 23 Jan 2015, 11:38

C'est vrai pour le PTA, mais c'est quand même bien autiste le Miller. :chut:
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Temps qui reste (Le) - 7/10

Messagepar Velvet » Mar 27 Jan 2015, 12:30

Le temps qui reste de François Ozon (2004) - 7/10


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L'enfant de la mer


Malgré un script qui prête à l’émotion facile, Le temps qui reste n’est pas un esclandre féroce et militant qui glorifie le bonheur de vivre contre vents et marrées. Non sans subtilité, le talent de François Ozon est de montrer avec humilité, l’acceptation progressive d’une mort prochaine qui arrive plus vite que prévu. Filmer avec modestie ce temps qui reste, voilà l’unique et seule ambition. Un récit initiatique court pour toucher du doigt, un sentiment difficile à atteindre : la sérénité. Les métastases sont diffuses, c’est inopérable. Le couperet est tombé et le suspense a disparu. Romain, photographe trentenaire, comprend qu’il ne lui reste que quelques mois à vivre.

L’originalité du film, s’il en a une, ne provient pas de son postulat de départ mais plus de son traitement qui fait foi d’une simplicité adéquate rendant encore plus émouvante la finalité du cheminement intérieur. François Ozon ne porte pas d’intérêt particulier aux causes de la maladie. Sans morbidité théorique ou picturale, il préfère s’attacher à décortiquer les vicissitudes d’un Melvil Poupaud, au jeu d’acteur parfait, tout en variation. C’est alors que ressurgissent quelques réminiscences du passé à travers son miroir d’enfant. Elles ne viennent pas le hanter mais le conforter dans sa manière d’aborder la mort. Lui qui n’aime pas les enfants. Ou qui n’a pas aimé être un enfant. Un rapport à l’enfance qui est l’épicentre du film. Un homme qui meurt, et qui a entre les mains le pouvoir de donner la vie à un couple stérile. Drôle de destin. Chienne de vie ou possible revanche.

Le temps qui reste ne s’inscrit pas dans un genre de film fortuit qui voit son personnage s’accrocher médicalement à la vie tant bien que mal ou partir au bout du monde pour profiter au maximum de ses derniers souffles. Non, François Ozon tant dans sa démarche visuelle que narrative se démarque de toute envolés lyriques ankylosantes pour laisser filtrer un sentiment de plénitude solitaire. Un coup de téléphone à une sœur en plein malaise, une photographie prise sur le fait accompli, une accolade avec son père, un bouquet de rose avec sa grand-mère. C’est tout. Bien évidemment, la tristesse est là, la responsabilité de partir sans crier gare est difficile à admettre.

La caméra de François Ozon sait trouver la bonne distance avec son propre personnage. C’est là, toute la beauté d’une œuvre qui recherche presque l’anonymat, voulant faire le vide autour de soi, pour trouver la paix. Le temps qui reste ne demande pas chez le spectateur un attachement particulier pour son personnage parfois antipathique, qui crie autant qu’il pleure, mais est plus à la recherche d’une identification opportune. Celle de tout un chacun devant l’inéluctable. Romain préfère regarder la mort en face, non sans mal et période de doute surtout auprès de l’homme qui l’aime. Il voudra lui faire l’amour une dernière fois, après l’avoir quitter sans lui avoir annoncé la nouvelle. Mais à quoi bon ?
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It follows - 8,5/10

Messagepar Velvet » Jeu 05 Fév 2015, 17:28

It follows de David Robert Mitchell (2015) - 8,5/10


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Only monster forgives


Où sommes-nous ? Ce bruit assourdissant, dissonant, qui nous parvient à la vue de ce quartier pavillonnaire tout droit sorti de Blue Velvet ou Donnie Darko. Une jeune adolescente peu vêtue sort de chez elle en courant sur la route, effrayée par on ne sait quoi. Semblant fixée quelque chose -quelqu’un (nous ?), un fantôme qu’elle seule n’apercevra- elle rebrousse chemin pour se morfondre dans la voiture paternelle et partir se réfugier sur une plage. Mais ce qui la suit la retrouvera. Le drame commence, la torpeur s’immisce. It follows donne déjà le tournis, assume une maitrise formelle qui laisse sans voix et calibre parfaitement sa narration horrifique sans jamais tomber dans la facilité du « jump scares » infantilisant.

David Robert Mitchell suit son propre cheminement en faisant d’It follows une œuvre aussi énigmatique que simpliste, magnifiquement fagotée par une esthétique de papier glacé qui fait ressortir avec intensité son mélange de chaud et de froid tant dans les plans extérieurs qu’intérieurs ; surtout par la classe ébouriffante de ses ballades en bagnoles filmant le Détroit vampirique d’Only Lovers Left Alive, à la fois consumé et détérioré. Sans y voir de corrélation dans le fond narratif, It follows pourrait se rapprocher du travail visuel de Nicolas Winding Refn avec un sens du cadre adroit ; peinturluré par ses innombrables ralentis ou travellings ; écrasés sous le pouls d’une musique électro flamboyante non sans rappeler la modernité d’un Cliff Martinez (Drive, Only God Forgives) ou d’une Mica Levi (Under the Skin).

It follows est un film facilement définissable, notamment par le biais de son efficacité presque enfantine de série B humble et efficace ; avec cette sorte de croque mitaine polymorphe et sanglant ayant comme but de tuer les adolescents après une relation sexuelle ; se refilant eux-mêmes le monstre comme une vulgaire MST. Un garçon couche avec Jay. Jay deviendra alors la proie. Se focalisant sur ses effets horrifiques et d’épouvante du slasher, parsemant le film de mémorables frissons, It follows n’en oublie pas son fond à travers la délicatesse du regard du réalisateur pour le traitement qu’il émet à travers une étude de caractère sans gras.

Et Dieu que le résultat emballe la garniture avec maestria. Préférant s’intéresser à l’étroitesse de ses cadres et l’épure de son ambiance de teen movie spleenesque, It follows réinvente la manipulation des légendes urbaines qui fascinent les adolescents tout en les égratignant de l’intérieur par l’intime : la sexualité. Une sexualité qui interférera dans la relation de ce petit groupe d’adolescent prenant des dissonances psychologiques toutes particulières. D’ailleurs, tout en séparant ce qui doit être séparé, on se met à penser à Under the skin, avec cette jeune fille qui se mettra à coucher pour s’éloigner du mal, en injectant la mort à la porte de la vie de jeunes garçons. Scène assez impressionnante de non-dit où l’héroïne se jettera à l’eau pour rejoindre une bande de mec pour laisser son corps, presque à l’échafaud.

.
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2015

Messagepar Jimmy Two Times » Jeu 05 Fév 2015, 17:57

Fais chier, il passe chez moi en VO avec des horaires qui collent, mais je ne suis pas sûr que je puisse y aller avec ma fille de 15 mois :mrgreen:
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Paris, Texas - 9/10

Messagepar Velvet » Lun 23 Fév 2015, 17:28

Paris, Texas de Wim Wenders (1984) - 9/10


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C'est la fille


Paris Texas, c’est l’existence d’un terrain vague au milieu de nulle part, une contrée vide de vie qui ne demande qu’à reconstruire les péripéties d’un passé lointain et oublié. Derrière un accord folk caverneux, on aperçoit non sans mal, une Amérique sur les rotules, ce bitume qui coupe avec parcimonie une immensité désertique et non fertile qui renferme sur elle-même d’innombrables secrets tout en servant d’échappatoire à l’anonymat. Avec cette ambiance atmosphérique et ce paysage désenchanté, tel un western où le cowboy aurait baissé les armes avec peur et avec reproche, l’œuvre de Wim Wenders compte de magnifiques similitudes avec le cinéma de Jim Jarmusch. Paris Texas, c’est l’histoire d’un couple, une juxtaposition d’un même visage qui au fil du temps, s’égratigne, pour ne plus pouvoir se regarder les yeux dans les yeux, une étincelle qui s’embrase pour ne retenir qu’une fumée séparatrice.

Une humanité qui ne dort plus, une errance qui observe l’étendue inaccessible par le biais de jumelle presque divinatoire, qui n’arrive à se parler que par miroir interposé ou par enregistrement audio/vidéo. Une honte, une image de soi même affectée. La peur de ne pas affronter la peur. Tout est une question de mémoire, et la peur de revoir resurgir des souvenirs, de contempler avec douleur cette violence de la routine amoureuse qui perpétue la désintégration d’un bonheur exceptionnel. Sous une casquette rouge, derrière une mèche blonde, il y a une tempête sous un crane, une ébullition de sentiment qui implose jusqu’au mutisme et l’amnésie quasi inébranlable. Le récit initiatique d’un homme qui essaye de retrouver l’horizon, de reconstituer le puzzle d’une vie, composée d’un passé et d’un futur. Paris Texas, c’est une distance qui sépare psychologiquement deux êtres aimés dont la culpabilité fait rage, une multiplication des non-dits autour d’un enfant qui ne sait plus très bien dans quel foyer habiter.

Avec ses rares personnages, mais terriblement concrets, Wim Wenders parle de la notion de famille, de cette idée d’appartenir à une attache, de fonder sa propre existence par l’interstice de l’imaginaire, de sentir les bras chaud et ferme d’une mère éloignée. Paris Texas, c’est aussi un recueillement, un road movie existentiel aux affinités arides comme l’était Dead Man, avec une perpétuelle question : qui sommes-nous et quelle image laissons-nous avec la temporalité comme incidence sur notre identité. Une bataille humaine sans réponse, entre le réconfort de l’imaginaire face aux doutes de la réalité. Paris Texas, c’est Nastassja Kinski, une arrivée presque surréelle sur les pointes des pieds, un sourire qui cache une désolation et un manque. Mais elle est déjà trop loin, elle n’existe presque plus, le passé restera à jamais au placard, alors il est temps de repartir sur les routes. Le chemin vers l’acceptation est encore tumultueux pour Travis.
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2015

Messagepar Alegas » Lun 23 Fév 2015, 17:44

Il lui manque une note pour rentrer dans le........

Ah bah non, il y a la critique de Milkshake. :mrgreen:
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

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