[Jimmy Two Times] Mes critiques en 2014

Modérateur: Dunandan

Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2014

Messagepar caducia » Dim 14 Déc 2014, 10:29

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Planète des singes (La) : L'affrontement - 6/10

Messagepar Jimmy Two Times » Dim 14 Déc 2014, 17:14



La Planète des Singes: l'Affrontement - Matt Reeves - 2014


Blockbuster sympa qui fait directement suite à Origins, le supplante techniquement (les singes sont encore plus réussis, rendant déjà obsolète son aîné) mais qui conserve peu ou prou les mêmes défauts. Une fois encore, les singes sont bien plus intéressants que les humains, parmi lesquels aucun personnage ne sort du lot. Et il est inutile de compter sur les performances passables des acteurs pour relever le niveau. L'Affrontement reprend là où le premier volet s'était achevé. Les singes forment une communauté établie en forêt, les humains tentent tant bien que mal de se reconstruire et un concours de circonstances malheureuses (pour ne pas dire débiles, parce que bon le personnage interprété par Kirk Acevedo multiplie les bourdes tel un François Pignon de l'action) va mettre le feu aux poudres et déclencher ledit conflit. Le film n'a pas la prétention de décortiquer les rouages de la guerre mais on peut considérer qu'il en livre tout de même une illustration intelligente pour un divertissement estival avant tout destiné à amasser les dollars. Le film de Matt Reeves, tout comme son prédécesseur, s'avère touchant au détour de quelques scènes et il bien dommage qu'il n'explore pas un peu plus les difficultés de pacifier une situation tendue qui ne demande qu'à devenir explosive. C'est également un peu plus manichéen que ne l'était Origins (Koba côté singes et Gary Oldman en pseudo chef aux gros sabots côté bipèdes). Nouveau carton commercial oblige, nous n'avons sûrement pas fini d'entendre parler de la saga mais j'ai bien peur qu'il n'y ait plus grande matière à exploiter. En l'état, la Planètes des Singes: l'Affrontement remplit son contrat en terme d'efficacité, c'est toujours ça de pris.


6/10
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De rouille et d'os - 7,5/10

Messagepar Jimmy Two Times » Mer 17 Déc 2014, 10:58



De Rouille et d'Os - Jacques Audiard - 2012


Le cinéma de Jacques Audiard me parle. Considéré comme un des plus grands cinéastes français contemporains par certains (je me range dans ce camp, c'est pratiquement le seul qui m'intéresse aujourd'hui et qui arrive à me toucher) et comme le plus grand escroc hexagonal par d'autres, il peut néanmoins se targuer de concilier la plupart du temps reconnaissance critique et publique. De Rouille et d'Os n'est pas son meilleur film, c'est une certitude, mais il a su convaincre l'amateur que je suis. Faute à une introduction un peu laborieuse et à une conclusion un peu trop heureuse qui tranche avec ses meilleurs opus (Sur mes lèvres et De battre mon coeur s'est arrêté que je préfère même au pourtant très bon Un Prophète), il faut se contenter d'un entre-deux qui reprend des thématiques qui lui sont chères. Des personnages à fleur de peau cabossés par la vie et qui finissent par s'accomplir et s'épanouir au contact de l'autre. L'issue n'est pas la même que dans ses précédents longs métrages, qui étaient plus pessimistes, mais on peut par exemple trouver une résonance entre le personnage interprété par Marion Cotillard, qui souffre d'une perte de motricité, et celui d'Emmanuelle Devos dans Sur mes lèvres, mal-entendante. Idem du côté des hommes, le parallèle est assez facile entre Vincent Cassel et Matthias Schoenaerts.

Sur le papier, ces histoires peuvent faire peur et laisser à penser que la surcharge de pathos nous guette. Même pas. Si l'on écarte une introduction qui fait craindre le pire (le cassos du nord qui débarque chez une cagole méditerranéenne), le traitement du sujet (le handicap et la difficulté de retrouver goût à la vie) est assez brut, sans arrière pensée lacrymale, et surtout sensoriel, sans être chiant pour autant. Un équilibre fragile qu'Audiard parvient pourtant à maintenir pendant deux heures. La grande réussite du film, c'est incontestablement le personnage écorché vif de Matthias Schoenaerts, désarmant de naturel. A aucun moment, nous n'avons l'impression qu'il joue. Il est son personnage. Le rôle est pourtant casse gueule et il s'en tire à merveille, confirmant après Bullhead et cette année avec The Drop qu'il est sûrement l'un des acteurs les plus magnétiques découverts ces dernières années. Il aimante la caméra et les réalisateurs qu'il côtoie exploite toute son animalité, adjectif indissociable de ses prestations. A ses côtés, l'horripilante Marion Cotillard élève son niveau de jeu et même si on a envie de la baffer dans certaines scènes (principalement dans la première partie), c'est sûrement son meilleur rôle à ce jour. Le duo fonctionne.

Audiard ne livre pas sa meilleure copie technique à mes yeux même si ça ressemble bien plus à du cinéma que ce que livre 95% des tacherons que compte notre beau pays comme réalisateurs. L'usage de la caméra à l'épaule est assez raccord dans les scènes de combats clandestins, moins à d'autres moments. En revanche, lorsque le cadre est posé, et accompagné de la très belle BO d'Alexandre Desplat, on reconnait sa science des belles images. Même si je préfère le caractère de polar implosif de ses précédents films, De Rouille et d'Os est une belle réussite, certes plus dramatique, qui évite les méandres du misérabilisme auxquels il tendait pourtant la main. Il confirme ainsi son auteur comme un cinéaste important de notre époque. Un peu hautain lorsqu'il évoque son oeuvre, il peut légitimement se la raconter selon moi, car sa filmographie a plutôt belle allure et se distingue par sa qualité constante.


7.5/10
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Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2014

Messagepar Mark Chopper » Mer 17 Déc 2014, 11:05

Schoenaerts biatche.
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Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2014

Messagepar Jimmy Two Times » Mer 17 Déc 2014, 11:09

Pas forcément, je le trouve pas plus exceptionnel que ça dans Bullhead, alors que j'adore le film, mais là il tire vraiment l'entreprise vers le haut. Je suis plutôt une Audiard biatche.
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Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2014

Messagepar osorojo » Mer 17 Déc 2014, 11:53

Tout pareil que toi :super:

L'un des seuls films où je supporte Cotillard :mrgreen:
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Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2014

Messagepar Scalp » Mer 17 Déc 2014, 15:57

On devient moins exigeant sur ce topic.
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Robocop (1987) - 8,5/10

Messagepar Jimmy Two Times » Mer 17 Déc 2014, 16:18


Robocop - Paul Verhoeven - 1987


Dans le genre actionner SF bourrin made in the 80's, Robocop se pose comme une valeur sûre. Je n'ai jamais été un fan inconditionnel du flic en armure mais je revois toujours sa première apparition au cinéma avec le même plaisir. Ce qui me fascine de plus en plus quand je regarde les Paulo période US, c'est qu'il ait pu faire autant de films dans lesquels il n'a cessé de souiller de sang, de sueur et de sexe les billets verts qui lui étaient alloués. Pour son premier long métrage outre-atlantique, il tend un miroir grossissant à la face de l'Amérique et la renvoie à ses maux hégémoniques. Course à la technologie, politique sécuritaire, violence et voix de fait en milieu urbain, tout passe à la moulinette dans la tambouille du hollandais violent. Des scènes comme l'exécution de Murphy, le test raté du ED-209 ou encore la célèbre scène de la cuve d'acide, c'est tout bonnement inconcevable dans le cinéma de divertissement contemporain. La période pendant laquelle Reagan résidait à la Maison Blanche reste une époque bénie pour la contestation qu'elle a entraîné dans l'art d'une manière générale, et notamment au cinéma.

Et dire que pour remercier Paulo de l'emprunte qu'il a laissé sur le cinéma d'action, on remake ses films à la sauce Bisounours... Ca mériterait une volée de plomb tout ça...


Paulo s'impose d'emblée comme un brillant formaliste prêt à tout pour braver les interdits, comme d'imposer sa vision envers et contre tous. Alors oui, Robocop a vieilli - le pauvre ED-209 ressemble plus à un jouet pour enfant qu'à une véritable menace - les bad guys sont caricaturaux et la quête identitaire du personnage principal contraste un peu trop avec le reste du film mais voir un pur film de divertissement avec autant de couilles, de scènes cultes et très inspiré visuellement, ça n'arrive plus de nos jours. Pour trouver de tels plaisirs coupables, le plongeon dans le passé s'impose. Un plaisir inversement proportionnel à la durée du film, un peu trop court à mon goût, mais qui imprime malgré tout la rétine et l'esprit durablement, avec en guise de caisse de résonance le score dément de Basil Poledouris. Après un spectacle si jouissif (et même si je lui préfère assez nettement Total Recall ou Starship Troopers), on a le smile pendant un bon moment. Culte, tout simplement.


8.5/10
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Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2014

Messagepar dagokhiouma » Mer 17 Déc 2014, 16:57

Quelle est la meilleur édition pour ce film ?
Les hommes livrent leur âme, comme les femmes leur corps, par zones successives et bien défendues.
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Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2014

Messagepar Mark Chopper » Mer 17 Déc 2014, 17:55

Le blu-ray sorti cette année.
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Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2014

Messagepar Jimmy Two Times » Mer 17 Déc 2014, 18:05

Yep, du sacré bon boulot ce Blu-ray :super:
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Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Mer 17 Déc 2014, 18:11

Vos retours sur ce BR m'intéressent, car le mien n'est justement pas très folichon.
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Fruitvale Station - 6/10

Messagepar Jimmy Two Times » Dim 21 Déc 2014, 18:29



Fruitvale Station - Ryan Coogler - 2014


Ça aurait pu être une grosse mandale, ça n'est qu'une pichenette derrière l'oreille. Car il est trop didactique et qu'il se refuse à délivrer un véritable point de vue, Fruitvale Station se résume finalement à l'excellente interprétation de Michael B. Jordan et à sa dernière demie heure, qui parvient sans peine à indigner le spectateur. Mais tout ce qui précède nous conditionne à être révolté et du coup ça peut paraître assez manipulateur. Soit un mauvais garçon sur la voie de la rédemption, petite frappe volage qui aspire à une vie plus paisible, centrée sur le bonheur familial. Ryan Coogler assure une belle mise en image et sait percuter son audience lors de la scène clé du film, ce qui lui confère le titre de talent à suivre (même si son projet de spin-off de Rocky avec Jordan en petit fils d'Appollo Creed inspire plus la méfiance qu'autre chose). Mais en l'état, on a un peu trop le sentiment d'être face à un film testament. On va retenir les belles qualités entrevues, c'est déjà pas si mal.


6/10
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Angel Heart - 8/10

Messagepar Jimmy Two Times » Sam 27 Déc 2014, 22:28



Angel Heart - Alan Parker - 1987


Il n'y a pas à tortiller du cul, Angel Heart n'a pas usurpé sa réputation et se pose comme un incontournable des 80's sous forme de grosse claque en bonne et due forme. Pourtant anodin, le pitch du film ancré dans un univers de polar pur jus vire progressivement vers le fantastique, jusqu'à atteindre des sphères métaphoriques pas forcément flagrantes au premier abord, mais qui hantent l'esprit de manière persistante après la projection. Et tout cela, on le doit à la réalisation plus qu'inspirée d'Alan Parker. Il déjoue les pièges d'un scénario qui vend trop rapidement la mèche (sur l'identité réelle de Louis Cyphre qui ne fait aucun doute dès ses premières secondes à l'écran puis un peu plus tard sur la teneur de l'épilogue) en introduisant des images auxquelles on ne prête que peu d'attention dans un premier temps mais qui sont chargées de symboles quand on a la confirmation du fin de mot de l'histoire.



La photo est sublime, la BO envoûtante et parfaitement raccord avec l'ambiance malsaine qui s'instaure inexorablement, et plus encore une fois qu'Harry Angel, interprété par un Mickey Rourke alors à l'apogée de sa carrière d'acteur, débarque en Louisianne. Les rites vaudous, qui peuvent parfois prêter à sourire pour leur caractère paillard, débouchent en point d'orgue sur une scène orgiaque entre Rourke et Lisa Bonet qui atteint des sommets de noirceur et de sensualité. Robert DeNiro, quelques années avant un Al Pacino cabotin dans l'Associé du Diable, incarne un prince des ténèbres tout en retenue, présent de manière sporadique (3/4 scènes à tout casser) mais qui hante la bobine de son aura. A la limite, j'aurai tendance à reprocher le manque de suspense et quelques accents grand-guignols inhérents à ce mélange des genres mais ce ne sont que des broutilles. Le spectacle reste de premier choix et le film s'avère bien plus malin que son aspect linéaire ne le laisse augurer. Comme quoi de vraies idées de mise en scène peuvent transcender un script. Alan Parker livre sûrement sa meilleure copie à ce niveau.


8/10
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