Tokyo godfathers de Satoshi Kon (2003)
A Tokyo, pendant les fêtes de Noël, trois amis sans abri trouvent un bébé abandonné et une mystérieuse clé annonciatrice de folles aventures. Je termine la filmographie de Satoshi Kon sur Tokyo Godfather, film noté très bas sur le forum, je m'attendais à quelque chose de vraiment pourri...mais je suis agréablement surpris, même si l'histoire ne vaut pas le talent des précédents Kon que j'ai vu.
Tokyo Godfather emprunte certes un coté "christique" de fin d'année: 3 persos hors du commun qui trouvent un bébé abandonné le soir du nouvel an, mais n'en abuse pas pour autant.
Les trois personnages, SDF, un alcoolique lâche dans la rue depuis ses trente ans, un travelo, et une fugueuse au caractère bien trempé font de ce film une comédie dramatique assez plaisante, allant du ridicule à des scènes assez violentes. Un long métrage se situant donc entre deux: trop sérieux quelquefois et trop joyeux à d'autres moments.
Malgré tout, si on enlève la référence aux rois mages, qui est vite oublié au fur et à mesure de l'histoire, le scenario est agréable à suivre et ne laisse pas trop de temps mort.
Finalement, le départ semble simple voir chiant quelquefois, (3 paumés doivent s'occuper d'un bébé), mais les personnages sont développés petit à petit, on apprend à les connaitre, à travers plein de péripéties au milieu de Tokyo. Alors il est clair que la relation familiale entre les trois ne se ressens pas trop, et c'est plutôt comme si on suivait l'histoire de chacun face aux événements.
Les différentes rencontres et histoires parallèles sont sympa, même si oui, dans l'immensité de Tokyo, les coïncidences seront impossibles, mais le coté Dieu est bien là, c'est lui qui fait jouer le destin et protège les 4 personnages. Après nous sommes dans un film d’animation ne l'oublions pas, le coté réaliste peut très bien être bannis de l'histoire.
D'un point de vue animation, on reconnait bien la touche de Kon même s'il a fait beaucoup mieux dans ses autres longs métrages. En exemple: la scène assez violente pour ce genre de "comédie", ou des jeunes viennent tabasser les SDF. Les lumières de bureaux s'allument et s'éteignent au fur et à mesure du combat, tel un jeu vidéo. Sympa, il fallait le trouver! De plus, on retrouve bien le coté drama: pendant que des SDF se font passer à tabac, d'autres travaillent encore dur, le soir du nouvel an. C'est un une critique pur et dur de la société japonaise en même temps.
L'histoire est quelque fois rébarbative avec ses scènes se basant sur la même choses: une course contre la montre pour sauver le bébé. La mise en scène final est vraiment bien réalisé: une course poursuite excellente à travers les rues et un immeuble. On peut se dire que c'est dommage et qu'avec plus d'imagination scénaristique on aurait pu faire quelque chose de vachement mieux.
Pas du grand Satoshi Kon, car l'histoire est quelque fois trop exagéré et frôle le ridicule "christique" mais n'entraine rien d'horrible à la vision de ce métrage d'animation, bien réalisé et très bien mise en scène. Pas grave, le réalisateur signera quelques années après, l'un de ses plus beaux films...Paprika.
Note: 06/10
Satoshi Kon:
Perfect Blue = 8.75/10 Millenium actress = 8.5/10 Paprika = 08/10