Guy and Madeline on a Park Bench de Damien Chazelle
(2009)
Le parcours de Damien Chazelle avant Whiplash, ce n'était pas vraiment la joie, comme peuvent le prouver ses travaux de scénariste, mais aussi ce premier long-métrage, à la base pensé comme un film de thèse pour la Harvard Film School mais qui sera fini finalement dans l'optique d'une diffusion en salles. Ce qui surprend, c'est bien évidemment le contraste saisissant que ce film offre avec le second essai de Chazelle derrière la caméra : là où Whiplash citerait Scorsese, ce premier long s'oriente bien plus sur du cinéma à la Cassavetes des débuts. Si un tel style pourra plaire à certains, il m'irrite la plupart du temps, comme c'est le cas avec ce métrage dont la mise en scène se veut dans une mouvance de cinéma-vérité. Si cela colle avec certaines séquences du métrage illustrant les milieux musicaux new-yorkais (on y décèle déjà une profonde admiration pour le jazz), cela est bien plus gênant lorsqu'il s'agit de montrer une romance déclinante, étirée au maximum pour obtenir une durée minimum (de ce côté là, on sent bien que le film était pensé à la base, au mieux, comme un moyen-métrage).
C'est encore plus gênant lorsque le récit, de façon totalement impromptu, voire gratuite, décide de passer en mode comédie musicale le temps de deux séquences. C'est dommage car les scènes en elles-mêmes sont plutôt jolies et inspirées, mais sont très loin d'être mises en valeur avec une caméra hésitante. Si le film a convaincu les critiques de l'époque, le désignant comme l'un des meilleurs films indépendants US de ces dernières années, j'ai réellement du mal à y voir un film correct, ce qui me surprend d'autant plus quand je vois ce que Chazelle a pu, cinq ans plus tard, offrir en terme de proposition de cinéma.
3,5/10